La saison cyclosportive s’ouvre dans la Drôme avec la Corima. Elle ne s’y conclut pas tout à fait, mais presque. La Drômoise est l’une des dernières épreuves phares de l’année, mais elle n’empiète pas sur l’événement qui avait ouvert le bal des cyclosportives il y a six mois déjà. Ici, c’est un autre visage de la Drôme qui nous est révélé autour de Die, célèbre pour sa clairette. Une bouteille de ladite clairette est d’ailleurs offerte aux participants au retrait des dossards ainsi qu’un coupe-vent à l’effigie de l’épreuve qui célébrait sa 8ème édition. Voilà déjà le signe d’une cyclosportive conviviale misant sur les atouts de son terroir. Les concurrents du grand parcours de 147 kilomètres ou ceux du moyen de 119 kilomètres auront tout le loisir de le vérifier une fois sur leur vélo.

La Drôme étant l’un des départements possédant le plus de cols, les organisateurs n’ont pas dû chercher bien loin pour construire des parcours exigeants. Mais si le grand parcours possède quatre ascensions bien identifiées, le col de Penne, le col des Roustans, le col de Faye et le col de Rossas, la réelle difficulté des tracés vient des vallées très accidentées. Les moments de répit sont donc toujours de courte durée. Pas étonnant que le grand parcours affiche un dénivelé de 2800 mètres, même si on ne passe jamais au-dessus des 1200 mètres d’altitude. À la frontière avec l’Isère, les participants évoluent sur de petites routes de montagne au cœur des forêts et traversent de petits cours d’eau paisibles et des villages typiques de la Drôme Provençale. Les locaux ont le sens de l’accueil puisque certains orchestres sont de sortie.

La Drômoise est donc d’autant plus agréable qu’elle permet d’évoluer pendant 140 kilomètres sans traverser la moindre bourgade. Le parcours est en ce sens assez sauvage. La luminosité du soleil bien présent ce week-end permet d’admirer les magnifiques paysages de la Drôme sous un nouvel angle puisqu’à cette époque de l’année, la végétation commence déjà à abandonner le vert pour les couleurs typiques de l’automne.

Évoluer sur de petites routes de montagne a ses désagréments. Évidemment, le rendement est loin d’être optimal partout. La descente du col de Penne est ainsi particulièrement dangereuse. La DDE avait promis de venir balayer une route pleine de graviers avant la tenue de l’épreuve. Cela n’a manifestement pas été le cas. Chutes et crevaisons sont malheureusement à déplorer. Rouler sur des œufs n’y change rien. Même les plus prudents ne peuvent échapper au tout droit.  La descente de cette première difficulté a cependant eu le mérite de scinder les groupes de niveau. C’est au bas de celle-ci que William Turnes s’envole pour devancer le reste de ses adversaires de plus de 5 minutes au terme d’un raid solitaire de près de 100 kilomètres. Rien n’arrêtera le cyclo de la Toussuire, pas même le vent de face dans la vallée qui précède l’arrivée à Die et qui handicape une bonne partie des coureurs en fin de parcours.

Du côté des prestations, la Drômoise réunit tous les ingrédients d’une belle cyclo. Les signaleurs sont présents à chaque carrefour, le fléchage est excellent, un système de puces et mis en place pour le chronométrage, et une voiture de dépannage est présente. L’organisation est soutenue par de nombreux bénévoles qui aident l’épreuve à offrir un accueil professionnel tout en conservant le caractère familial qui fait son charme. Le tout pour un tarif modique de 33 euros. Le rapport qualité-prix est presque imbattable à une époque où les prix des cyclos s’envolent avec des prestations qui ne suivent pas toujours.

Le terroir est mis en évidence lors du repas d’arrivée avec des ravioles et des fromages locaux. Ceux qui sont venus de loin apprécieront de manger local dans le chapiteau d’arrivée où se tient la remise des prix. Là encore, les organisateurs font un sans-faute avec une cérémonie qui ne tarde pas à débuter et surtout à laquelle on peut assister tout en dégustant son repas. Le rapport prix d’inscription/qualité d’organisation est essentiellement la raison du succès de la cyclo qui réussit là où d’autres échouent. C’est-à-dire à accueillir un bon millier de personnes dans une zone pourtant éloignée des grandes agglomérations.

Classement 147 km :

1. William Turnes (Team SMS La Toussuire) en 4h21’28 »
2. Cyrille Pottier (Team Sprinters Tropéziens) en 4h26’43 »
3. Gregory Cassani (GMC 38) en 4h26’47 »
4. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h26’56 »
5. David Polveroni (Team Scott) en 4h26’57 »
6. Laurent Debaene (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h28’26 »
7. Gilles Foucault (Fontanil Cyclisme) en 4h28’30 »
8. Patrick Fiorentino (Cyclo Sport Qotade) en 4h28’31 »
9. Sébastien Bonnet  en 4h30’35 »
10. Camille Sola (AC Montagnac) en 4h33’58 »

13 et 1ère Dame. Edwige Pitel (GMC 38) en 4h36’49 »

Classement 119 km :

1. Dorian Lopez (Team Roue d’Or Sanary) en 3h30’44 »
2. Tao Quemere  en 3h31’53 »
3. Thibaut Danis (Sprinter Nimois) en 3h38’13 »
4. Titouan Carod en 3h38’14 »
5. Corentin Blanc (SJVO Montelimar) en 3h38’14 »

96 et 1ère Dame. Anne-Marie Egger en 4h03’32 »