Guillaume, tu as réalisé un fameux début de saison avec deux victoires, qu’en retiens-tu ?
C’est un bon bilan, tant pour moi que pour l’équipe. J’ai eu la chance de m’imposer au Circuit des Plages Vendéennes, ce qui est super pour un Vendéen. Ma victoire ensuite à Nantes-Segré, en solitaire, a représenté pour moi une grande satisfaction. Je n’avais pas été pris pour la Coupe de France à Bordeaux-Saintes, et je voulais démontrer que je pouvais être présent dans le deuxième groupe. Ça m’a aussi permis de m’affirmer un peu, et c’est très bien pour tout le monde.

Pourquoi n’étais-tu pas à Bordeaux-Saintes ?
J’y étais tombé l’année dernière. Je m’y étais cassé le poignet. Du coup, j’étais un peu réticent à retourner sur cette course, l’équipe aussi, et on a pensé qu’il valait mieux inscrire un coureur en pleine confiance. Ce n’était pas plus mal.

Quelles sont tes caractéristiques ?
Comme on dit avec l’entraîneur, je suis peut-être le meilleur rouleur des grimpeurs. C’est-à-dire que je suis plutôt à l’aise dans les épreuves chronométrées et que je passe plutôt bien les bosses. L’année dernière, quand j’ai gagné le Saint-Brieuc Agglo Tour, je faisais partie de l’échappée sur l’étape où il n’y avait que des bosses. J’ai réussi à me maintenir auprès des meilleurs grimpeurs et à m’affirmer dans le contre-la-montre. Je me considère comme un coureur de courses par étapes. Je récupère bien.

A 19 ans, tu es dans ta deuxième année Espoir au Vendée U. Sens-tu que tu t’affirmes dans le groupe ?
C’est sûr. L’année dernière, nous avions deux sprinteurs avec Bryan Coquard et Morgan Lamoisson. Dès lors nous travaillions beaucoup pour le sprint. Cette année, nous avons Romain Cardis et Thomas Boudat qui vont vite, mais les puncheurs et les grimpeurs ont plus l’occasion de s’affirmer. C’est un bon point pour moi. Je suis très content d’être dans cette formation où tout le monde est assez jeune et s’entend bien. Je compte bien m’affirmer pour montrer que j’ai ma place au plus haut niveau.

As-tu remarqué une évolution dans ta progression par rapport à ta première saison chez les Espoirs ?
J’avais surtout remarqué un changement l’an passé entre les rangs Juniors et Espoirs. 2012 a davantage représenté une année de découverte du niveau Espoirs. J’ai eu un début de saison très difficile mentalement. Quand on passe des premières places chez les Juniors et qu’on pète le week-end chez les Espoirs, ça fait mal. Désormais j’ai passé un cap, le prochain à franchir est de passer chez les professionnels. J’ai couru le Circuit des Ardennes, j’ai réussi à finir la dernière étape dans le groupe de tête tout en travaillant pour mon leader Romain Guillemois. Ça a été une belle satisfaction.

Sur combien d’années t’es-tu fixé l’objectif de passer pro ?
C’est quelque chose que j’ai en tête depuis tout petit ! J’ai toujours été fan de l’équipe. J’ai intégré le Pôle Espoirs La Roche-sur-Yon, d’abord en qualité de remplaçant du fait de mes résultats scolaires. Quand je suis arrivé au Pôle, on m’a demandé ce que je voulais faire. J’ai dit « courir chez Europcar ». On m’a trouvé prétentieux mais j’ai toujours eu ça en tête. Maintenant que je suis au Vendée U je suis encore plus près de mon rêve. C’est un objectif sur le long terme. Je me donne jusqu’à Espoirs 4, ce serait bien. Maintenant s’il faut faire une année en plus pour perfectionner mon niveau, je la ferai avec plaisir.

Chez Vendée U, as-tu l’occasion de fréquenter les coureurs d’Europcar ?
On se côtoie régulièrement. On croise souvent Bryan Coquard et Morgan Lamoisson, qui étaient nos coéquipiers l’année dernière. Et puis il y a aussi pas mal de monde sur La Roche-sur-Yon, où je vis : Kevin Reza, Giovanni Bernaudeau… Quelquefois il nous arrive de rouler ensemble. L’année dernière, nous avons fait un stage commun au mois de juillet avec l’équipe qui n’était pas au Tour de France.

Te verrais-tu rejoindre l’équipe Europcar en qualité de stagiaire en fin de saison ?
Ce serait une récompense pour ma saison mais des coureurs aussi talentueux mériteront leur place comme Romain Guillemois, Pierre-Henri Lecuisinier, Taruia Krainer… Il y a beaucoup de potentiel dans cette équipe Vendée U et donc beaucoup de coureurs en mesure de passer chez les professionnels.

Les victoires sont néanmoins moins nombreuses que l’année dernière chez Vendée U. Comment l’expliques-tu ?
Nous avons deux sprinteurs en moins sans Bryan Coquard et Morgan Lamoisson mais nous ne cherchons pas à avoir la victoire facile. C’était déjà le cas l’année dernière bien qu’au sprint nous étions sûrs de nos billes. Nous essayons d’obtenir les plus belles victoires. A Chantonnay, dans le cadre des Plages, nous avons réalisé une grosse course avec Romain Guyot. On essaie vraiment de gagner au panache, et celles que nous avons gagnées ne sont pas les moins belles ! Certes, nos sprinteurs en moins nous font perdre des places en Coupe de France, mais ce n’est pas pour autant que nous sommes ridicules. On fait en outre davantage de courses de classe 2. On vise des courses en bosse, pour puncheurs, et on se débrouille plutôt bien. C’est une année différente mais à mon sens aussi talentueuse.

Pour quelle épreuve te prépares-tu désormais ?
Je me suis préparé pour le Tour de la Manche, du 2 au 5 mai, une course par étapes présentant un contre-la-montre et dans laquelle je vais essayer de me classer au plus haut niveau. Après, ce sera la Ronde de l’Isard.

Propos recueillis à Sainte-Luce-sur-Loire le 21 avril 2013.