Avril est donc arrivé, le printemps s’installe, et à la floraison des arbres répond celle des cyclosportives. La saison est désormais bien lancée, et même si les plus beaux événements, ceux qui font l’objet d’un véritable défi, sont à venir, ceux qui vont s’enchaîner ces prochains week-ends ont tous un charme à part. C’est le cas de la Morvandelle, une épreuve à l’ambiance familiale établie à La Grande-Verrière, un village de Saône-et-Loire (550 habitants) parmi les plus anciens du Morvan. Là, blottis au fond de la vallée, quelques 400 participants se sont rejoints samedi après-midi – un nombre faussé par la météo – pour s’engager, en deux pelotons équitablement répartis sur les deux parcours (135 et 104 kilomètres), sur les belles routes du parc naturel régional du Morvan, classé dans le réseau Natura 2000.

Une cyclo dont le départ est donné à 13h00 présente son lot d’avantages et d’inconvénients. Là où le bât blesse, c’est qu’un départ tardif annonce une arrivée tardive, ce qui constitue un frein pour des cyclistes venus de loin, qui ne s’attarderont pas à la remise des prix (à 18h00) afin de regagner leur domicile, parfois au cœur de la nuit. Sauf à rester sur place évidemment et de profiter du dimanche pour découvrir autrement la région.

Mais qui dit cyclo un après-midi dit aussi absence de repas d’arrivée (un bon ravito suffit), et donc prix d’inscription réduit (notez que les bénéfices sont reversés à l’association Aidons les enfants malades). Ce samedi 1er avril, le lâcher des cyclos en deux départs distincts a en outre collé avec les exigences de la météo. Quand des seaux d’eau se sont abattus sur les routes du Morvan toute la matinée, le temps s’est légèrement amélioré dans l’après-midi. Mais les routes sont demeurées mouillées, un état entretenu par des averses éparses, comme ces trombes d’eau à la limite de la grêle que les concurrents auront essuyé passé la première difficulté.

Heureusement, chacun a su faire preuve de bon sens sur ces routes pour le moins humides, et c’est là l’un des autres bons points de la Morvandelle. Car s’il y avait du gros niveau sur le 135 kilomètres (bouclé à 37,5 km/h de moyenne en dépit des conditions de vent et de pluie), les coursiers présents en nombre ont su adopter l’esprit cyclosportif. Chacun y est allé de son relai, avec de bons coups de pédales, ce qui a rendu d’autant plus agréable de progresser aux côtés de ces gaillards au bel esprit, très respectueux les uns envers les autres. Ce qui, il faut le souligner, n’est pas vrai sur toutes les cyclos. Bien que le grain pris en haut de la première bosse ait frigorifié tout le monde en l’espace d’un quart d’heure, chacun aura pris soin d’être prudent dans la descente délicate qui suivait.

A cet instant, le peloton s’était déjà bien disloqué, et on ne comptait plus devant qu’une vingtaine d’hommes forts, partis sur un bon tempo, ce qui aura provoqué une sélection naturelle dès la première côte. Ceux qui se sont trouvés esseulés derrière ce premier peloton ont été alors repoussés très loin de l’avant, mais toujours escortés par les nombreux motards présents pour encadrer les paquets. Le groupe de tête s’est alors réduit au fur et à mesure des difficultés, sur ces routes parfaitement adaptées aux attentes du moment et à la préparation du début de saison.

Le parcours est assez accidenté, avec quelques belles ascensions. Des bosses de 3/4 %, toujours en prise, dans lesquelles on emmène du gros braquet pour un total de 2000 mètres de dénivelé, ce qui reste correct sur ces distances et à cette période. Reste que pour un néophyte les paysages du Morvan, s’ils sont très beaux, ont tendance à se ressembler, et que lorsqu’on ne connaît pas la région, on a un peu de mal à se repérer.

En dépit de la présence à l’avant de solides coureurs comme le champion de Belgique Masters Kristof Wielfaert, le vainqueur de la Jacques Gouin Brecht Destoop, ou le lauréat du Challenge Cyclo DT Swiss 2016 William Turnes, un homme aura fait sensation en s’isolant à 50 kilomètres de l’arrivée pour maintenir jusqu’au bout un avantage avoisinant la minute. Maxime Guyot (VC Villefranche Beaujolais) sera revenu à La Grande-Verrière en 3h36’19 », soit 57 secondes plus vite que ses poursuivants, réglés par Damien Vuillier (Roue d’Or Noidans) et Kristof Wielfaert.

Des garçons que l’on ne tardera pas à retrouver devant, quelles que soient leurs destinées cette saison, et qui seront tous repartis le sourire aux lèvres au terme d’une épreuve conviviale qui jouit d’un très bel accueil, véhiculé par des organisateurs attentionnés qui aiment le vélo. Une cyclo comme on aime en trouver en début de saison.

Classement 135 km :

1. Maxime Guyot (VC Villefranche Beaujolais) en 3h36’19 »
2. Damien Vuillier (Roue d’Or Noidans) en 3h37’16 »
3. Kristof Wielfaert en 3h37’16 »
4. Fabian Holzmeier (AC Orsay) en 3h37’16 »
5. David De Vecchi (Pédale Semuroise) en 3h37’16 »
6. Wesley Pannecoucke en 3h37’16 »
7. Brecht Destoop en 3h37’17 »
8. Benjamin Flecheux (VC Châtillon) en 3h37’17 »
9. Jonas Vercoutter (Team Jenten en Pulle) en 3h37’19 »
10. Emmanuel Hollebeke (AC Orsay) en 3h37’20 »

40 et 1ère Dame. Marion Sicot (VC Saint-Julien-en-Genevois) en 3h56’30 »

Classement 104 km :

1. Alexis Bonnardot (VC Villefranche Beaujolais) en 3h08’37 »
2. Didier Lacour (VS Maconnais) en 3h09’02 »
3. David Zoccolante (Cycling Eco Team) en 3h09’02 »

45 et 1ère Dame. Céline Valtat (VC Suplicien 77) en 3h31’13 »