Lucie et Steve Chainel, qui ont créé leur équipe de cyclo-cross à l’été 2015, nous ont ouvert leurs portes durant deux jours, en amont d’une des épreuves mythiques du calendrier, la manche de Nommay. Récit d’une immersion avec le Cross Team by G4, de l’arrivée sur le parcours la veille à la dernière course, celle des Elites Hommes, en passant par la reconnaissance et le briefing à l’hôtel.

Samedi 11h00. Arrivée de Steve et Lucie Chainel sur le circuit de Nommay. Après une rapide installation, place à la course des enfants avec le Challenge National des écoles de cyclo-cross. Il est près de midi lorsque l’on aperçoit Steve et Lucie, détendus et transformés en spectateurs. Steve n’hésite pas à donner des conseils aux débutants de sa discipline favorite. « Allez allez, enlève une dent ! », peut-on l’entendre crier sur le bord du parcours à un jeune qui moulinait un peu trop. Bonnet G4 sur la tête, il enchaîne les poignées de main, reconnu par tous dans le milieu. Puis vient notre tour et l’immersion est tout de suite facilitée par un accueil chaleureux qui annonce un beau week-end. Le soleil brille même sur le Pays de Montbéliard où les rayons assèchent le circuit. Pour le moment…

12h32. Fin des courses, retour au camping-car pour manger. L’occasion de partager un moment avec Lucie et Steve qui se ravitailleront autour d’un repas à l’Overstim.s. Le temps de s’étendre un peu plus sur la construction du team, l’apport de Geoffroy Lequatre à la fois par sa société G4 mais aussi par son partage d’expérience en matière de gestion. Parce que c’est aussi cela la nouvelle vie du couple, des patrons qui se doivent de gérer leur équipe de A à Z tout en comptant sur de nombreux soutiens. Au Cross Team by G4, on appelle ça la famille. En s’appuyant sur leurs expériences professionnelles sur la route et en VTT, ils essaient de faire vivre une structure qui leur correspond, avec une réelle philosophie d’équipe autour de personnes volontaires, engagées et entières. Ce qui explique leur recrutement pour cette saison de trois jeunes prometteurs, mais avant tout de « bons gamins », prêts à s’arracher et à tout donner pendant une heure de temps. La discussion se perd quelque peu dans le sport en général, l’attrait de Steve pour la NBA ou encore le hockey. Un coup d’œil sur le nouvelle victoire de Martin Fourcade entre les nombreuses visites dans le camping-car et il est déjà temps de retourner vers le circuit.

13h54. Steve se charge d’aller récupérer les dossards pour tout le monde en l’absence du directeur sportif. Ouverture de la permanence à 14h00 et le Lorrain se trouve déjà en première ligne, premier coureur à mettre un pied dans cette salle remplie de commissaires qui ont pour mission de valider les inscriptions. Serrage de mains pour la plupart, la bise pour certaines, Steve est en terrain conquis et sa bonne humeur donne le sourire à tout le monde. « Salut Steve ! Eh Steve, viens par là ! », entend-on dans la salle. Deux Espoirs, une Elite Dames, deux Elites Hommes, cinq dossards le compte est bon. La salle se remplit et la file s’allonge pour récupérer les accréditations « parking ». Il faut aussi penser aux mécanos qui n’arriveront que le lendemain, aux proches et autres membres du staff. De quoi remplir le sac de Steve avant de remettre le tout à ses coureurs le soir même. Mais l’objectif de l’après-midi reste la reconnaissance du parcours et c’est d’un pas rapide et décidé que nous rejoignons le camp de base du Cross Team.

14h16. Retour au camping-car pour se changer, préparer son vélo et partir redécouvrir le parcours. Yan Gras – dont vous retrouvez régulièrement le journal de bord sur Vélo 101 – vient d’arriver, tout sourire. Le garçon est prêt, tenue G4 de la tête aux pieds. Il prend le temps de nous parler de son début de saison, de ses ambitions en Coupe du Monde puis aux France de janvier avant de partir discuter avec de jeunes Lorrains. Il prend même le soin d’en chambrer un qui avait opté pour cagoule et gants alors que le temps était plutôt clément. Steve et Lucie sortent alors du camping-car et le rejoignent pour repérer en équipe le circuit en bord de lac.

14h35. Début de la reconnaissance pour Lucie, Steve et Yan. Histoire de prendre la température, retrouver les bonnes courbes sur un parcours que chacun connaît à la perfection. La météo est douce, très douce même pour un cyclo-cross. Quatre tours pour Yan, sept pour Steve. Ouvertes à tous les concurrents du lendemain, les prairies encore vertes se remplissent de coureurs de tout âge et un défilé incessant passe sous les yeux des nombreux suiveurs et quelques spectateurs déjà en place. Chacun parcourt les quelques kilomètres à son rythme, n’hésitant pas à accélérer ou ralentir aux endroits stratégiques. Les favoris sont tous présents. On peut reconnaître aisément Clément Venturini ou encore le champion de France Francis Mourey parmi une multitude de cyclocrossmen venue effectuer une dernière répétition générale avant les Championnats de France de Lanarvily début janvier. Les membres du Cross Team by G4 sont très concentrés et attentifs à tous les détails, déterminants en course.

15h10. La reconnaissance est subitement arrêtée par les organisateurs, en raison de la chute d’une concurrente de Rhône-Alpes au pied des escaliers. Les pompiers sont attendus et les coureurs priés de patienter pour des raisons de sécurité. Certains grondent, d’autres contournent le passage bloqué mais sont vite rappelés à l’ordre. Le retour au camping-car arrive alors un peu plus tôt que prévu. Yan est content de sa « reco », qui valide un parcours « sans pièges, où il ne faut quasiment jamais toucher les freins ». Lui qui n’est pas adepte des parcours trop techniques voit en l’exigeant circuit situé sur la base de loisirs de Brognard une belle occasion se présenter à lui. Tout comme Steve qui adore les parcours roulants, en atteste son très beau Championnat d’Europe à Pontchâteau. Habituée à un bourbier et des conditions plus difficiles sur le circuit du Pays de Montbéliard, Lucie découvre presque un nouveau parcours alors qu’elle connaît les lieux depuis longtemps. De quoi changer la physionomie de course habituelle et rendre la chose un peu plus tactique qu’à l’accoutumée, malgré les nombreuses difficultés topographiques.

A suivre…