Patrick Dumont peaufine son entraînement sur les pentes du Mont Ventoux. A moins de deux mois de son défi de gravir treize fois le Mont Chauve en trois jours au profit de l’association Octobre Rose, qui lutte contre le cancer du sein, le Belge est revenu s’entraîner sur les pentes du Géant de Provence, réalisant un « bicinglé » pour l’occasion.

Patrick, dans le cadre de votre préparation, vous avez effectué dernièrement six montées du Ventoux en une journée, comment cela s’est-il passé ?
Bien et mal à la fois. Bien car mon objectif était de jauger mon niveau de récupération au lendemain et, ça, j’en suis parfaitement satisfait. J’ai pu de nouveau grimper le Ventoux, je n’avais pas de douleurs musculaires, j’étais même très à l’aise. Pas bien en revanche car je n’avais pas pu rouler depuis quinze jours pour des raisons professionnelles et ce n’était pas génial au vu de ma préparation. De plus, je me suis couché plus tard que prévu (20h30) pour un lever à 23h00 car je voulais partir à minuit, et je n’ai pas eu mon quota de sommeil. Troisième chose, j’avais pris un très bon vélo, le Roadmachine 01 de chez BMC, qui avait été mis à mes dimensions, mais la géométrie du cadre étant totalement différente du mien, j’ai énormément souffert des genoux. Je pensais que des douleurs apparaîtraient après la quatrième montée, mais ce fut pire, car elles ont commencé dès la deuxième, j’ai donc dû travailler au moral. Au final, c’est tout de même positif car j’ai pu en tirer des enseignements.

Mais pourquoi donc être parti avec un BMC alors que votre vélo d’origine est un Wilier ?
Je voulais tester ce vélo lors de cet entraînement car il est de très bonne qualité, et ses freins à disques sont un très gros avantage en descente, on peut mieux doser le freinage. Après une ascension par Malaucène et deux par Bédoin, je suis redescendu pour me faire masser et je n’ai même pas pensé à en changer, c’est dire ma bêtise… Le lendemain, je n’avais pourtant pas de problèmes musculaires mais un léger trait de tendinite derrière les genoux qui s’est vite résorbé. Mais, pour mon défi, je ne referai pas la même erreur.

Comme pour ce test, vous partirez à minuit lors du challenge prévu début août, pourquoi avoir choisi cet horaire ?
Parce qu’il me convient. Je préfère partir à minuit et arriver vers 20h00, pouvoir alors me détendre, me faire masser, et passer une bonne nuit avant de repartir vers 6h00 le deuxième jour et idem le troisième, ça me laisse une certaine latitude pour récupérer.

Comment avez-vous effectué l’enchaînement des six montées ?
J’ai commencé par Malaucène, mais trop vite par rapport à ma feuille de route. Je comptais mettre 2h30 et j’ai mis 2h03. Puis, j’ai fait deux fois Bédoin où j’ai commencé à souffrir dès la première ascension, au bout d’à peine 8 kilomètre. Je n’arrivais pas à transmettre la puissance assis sur ce vélo, j’étais la majorité du temps en danseuse, et ça m’a donné mal aux genoux. Par contre, la descente de nuit, c’était le pied ! J’avais un motard qui m’ouvrait la route et un système de lumière de 1500 lumens pour bien voir, j’ai ainsi réalisé mon meilleur temps sans prendre de risque. Je suis ensuite redescendu chez moi à Malaucène où mon épouse m’a massé, ça m’a fait le plus grand bien. Je me suis également restauré avec un bon plat de spaghettis à la bolognaise, c’était délicieux. Ça m’a pris une heure. Puis, je suis reparti en faisant Malaucène et là, j’ai dû y aller au moral. Quand je suis arrivé en haut, il me restait deux fois Sault. La cinquième montée s’est super bien déroulée, j’ai même pu relancer dans le faux plat avant le Chalet Reynard (25 à 30 km/h). Puis, la dernière, je l’ai faite à l’aise, en 2h30. Au total, j’ai fait 17h15 de selle !

Au niveau de l’alimentation et de l’hydratation, comment gérez-vous la chose ?
Je ne bois que de l’eau pour une raison pratique, car je peux m’asperger avec. J’absorbe 60 grammes de sucre par heure. J’adore les compotes et les pâtes de fruits mais aussi le lait concentré et les bananes. J’ingurgite également une barre de céréales au début de chaque descente. En fait, j’essaie de manger un petit « truc » toutes les 20 minutes et je bois un demi-litre d’eau par heure minimum. Je vais garder ce rythme pour le record.

Si ce ne sont les petits désagréments dus au vélo, pensez-vous être fin prêt pour réussir ce défi ?
Cette journée à six montées m’a rassuré car c’était une première pour moi. L’objectif principal était de voir comment j’allais récupérer. Et, le lendemain, j’étais super bien quand j’ai refait une montée par Malaucène. Maintenant, ce que je dois travailler, c’est surtout mon foncier et miser sur la récup, il ne faut surtout pas qu’il y ait des déchets. J’ai testé aussi mon seuil en faisant des ascensions un peu plus rapides, 1h54 par Bédoin et 1h53 par Malaucène, et ça allait.

Vous envisagez de faire six, quatre et trois montées, peut-on imaginer d’intervertir ces chiffres là ?
On pourrait mais, de par mon caractère, je ne l’envisage aucunement. « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » comme dit le proverbe, la manière dégressive est donc celle qui me convient le mieux. Les trois jours vont être aussi durs les uns que les autres car la fatigue va se faire sentir au fil du temps, mais mentalement, je préfère commencer par six et finir par trois.

Aujourd’hui, ou en êtes-vous concernant la récolte des fonds sachant que l’objectif est de 19 220 €, soit 1 € par mètre de dénivelé ?
Elle évolue très lentement pour le moment car je n’ai pas eu le temps de faire de la relance. Je crois qu’on en est à pratiquement 4 000 €. J’espère, avant fin juin, arriver entre 8 et 10 000 car j’ai des promesses verbales bien engagées. Les petits dons sont également les bienvenus. Il y aura sur le site (www.octobrerose.be) un type de carte de soutien électronique avec un formulaire de don de 10 € qui permettra de recevoir un numéro. Et, le lendemain du challenge, nous effectuerons un tirage au sort de lots à Malaucène. Nous en avons déjà récoltés plus de 200 grâce à Vélo 101, qui vont du simple maillot à la tenue complète, en passant par des livres très intéressants, des gourdes… Si déjà l’on obtient 200 promesses de don à 10 €, ce sera super !