Christophe, le département des Alpes-Maritimes a longtemps été considéré en recul côté cyclisme et organisations, qu’est-ce qui inverse la tendance ?
Notre position géographique très excentrée et une bande littorale très urbanisée ont constitué et continuent à constituer à certains égards un vrai handicap pour notre territoire. Il est donc vrai qu’il a été difficile d’ancrer de grandes épreuves sur le long terme dans les Alpes-Maritimes, même si la Vençoise, qui sera l’épreuve d’ouverture du Challenge Cyclo 06 le 14 mai, existe depuis tout de même plus de vingt ans. Pourtant, vous en conviendrez, dès que l’on quitte cette bande littorale, le terrain de jeu est exceptionnel et les possibilités de parcours variées avec de la moyenne et même de la très haute montagne, des endroits sauvages, préservés, et à l’abri de la circulation. Si tant de professionnels français et étrangers se sont installés dans le 06 ou y ont au moins un pied-à-terre, ce n’est sans doute pas un hasard.

C’est donc à partir de ce constat qu’est née l’idée du Challenge Cyclo 06…
Et d’une réelle volonté de la part des collectivités de promouvoir les Alpes-Maritimes comme une terre de sport et particulièrement de vélo. Sous l’impulsion du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, et avec la volonté de mettre en commun les moyens des différents organisateurs, l’idée a fait son chemin pour se concrétiser en 2017. Cinq épreuves seront donc au programme cette année : la Vençoise le 14 mai, la Mercan’Tour Café du Cycliste Turini le 28 mai, la Mercan’Tour Café du Cycliste Bonette le 18 juin, les Cimes du Mercantour le 25 juin et la Mercan’Tour Madone-Peille le 1er octobre.

Cinq épreuves, et pourquoi pas six avec le Paris-Nice Challenge ?
Tout d’abord, lorsque nous avons commencé à nous réunir avec le Conseil Départemental et les différents organisateurs l’automne dernier, le Paris-Nice Challenge n’était pas encore au programme 2017. De plus, le Challenge Cyclo 06 veut regrouper uniquement des épreuves cyclosportives, à savoir des épreuves chronométrées avec classements. Or Paris-Nice Challenge n’est pas une cyclo puisque seulement deux montées étaient chronométrées sur le parcours, le reste s’effectuant sous forme de randonnée.

Comment va fonctionner ce challenge ?
Un classement sur les cinq épreuves sera effectué avec accumulation de points. Les grands et petits parcours seront récompensés ainsi que les différentes catégories d’âges. Pour être classé, il faudra cependant avoir participé à quatre des cinq épreuves. Un bonus à l’assiduité sera également donné aux concurrents ayant effectué les cinq épreuves. Pour plus de détails, je vous invite à consulter le règlement sur https://challengecyclo06.wordpress.com.

Combien de catégories seront concernées ?
Trois catégories femmes (18-35 ans, 36-49 ans et 50 ans et +), cinq catégories hommes (18-35 ans, 36-45 ans, 46-55 ans, 56-65 ans et + de 65 ans) et une catégorie handisport seront concernées et cela sur les petits et les grands parcours. Il y aura également un classement scratch masculin et féminin sur les grands et petits parcours. Bref, cela fera pas mal de monde récompensé ! Les prix viendront de nos partenaires cycles, mais pas que. En effet, la volonté est aussi, voire surtout, de faire la promotion du territoire des Alpes-Maritimes. De nombreux lots concerneront donc également des activités nature dans lesquelles le Département 06 est impliqué et qui feront plaisir à toute la famille.

Les cinq cyclos mises bout à bout, uels sont les chiffres du Challenge Cyclo 06 ?
Si l’on cumule les cinq grands parcours, nous arrivons à 705 kilomètres et… 17300 mètres de dénivelé. Pas mal non, pour un département que l’on n’identifie pas forcément comme un territoire de haute montagne ! Vingt et un cols (on ne compte pas toutes les bosses ou petits cols de taille plus réduite !) dont des noms parlent au grand public : le col de Vence, très souvent emprunté par Paris-Nice ; le col de l’Ecre, haut lieu de l’IronMan de Nice ; le col de Turini, mondialement connu grâce au Rallye Monte-Carlo, qui sera au programme de deux épreuves et sera escaladé par trois versants différents ; le col de Braus, classique du Tour de France d’avant-guerre ; la Couillole, découvert sur le dernier Paris-Nice. Et les « géants », Cayolle (2326 mètres) et bien sûr Bonette (2802 mètres), plus haute route asphaltée d’Europe. Et en point d’orgue, le Challenge se terminera comme un symbole au sommet du col de la Madone, entre mer et montagne, une sorte de condensé de ce que sont les Alpes-Maritimes. Un col où l’on grimpe « vue sur mer », rendu célèbre car quelques coureurs de renom viennent ou sont venus y tester leur forme avant de grandes échéances… Bref, entre le col de la Bonette, qui sera le point le plus au nord de ce Challenge, et le pied du col de la Madone, qui part quasiment du bord de mer à Menton et sera donc le plus au sud, une grande partie du territoire des Alpes-Maritimes sera visitée.

Quel mot utiliseriez-vous pour définir chacune des manches ?
J’emploierai le terme « classique » pour la Vençoise du fait de son ancienneté. « Nouveauté » pour la Mercan’Tour Turini-Café du Cycliste car c’est la première fois qu’une épreuve sera localisée dans la Vallée de la Vésubie. Pour la Mercan’Tour Bonette-Café du Cycliste, là un tas de superlatifs me viennent à l’esprit mais je choisirai peut-être tout simplement « mythique » parce qu’avec son triptyque Cayolle-Bonette-Couillole, ses 4600 mètres de dénivelé et son passage à 2802 mètres, le terme ne me semble pas galvaudé ! « Convivial » pour les Cimes du Mercantour car c’est le terme qui revient très souvent dans la bouche des participants à cette épreuve localisée dans le très sympathique village de Breil-sur-Roya. Enfin, la nouvelle Mercan’Tour Madone-Peille est peut-être la plus « niçoise ». De par son parcours et ses cols emblématiques (Saint-Roch, Braus), sa localisation dans le village de Peille, un des plus beaux villages perchés de l’arrière-pays niçois. Mais aussi de par la personnalité de celui qui est à l’origine du projet, Alexandre Blain, le (seul) coureur professionnel niçois en activité.

Quels sont vos objectifs de participation ?
Nous espérons atteindre la barre des 2000 participants sur l’ensemble des cinq épreuves, sachant que certains organisateurs limitent volontairement le nombre d’engagés comme la Vençoise (500 inscrits maximum) ou la Mercan’Tour Bonette-Café du Cycliste (600 inscrits maximum) du fait de leur passage dans des espaces protégés. Car les Alpes-Maritimes, c’est aussi un Parc National (le Parc du Mercantour) et un Parc naturel Régional (les Préalpes d’Azur), ce qui implique d’intégrer la question environnementale dans la gestion des épreuves.

Y aura-t-il un forfait spécial pour les cinq épreuves ?
Pas pour cette année mais nous y réfléchissons déjà pour 2018.

Attendez-vous beaucoup d’Italiens, voisins, bien que très sollicités avec leur calendrier de Gran Fondos ?
Il y a toujours de forts contingents de coureurs italiens sur nos épreuves de par notre proximité géographique. Le Piémont et la Ligurie sont des régions où l’on roule beaucoup. Des rapprochements ont également été effectués, notamment avec les organisateurs de la Fausto Coppi qui travaillent en collaboration avec les Mercan’Tour Bonette et Turini sur le Trophée Granfondo des Alpes. Donc, même s’il est vrai que leur calendrier est déjà fourni de l’autre côté des Alpes, nous comptons sur leur présence. Je peux vous dire que sur les épreuves que je gère personnellement (Bonette et Turini), ils sont déjà très nombreux à s’être inscrits !

Les dates du Challenge Cyclo 06 :

• dimanche 14 mai : la Vençoise à Vence
• dimanche 28 mai : la Mercan’Tour Turini-Café du Cycliste à Saint-Martin-Vésubie
• dimanche 18 juin : la Mercan’Tour Bonette-Café du Cycliste à Guillaumes/Valberg
• dimanche 25 juin : les Cimes du Mercantour à Breil-sur-Roya
• dimanche 1er octobre : la Mercan’Tour Madone-Peille