Il existe bien des similitudes entre la Marmotte et les 3 Ballons, deux épreuves séparées de trois semaines : une immense ferveur populaire avec 4000 participants, un grand parcours de 213 kilomètres donnant l’impression de s’attaquer à un mythe, des temps de parcours semblables et un intérêt prononcé des étrangers, Belges et Néerlandais en tête de file. Seul le massif diffère. Les cols des Vosges sont certes moins connus et plus courts que leurs homologues des Alpes, mais ils ne sont pourtant pas moins pentus ou moins durs. Les quelque 2500 personnes qui se sont attaquées au grand parcours pourront en témoigner avec cinq cols au programme qui s’enchaînent sans véritable vallée et quelques difficultés non-repertoriées pour un total de 4300 mètres de dénivelé. En somme, l’une des épreuves les plus difficiles de l’année.

Afin d’éviter que les derniers concurrents arrivent à la lueur des lampes frontales, il fallait être matinal pour se présenter au départ, donné à 7h15 à Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône. Les 20 premiers kilomètres sont trompeurs et ne reflètent en aucun cas la nature montagneuse du parcours. Le peloton progresse sur des routes larges et plates où la nervosité est à son comble. Ça frotte, ça freine, ça relance. Bref tout le monde essaye par tous les moyens de remonter. Ce n’est pas la bosse de Faucogney qui réduira drastiquement le peloton. Tout juste cette succession de longs faux plats opère-t-elle une première sélection dans le peloton.

Il faut en fait attendre la première difficulté après une trentaine de kilomètres pour que les groupes se forment. Méconnu jusqu’au mois de juillet dernier, le col des Chevrères a bénéficié de la médiatisation du Tour de France pour sortir de son relatif anonymat. Placé juste avant la montée de la Planche des Belles Filles en juillet dernier, le col avait étonné de par sa difficulté. Car si elle est courte, la montée est un véritable mur avec des pourcentages à deux chiffres, dépassant les 15 % dans ses deux derniers kilomètres. L’étroitesse des routes oblige qui plus est les groupes à rester vigilants. Car le temps reste typique des Vosges où la météo est souvent capricieuse. Les conditions atmosphériques sont humides et le brouillard sera même de mise quand les hauts sommets sont atteints.

Ceux-ci ne tardent d’ailleurs pas à arriver puisqu’en bas de la descente, après une courte transition, la montée du Ballon d’Alsace se profile déjà. La montée n’est pas la plus difficile de la journée car si elle est longue d’une dizaine de kilomètres, elle n’est pas très pentue et elle se fait sur de belles routes larges. Toutefois, les concurrents n’iront pas jusqu’au sommet. La bifurcation à droite permet de replonger sur le col du Hundsruck qui casse les pattes de certains avec sa pente irrégulière. La mi-parcours est déjà passée et pourtant, le gros morceau de la journée n’est pas intervenu. Ce sera le Grand Ballon par le col Amic placé au bas d’une descente rapide.

La difficulté n’a rien à envier aux plus grands cols alpestres avec une quinzaine de kilomètres de montée. La pente de ce mythe vosgien est régulière, la route est bonne et large. Mais à ce stade de la course, bon nombre de concurrents manquent déjà d’essence dans le moteur. Pour corser un peu plus le tout, quand le sommet est atteint, la route ne bascule pas immédiatement. La Route des Crêtes permet de rejoindre le Markstein pour faire encore un peu plus mal aux jambes. On commence à y voir le bout, et pourtant ce n’est pas encore tout à fait la fin.

Le col d’Oderen et le col des Croix une fois arrivé au Thillot viennent compliquer un final qui regorge de surprises. A Servance, au détour d’un virage à droite se profile le dernier tronçon délicat de la journée avec une nouvelle montée très irrégulière, très pentue en certains passages. Un terrain idéal pour faire du fractionné, mais après pratiquement 200 bornes, pas sûr qu’un concurrent s’y soit risqué ! La pente vient faire un peu plus souffrir des jambes déjà bien raides. La délivrance intervient après une dernière partie plate de 10 kilomètres pour rejoindre Raddon-et-Chapendu, où la ligne est tracée.

Rien à redire sur les parcours qui offrent aux participants la dose de difficultés qu’ils attendent. On peut toutefois regretter que le lieu d’arrivée diffère de celui de départ. Tout est parfaitement organisé pour les véhicules en terme de parking. Mais on ne pourra que conseiller à ceux qui veulent se rendre sur les 3 Ballons l’an prochain de venir avec de la compagnie. Les personnes esseulées doivent en effet rallonger leur périple à vélo d’une dizaine de kilomètres pour retrouver l’aire de départ. On regrettera aussi le comportement peu écologique de certains qui n’ont pas hésité à polluer le paysage en y jetant leurs emballages.

Présents en masse sur les routes du massif vosgien, Belges et Néerlandais n’ont pas fait de la figuration. Le niveau est très relevé. Seuls trois Français figurent dans les 30 premiers de cette épreuve au caractère internationale et réputée. A l’arrivée, en plus de la pasta-party basique, un maillot du plus bel effet et parfaitement ajusté est offert comme souvenir de participation à l’une des épreuves les plus exigeantes du Grand Trophée.

Classement 213 km :

1. Jari Verstraeten en 6h28’44 »
2. Michiel Minnaert en 6h28’45 »
3. David Polveroni en 6h33’06 »
4. Tom Schotte en 6h36’50 »
5. Bob Van Den Hengel en 6h36’58 »
6. Frédéric Glorieux en 6h37’12 »
7. Bob Michels en 6h39’43 »
8. Jurgen Moreels en 6h40’42 »
9. Koen Van Geyt en 6h43’32 »
10. Christopher Deguelle en 6h43’58 »

217 et 1ère Dame. Ils Van Der Moeren en 7h33’51 »

Classement 105 km :

1. Daniel Debertin en 3h20’52 »
2. Cyril Jechoux en 3h25’29 »
3. Alexander Hoferer en 3h25’50 »
4. Joerg Pfefferle en 3h26’50 »
5. Leopold Petitdemange en 3h27’00 »

86 et 1ère Dame. Sara-Diane Gorges en 4h05’59 »