C’est une tradition que respectent chaque année les Boucles du Verdon et à laquelle l’organisation s’est encore soumise cette année. L’épreuve a l’habitude de tourner autour de trois sites. Cette année, c’est Saint-André-les-Alpes qui s’y collait après que les valises furent posées à Castellane puis à Gréoux-les-Bains ces deux dernières années. Le parcours lui change peu et les grandes lignes restent les mêmes d’une année sur l’autre. Mais, paradoxalement, l’enchaînement des cols différant à chaque édition, l’impression de difficulté varie elle aussi selon les années. Au départ de Saint-André-les-Alpes, le parcours proposé est peut-être le moins exigeant que peut réserver les Boucles du Verdon en comparaison de ceux de Castellane avec le col des Lèques à froid ou celui de Gréoux-les-Bains, sans doute le plus difficile

Il prend en tout cas une forme plus classique que celui au départ de Castellane avec une procession de près de 10 kilomètres pour rejoindre la première difficulté, le col de Toutes Aures. Les cols sont plus nombreux mais moins pentus et moins sélectifs sur ce parcours. C’est donc leur répétition qui rend l’épreuve exigeante. Manque de chance, la seule vallée du tracé longue d’une vingtaine de kilomètres et qui permet de rejoindre le col des Lèques, se fait avec un fort vent de face qui use les organismes. Mieux valait ne pas être seul sur cette portion intervenant dans le dernier tiers du parcours.

Toute la première partie avait permis de former les groupes de niveau. Après le col de Toutes Aures qui se charge de faire un premier écrémage, le col de la Colle Saint-Michel, culminant à 1400 mètres d’altitude, accentue un peu plus les différences. Au cours des 15 kilomètres de montée, la difficulté va crescendo. Les pourcentages tournent autour de 6 à 7 %, mais sa longueur, alors que la période des cyclos de moyenne montagne commence seulement, en met en difficulté plus d’un. C’est là que la sélection s’opère, bien que les différences à l’arrivée soient somme toute assez faibles. Le niveau des cyclosportives cette année paraît très homogène, c’est bien la preuve que la douceur de l’hiver a permis à tout le monde de bien rouler. Personne en revanche n’arrive à la cheville de Stefano Sala, vainqueur en 4h00’51 ». L’Italien habitué des cyclos frontalières met les gaz dans le col de Lèques et ne sera pas revu.

Quel que soit leur niveau, les participants auront pu apprécier les paysages qui se sont offerts à eux en cours de route. Les Gorges du Verdon sont un véritable délice pour les yeux. Surtout que la météo était de la partie et a contribué à magnifier la végétation dense en cette saison. La journée était idéale pour faire du vélo : pas de grosse chaleur, et même un peu de fraîcheur le matin et un franc soleil qui accompagne les participants d’un bout à l’autre des 155 kilomètres du grand parcours. Et dire que les prévisions étaient alarmistes en début de semaine ! Les inscriptions se sont d’ailleurs multipliées dans les dernières heures pour atteindre environ 200 participants sur le grand parcours.

Le sentiment de sécurité est garanti sur de petites routes où les motos sont plus nombreuses que les voitures. Un avantage non-négligeable en comparaison du parcours de Gréoux-les-Bains au cœur du Verdon où la circulation est plus dense. En revanche, quelques efforts seront à faire au niveau du fléchage. L’absence de signaleurs à quelques intersections a pu engendrer quelques confusions.

A l’arrivée, tout était réuni pour une belle cérémonie prenant place à l’extérieur sur la place de Saint-André-les-Alpes avec le soleil toujours de la partie et des produits du terroir mis en avant. Mais, comme souvent sur le Trophée Label d’Or, on pourra regretter qu’elle soit un poil trop longue. La place se vide progressivement alors que la cérémonie n’est pas encore terminée. Il faut rappeler que si les Gorges du Verdon sont si belles, c’est en partie parce qu’elles sont préservées et éloignées des grandes agglomérations. Les cyclos avaient ainsi un long chemin à faire pour rentrer à leur domicile. Peut-être cela en a-t-il effrayé certains à faire le déplacement à l’heure où la quête de carburant relève du parcours du combattant. Cela en a en tout cas forcé certains à partir bien avant la fin des festivités.

Ils étaient également peu nombreux à avoir pris l’option repas, exigeant un coût supplémentaire. La pratique n’est pas nouvelle ni propre aux Boucles du Verdon, mais on pourra regretter cette formule qui d’une certaine manière rompt avec la tradition du cyclosport. En revanche, qui dit frais supplémentaires, dit aussi repas plus qualitatif et plus copieux. Tant mieux donc pour ceux qui ont pris l’option pour conclure ces Boucles du Verdon toujours aussi charmantes et qui méritent d’être découvertes.

Classement 155 km :

1. Stefano Sala (ASD Systemcars Asnaghi) en 4h00’51 »
2. David De Vecchi (Grren Cycling) en 4h4h09″
3. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h4h11″
4. Fabien Oules (SO Sanary) en 4h07’58 »
5. Luc Javos (Clyclofab 84) en 4h07’58 »
6. Jayson Valade (Neilpry De Narshin Subaru) en 4h10’48 »
7. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h10’50 »
8. Paul-Emile Lorthioir (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h10’50 »
9. Anthony Allasia (CSC La Ciotat) en 4h10’51 »
10. Olivier Rabussier (CCFH) en 4h10’52 »

73 et 1ère Dame Manon Testou (Team Spoc Nice) en 4h45’29 »

Classement 85 km :

1. Jérémy Polizzi (Team Spoc Nice) en 2h11’35 »
2. Dorian Lopez (Team Roue d’Or Sanary) en 2h11’38 »
3. Patrice Halgand (TH04) en 2h11’38 »

35 et 1ère Dame. Magdalena De Saint-Jean (VC La Pomme Marseille) en 2h16’13 »