La fin de saison approchant, la chasse aux cyclos disputées sous le soleil est ouverte. Le week-end dernier, les Bosses du 13 sont, contrairement à l’an dernier, passées entre les gouttes. La Forestière a bien failli ne pas avoir cette chance. Qui aurait pu prévoir que le ciel serait aussi clair samedi matin sur les coups de 9 heures quand les 650 participants s’amassent au départ à Arbent ? Au vu des orages qui ont perturbé le département de l’Ain la veille les engagés étaient ravis de voir que les trombes d’eau avaient laissé leur place à un franc soleil. Si la Forestière est avant tout réputée pour son événement VTT, la cyclo sur route a gagné ses galons grâce à une organisation sans faille. Pas question que les deux disciplines soient mises à l’écart : un challenge propose aux cyclistes de coupler l’épreuve sur route du samedi au VTT le dimanche.

La fin de saison se fait très clairement ressentir à l’intérieur des sas. Non pas que les participants affichent une mine fatiguée, mais une bonne ambiance règne au départ. Tout le monde est détendu avant de partir à l’assaut des parcours de 125 ou 150 kilomètres. Les filles avaient quant à elles un parcours spécialement dessiné de 85 kilomètres. C’est le seul petit bémol que nous ayons trouvé sur cette édition. L’événement gagnerait en participants si elle ouvrait ce petit parcours aux hommes qui restent majoritaires sur les cyclosportives. Car avec un moyen affichant déjà 125 kilomètres et 2200 mètres de dénivelé, la Forestière ne peut accueillir que des cyclosportifs déjà bien aguerris. Il semble que les organisateurs aient retenu la leçon et qu’ils proposeront l’année prochaine ce petit parcours qui pourrait étayer leur offre.

En attendant, il y avait suffisamment de quoi faire sur les deux parcours de 125 et 150 kilomètres. Même s’il affiche 3000 mètres de dénivelé, le grand parcours ne présente pas de difficulté majeure. Mais c’est l’enchaînement des petites côtes qui pèse dans les jambes au final. Très cassant, le tracé propose des raidards bien prononcés comme la montée du Cerdon et des passages supérieurs à 10%.  On apprécie les heures de selles passées au travers de paysages grandioses et sur lequel on ne croise que très peu d’automobilistes. Par chance, les orages de la veille ne laissent pas de traces. Mis à part sur certains secteurs, la route est globalement sèche, car les petites routes traversées, charmantes sous le soleil, auraient pu s’avérer dangereuses si elles avaient été humides.

Malgré tout, on sent que les organisateurs sont des cyclistes passionnés qui connaissent bien les moindres recoins de leur pays. Non seulement parce qu’ils font traverser les participants sur des petites routes boisées à l’abri de toute circulation, mais aussi parce que l’organisation ne connaît aucun accroc. Les nombreux bénévoles placés sur la route sont au petit soin pour les participants à qui on déroule littéralement le tapis rouge ! Les ravitaillements bien copieux où les plus gourmands pourront apprécier les fromages locaux sont en effet parfois placés sur des parkings en terre. Et pour éviter de se salir, une moquette est apposée pour aller reprendre des forces ! Au-delà du ravitaillement, soulignons la qualité du fléchage avec de grands panneaux. Impossible de se tromper de direction, à moins de le vouloir !

A l’arrivée encore, les douches chaudes et propres font la différence. Le menu proposé après la course sera bien accueilli. Les plus chanceux qui auront bénéficié du repas supérieur peuvent goûter aux joies de vins pétillants et de hors-d’œuvre avant un repas bien copieux ou saumon, viande et pommes de terre viennent remplir les estomacs. La seule fausse note viendra des classements qui mettront plus de deux heures à arriver sans que l’organisation y soit pour quelque chose. Thomas Torrettaz mettra du temps avant de savoir qu’il a bouclé les 150 kilomètres en 4h24’23 » devant Damien Vuillier et Jean-Francis Pessey.

Le dimanche, le VTT reprenait ses droits à Arbent où un salon accueillait de multiples exposants. Pour sa dernière Forestière, Thomas Dietsch qui a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière avait à cœur de briller dans l’Ain. Mais le suspense aura duré jusqu’au bout. La faute à un Guillaume Bonnafond des grands jours et une concurrence accrue avec l’intégration de la Forestière dans le calendrier UCI MTB XC Marathon Series. Les deux Français parviennent pourtant à tirer leur épingle du jeu sur un parcours glissant. Les deux hommes s’épient. Le professionnel d’Ag2r La Mondiale joue son va-tout dans la dernière descente, mais le multiple champion de France XCM fait parler son expérience dans la dernière montée pour finalement s’imposer sur le champ d’arrivée de la base de loisirs d’Arbent et signer sa septième victoire sur la Forestière. Chez les filles, la favorite Sally Bigham remporte l’épreuve devant Fannny Bourdon et Hélène Marcouyre.

Classement :

1. Thomas Torrettaz en 4h24’23 »
2. Damien Vuillier en 4h27’47 »
3. Jean-Francis Pessey en 4h27’59 »
4. Nicolas Ougier en 4h30’23 »
5. Pierre Chevalier en 4h31’19 »
6. Benjamin Billot en 4h31’19 »
7. Rodolphe Lourd en 4h31’21 »
8. Frédéric Ostian en 4h34’23 »
9. Loic Ruffaut en 4h34’23 »
10. Julien Sauvigne en 4h36’29 »