Dimanche. Sept heures. Le départ est donné, à l’aube. Et pour cause. La journée s’annonce longue, éprouvante, éreintante. Sous l’arche de départ, ils sont trois cent cinquante, dont quatre coureurs professionnels. Il y a le local de l’étape, Amaël Moinard (Team Fortuneo-Samsic), installé sur la Côte d’Azur, dans le village de Saint-Jeannet, depuis de longues années. Mais aussi Rudy Molard (Groupama FDJ), qui prendra le départ du prochain Tour de France, tout comme Moinard, sans oublier le vétéran italien Davide Rebellin et le Niçois Julien Trarieux, néo-pro chez Delko-Marseille Provence KTM.

En guise de cadeaux, chaque partant reçoit une casquette et des produits énergétiques. En cette belle journée ensoleillée, le peloton peut s’élancer. Au programme, trois parcours, trois distances : le 100, le 175 et le 190 kms. Les plus téméraires et les aventuriers de l’extrême termineront par la montée finale vers la station de Valberg. Les autres s’arrêteront en bas de la montée, au pied du col. Les navettes sont d’ailleurs au rendez-vous, pour rejoindre Valberg, à la fois lieu de départ et d’arrivée.

Au fil des kilomètres, les engagés prennent le temps de savourer, dans la difficulté. Les paysages sont grandioses. La nature berçante, à couper le souffle. Un véritable décor de carte postale. La chaleur et le soleil annoncent l’été. Au sommet de la Bonette, il fait plus de dix degrés. Les marmottes pointent le bout de leur nez sur le bord de la route. Les nombreuses cascades, dues à la fonte des neiges, parsèment le parcours. Du Col de la Cayolle (2326 m), à celui de la Bonette (2715 m) et en passant par le Col de la Couillole (1678 m), les coureurs en prennent plein la vue. Les locaux savourent. Les étrangers sont impressionnés.

Dans la première descente, très technique, en direction de Beuil, depuis Valberg, le peloton, sans coupe-vent, les températures sont clémentes, implose et des petits groupes se forment, dans la longue transition vers Saint-Etienne de Tinée, avant le mythique Col de la Bonette. Devant, un groupe de favoris s’est formé, composé des meilleurs amateurs et des quatre professionnels. Devant, ça roule fort. Le tempo est élevé. Le rythme effréné. Derrière, un deuxième groupe récupère les coureurs qui ont sauté dans la Bonette, ses 6,7 % de moyenne et ses pics à près de 10 %. Dans les lacets et les pourcentages les plus difficiles, sous le regard des quelques spectateurs et curieux présents sur le bord de la route, les différences se font, dans des conditions décidemment parfaites. Il y a deux ans, la neige s’était invitée au sommet de la Bonette. Pas cette année. Devant, Cédrick Dubois donne du fil à retordre aux professionnels.

A Valberg, Cédrick Dubois s’impose en 6h24’00’ devant Antoine Berlin en 6h26’15’’ et Thomas Nicolas en 6h37’29’’. Sur le 100 kms, une performance est à souligner : la présence de deux féminines dans le top 10 ! Barbara Milone termine sur le podium, à la troisième place. Manon Testou, elle, s’empare de la septième place, d’un parcours remporté par François Basile (CA Peymeinade). Enfin, sur le 175 kms Julien Brun en 5h53’08’’ a devancé Benjamin Mestre (O.Marseille) 5h59’15’’ et Luc Javos en 6h03’18’’.

L’organisation de cette Mercan’Tour Bonette est un succès. Le parcours est parfaitement bien fléché. Les bénévoles sont présents à chaque intersection. La sécurité des coureurs est assurée. Seul petit bémol, les classements. Aucune trace sur place à l’arrivée. En ligne ? Il a fallu attendre trois jours pour connaître le nom du vainqueur.

A l’arrivée, une délicieuse daube provençale accompagnée de pâtes attend les coureurs, à la salle polyvalente de Valberg. S’en suit la remise des prix, qui n’aura pas traîné. Des roues DT Swiss et des petits séjours sont à gagner.

Dans l’ensemble, cette Mercan’Tour Bonette 2018 est un franc-succès. Météo au rendez-vous, organisation au top, paysages à couper le souffle, parcours exigeants mais excitants, avec pas moins de 4600 mètres de dénivelé au total. Vivement la prochaine !

R.B.

Classement du parcours 190 kms :

1. Cédrick Dubois 6h24’00’’
2. Antoine Berlin 6h26’15’’
3. Thomas Nicolas (SC Nice) 6h37’29’’
4. Stefano Sala 6h41’28’’
5. Nicolas Colluccini 6h41’51’’
6. Riccardo Zacchi 6h49’23’’
7. Franck Lemasson 6h56’12’’
8. Julien Gueydon 7h03’50’’
9. Guillaume Potier 7h06’18’’
10. Stéphane Cheylan 7h10’23’’

40. Stéphanie Gros (1re féminine) 7h58’35’’

Classement du parcours 175 kms :

1. Julien Brun 5h53’08’’
2. Benjamin Mestre (O.Marseille) 5h59’15’’
3. Luc Javos 6h03’18’’
4. Arnaud Danielou 6h10’17’’
5. Enzo Faloci 6h13’57’’
6. Bruno Mestre 6h19’00’’
7. Arnaud Epp 6h19’05’’
8. Guillaume Franco (VC Vidauban) 6h20’30’’
9. Pascal Michel 6h26’48’’
10. Giorgio Fox (Sq Corse) 6h40’01’’

12. Magdalena De Saint Jean (1re féminine) 6h45’50’’

Classement du parcours 100 kms :

1. François Basile (CA Peymeinade) 3h30’54’’
2. Patrice Michel 3h35’17’’
3. Barbara Milone (1re féminine) 3h39’34’’
4. Luca Colomba 3h39’34’’
5. Éric Leplomb 3h46’58’’
6. Richard Picano 3h54’37’’
7. Manon Testou 3h59’31’’
8. Jean-Louis Isnard (CC Vence) 3h59’32’’
9. Gilles Leroy 4h11’55’’
10. Éric Laigneau 4h15’43’’