Pourquoi donc la Lozérienne n’a-t-elle pas réussi à réunir plus qu’un demi-millier de participants dimanche ? La question mérite d’être posée. Ce n’est en tout cas pas à cause des parcours de 135 et 88 kilomètres, magnifiques et exigeants. Ni à cause de la météo quasi estivale qui a régné dans la région dimanche. Encore moins à cause de l’organisation qui répond largement aux attentes, proposant des prestations haut de gamme, comme toujours chez Ludovic Valentin. Ce n’est pas non plus une volonté de l’équipe dirigeante qui regrette de ne pas pouvoir accueillir plus de monde alors que les autorités ont voulu limiter à 400 le nombre de participants… la veille du départ ! Logiquement impossible cette année, cette limitation pourrait entrer en vigueur l’année prochaine, en raison du comportement de certains cyclos qui ont un peu trop vite oublié que le code de la route reste en vigueur pendant l’épreuve et qu’ils doivent partager la chaussée avec les autres usagers, surtout sur les routes tortueuses qui font toute la beauté de cette cyclo… Non, le principal « défaut » de cette Lozérienne, c’est son accessibilité. Sans réelle grande ville à proximité, il faut faire preuve d’un peu de patience pour rejoindre La Canourgue, point de départ de l’épreuve. Mais la cyclo vaut largement le détour et mérite bien quelques minutes de voiture supplémentaires dans des décors parfois magiques afin de découvrir le terroir local.

C’est précisément ce qui fait la particularité de cette Lozérienne qui révèle tous les charmes du département en l’espace d’une belle journée sur et en dehors du vélo. A 9h, ils étaient près de 200 à s’élancer sur le grand parcours. Une petite descente rapide et se présente déjà le premier col du parcours, gravi en plusieurs paliers. Il faut déjà grimper pour atteindre Trélans, puis les Hermaux avant d’atteindre le col du Trébatut après une bonne trentaine de kilomètres. C’est là que l’échappée victorieuse se forme avec William Turnes et Mael Alric qui restent ensemble jusqu’à la ligne. Ils devancent de près de 6 minutes le local Vincent Coufignal et quelques autres grandes figures du cyclosport.

Une fois passée la première difficulté, une longue descente ramène le peloton vers La Canourgue avec un premier passage sur la ligne avant de se frotter à la montée vers la Baraque de Lutran sur des routes étroites et sinueuses qui amènent sur les gorges du Tarn. Ceux qui avaient trop la tête dans le guidon ont raté quelque chose d’époustouflant. Il suffit de lever la tête et de s’émerveiller. Les routes à flanc de falaises tutoient les zones calcaires surplombées d’une végétation luxuriante. Même si les routes demandent d’être toujours en prise, couper légèrement son effort pour admirer ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO valait amplement le coup d’oeil et donne l’envie d’y revenir pour mieux découvrir la région.

La descente technique et étroite passée, il reste encore l’ascension du Massegros à avaler, le gros morceau de la journée. La difficulté vient de cette belle montée en lacets longue de 8 kilomètres à 7 % de moyenne, mais pas seulement. Elle intervient après une centaine de bornes déjà éprouvantes et surtout, une fois l’ascension terminée, la route ne bascule pas immédiatement vers la Canourgue. Un long faux-plat ramène les cyclos à la Tieule où débute réellement la descente. Le petit plateau doit toutefois être repassé pour rallier l’arrivée au terme d’une bosse courte à 10 %.

Heureusement qu’au terme de cet effort, les bénévoles savaient réconforter les participants. D’abord avec un demi-litre de bière d’Aubrac offert à l’arrivée. Puis avec le traditionnel aligot servi en guise de repas. Ce n’est peut-être pas conseillé pour la diététique, mais c’est hautement convivial et totalement dans l’esprit des cyclos de LVO qui s’attachent avec succès à faire découvrir leur terroir. Après tout, c’est ce que recherchent une bonne partie des cyclosportifs qui souhaitent profiter de leur participation pour découvrir à vélo de nouvelles régions. L’aspect sportif n’en est pas moins oublié. Les temps et les classements sont affichés en direct sur un grand écran. Bref la Lozérienne sait se distinguer avec une organisation sans faille, de qualité et à dimension humaine avec des prix attractifs. De quoi largement mériter l’intérêt du plus grand nombre.

Classement 135 km :

1. William Turnes (Team SMS-La Toussuire) en 3h39’54 »
2. Mael Alric (VS Saint-Affricain) en 3h39’55 »
3. Vincent Coufignal (Team Montagnac AC) en 3h45’47 »
4. Jérémy Privat (Creuse Oxygène) en 3h45’47 »
5. Nicolas Ougier (ASC Macot-La Plagne)  en 3h47’16 »
6. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 3h47’54 »
7. Laurent Debaene (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 3h48’41 »
8. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 3h48’42 »
9. Jean-Luc Chavanon (Patrouilles Eco Cyclo) en 3h48’43 »
10. Raphaël André (UC Aubenas)  en 3h48’44 »

65 et 1ère féminine. Karine Saysset (Team Montagnac AC) en 4h21’43 »

Classement 88 km :

1. Cédric Paluello (Team SMS-La Toussuire) en 2h29’58 »
2. Anthony Mendez (Team VTT Lozère) en 2h31’18 »
3. Axel Narbonne (VC Draguignan) en 2h31’19 »
4. Armand Prouheze (Issoire Cyclisme Compétition) en 2h36’32 »
5. Jean-Baptiste Trauchessec (UC Saint-Chély d’Apcher) en 2h36’19 »

38 et 1ère féminine. Pauline Sabin-Teyssendre (VCR) en 2h42’09 »