25ème édition de la Scott 1000 Bosses, une édition que les organisateurs entendaient marquer d’une pierre blanche avec, enfin, le cap des 2000 engagés dépassé voire explosé comme le laissait prévoir le chiffre de 450 participants aux épreuves VTT du samedi. Malgré tout, l’ambiance n’était pas au beau fixe, samedi soir. La cause ? 1200 engagés seulement et pas une inscription sur place samedi. En cause, les prévisions météo, pas franchement engageantes. Du vent, beaucoup de vent, annoncé à 130 km/h, tous les exposants évacués et les infrastructures démontées par précaution, on s’attendait à tout et on n’a pas été déçus. Vigilance orange durant la nuit, le vent à 130 km/h, et, dimanche matin, c’était plus calme après la tempête, même si une première alerte était anticipée avec le report des départs à 10h00.

Les organisateurs, qui sont de vrais cyclos, des habitués, étaient sur le terrain depuis 6h00, et se sont vite rendu compte d’une évidence qui sautait aux yeux. Le vent du sud, la tornade, ont déchiré les branches et le sol était jonché de morceaux de bois, de brindilles, etc. Bref, lancer la course se révélait trop dangereux et la décision la plus sage a été prise : l’édition 25 de la Scott 1000 Bosses aura lieu en 2013. Une rando a été maintenue, emmenée par Mickaël Buffaz, toujours disponible et sympa. L’organisation a fait face : retour des puces, remboursement de ceux qui se sont déplacés et inscrits le matin, gestion des fournisseurs, des bénévoles, mise en place des repas… Une gestion de crise, même si tout le monde a compris, rongé son frein et rangé le vélo bien sagement. Neige sur le Ventoux, mauvaises conditions sur la Rhône-Alpine, le mois d’avril n’aura pas été le mois des cyclos cette année. Décidemment, organiser devient compliqué. Rendez-vous en avril 2013 pour les 1000 Bosses et le retour au parcours historique.

Michel, quels sont les éléments qui vous ont poussé à annuler la Scott 1000 Bosses ?
La météo avait lancé une alerte orange samedi. Pour une fois nous les avons pris au sérieux. Durant la nuit, on a peu dormi tellement le vent soufflait fort. Au matin, dès que nous nous sommes retrouvés sur le site à 5h30, nous sommes partis sur le terrain avec une équipe pendant trois heures. Il nous appartenait de prendre la décision de maintenir ou non la course. Outre les conditions météos qui demeuraient mauvaises, beaucoup de vent, beaucoup de pluie, froid en altitude, ce sont surtout les conséquences de la tempête nocturne qui nous ont posé problème.

C’est-à-dire ?
Des routes étaient coupées, des lignes à haute tension barraient la route et nous contraignaient à faire des bifurcations. Nous pouvions monter cela avec les signaleurs. En revanche, sur la Route des Crêtes, qui surplombe le versant oriental des Monts du Lyonnais, ça soufflait très fort. Les arbres étaient couchés en travers de la route. L’état des descentes était impossible pour un cycliste, jonchées de brindilles de sapin sur des kilomètres. En termes de sécurité, on aurait eu une hécatombe.

Quel est le premier sentiment qui vous vient à l’esprit ?
Nous avons une certaine expérience qui nous permet de prendre ça avec de la hauteur. Maintenant, je suis moi-même pratiquant, et je comprends bien que si j’avais fait 600 bornes pour disputer une cyclosportive, je serais reparti frustré. Mais j’ai connu des épreuves difficiles, comme l’Etape du Tour de Saint-Flour l’an passé, dont je n’aurais jamais pris le départ si on m’avait donné le menu avant ! Là, je me suis mis dans cette perspective. Pour nous, ce sont moult problèmes administratifs à gérer : reports d’inscriptions, remboursements, négociations avec les fournisseurs.

Avez-vous en tête d’organiser la Scott 1000 Bosses 2012 un peu plus tard dans la saison ?
Non, le report ne se fera pas cette année. Le calendrier cyclosportif est trop chargé. En revanche, il y aura une Scott 1000 Bosses 2013. Nous allons seulement essayer de gérer au mieux, soit avec un report de l’inscription sur l’édition 2013, soit avec un remboursement au cas par cas, pour les cyclosportifs qui se sont déplacés. Il va aussi nous falloir gérer les frais engagés au départ, malgré tout. Dans notre malheur, nous avons la chance d’organiser une épreuve qui n’a pas un énorme budget, pas de trop nombreux participants. Ça va se gérer, même si ce n’est pas simple.

Comment le club est-il assuré pour faire face à ce genre de situation ?
Nous avons notre propre responsabilité civile, plus une responsabilité civile octroyée par la Fédération Française de Cyclisme. Le club également est assuré. Mais sur ce type de préjudice, annulation pour conditions climatiques et catastrophes naturelles, ça n’existe pas. C’est très compliqué.

Propos recueillis à Grézieu-la-Varenne le 29 avril 2012.