C’est de coutume. Chaque week-end de 15 août se dispute traditionnellement l’Etape Sanfloraine autour de Saint-Flour, dans le Cantal. La cyclosportive du dimanche est précédée le samedi par la Montée Christian Rouffiac, une courte montée chronométrée de 1200 mètres pour 95 mètres de dénivelé qui ouvre les festivités et permet aux cyclos déjà en place dans le Cantal de se débloquer dans une atmosphère chaleureuse.

L’Etape Sanfloraine, proposée tant en formule cyclosportive qu’en formule cyclotouriste, se découpe en trois parcours le dimanche. Pour les plus costauds, il y a la Sanfloraine et ses 146 kilomètres (2585 mètres de dénivelé). Les cyclos intermédiaires se retrouvent sur les gorges de la Truyère pour 109 kilomètres (1824 mètres) tandis que les moins aguerris bénéficient d’un parcours chronométré de 57 kilomètres (1072 mètres).

L’accueil des participants se fait sous la bonne humeur et déjà sous un beau soleil malgré la nuit fraîche. La journée s’annonce estivale. Le retrait des dossards s’effectue par sas tout comme la mise en place sur la ligne de départ. Cela évite ainsi d’avoir des queues interminables ou de chercher où se placer et de « pousser » sur la ligne de départ. Cette année, tous les participants ont eu un sac pour chaussures de vélo griffé du logo de l’épreuve, promis aux 800 premiers inscrits bien que l’événement cantalien en ait recensé un tout petit peu moins sur la ligne de départ, 750 concurrents, lesquels se sont élancés à 9h00 de la ville basse en présence de Bernard Hinault !

Quel que soit le circuit retenu, tous les participants partent en même temps. Pas de gros rythme dès le départ, du coup, ce qui permet d’admirer le magnifique viaduc ferroviaire de Garabit, construit par Gustave Eiffel, qui enjambe les gorges de la Truyère. La première bifurcation, qui intervient après 23 kilomètres, désengorge un peu ce gros peloton qui prend la direction, pour le grand et le moyen parcours, de la station thermale de Chaudes-Aigues et sa source naturelle d’eau chaude à 82°C ! A la sortie de la ville, la première vraie grosse difficulté va de nouveau créer une sélection (naturelle cette fois), même si devant le peloton est encore conséquent avec plus d’une cinquantaine d’unités en chasse derrière Camille Sola, parti dans les 20 premiers kilomètres.

Seul bémol à ce départ en masse, on ne sait pas qui fait quoi. Plaques et dossards affichent les mêmes couleurs, ce qui ne permet pas d’identifier les participants des différents parcours. Il faudra attendre la dissociation du moyen et du grand parcours à Pierrefort (km 70), dans le parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, pour y voir enfin plus clair. Un groupe d’une quinzaine de cyclos poursuit sa route sur le grand circuit, lançant enfin la poursuite derrière Camille Sola, qui compte 2’30 » d’avance.

C’est dans le col de Prat-de-Bouc, à l’est du Plomb du Cantal, qui domine les monts du Cantal de ses 1855 mètres d’altitude, que tout se jouera. L’ascension se fait en deux parties. Dès le pied, Stéphane Cognet impose un gros tempo, si bien qu’à mi-pente ils ne sont plus que quatre. Jean-Luc Chavanon commence à coincer, prend quelques longueurs. Et l’homme de tête n’a même plus une minute d’avance quand Pierre Bonnet décide de placer un démarrage. Seul Anthony Mendes parviendra à le suivre jusqu’au sommet. Les deux hommes vont composer un duo royal et ne seront pas repris, la victoire se jouant au sprint au sommet de la ville haute remporté par Pierre Bonnet après 4h24’28 ». 1’30 » plus tard, Stéphane Cognet complète le podium après une chasse de plus de 50 kilomètres. Soulignons le beau geste de Jean-Luc Chavanon et Camille Sola qui terminent main dans la main après eux aussi avoir passé plus de 50 kilomètres à tenter de revenir sur le podium. La première féminine, Elena Ivanova, se classe 85ème en 5h34’39 ».

Le plus frappant, sur cette épreuve, c’est le nombre de ravitaillements : sept pour le grand parcours. Des ravitos fort bienvenus car avec la très grosse chaleur de ce dimanche, chaque participant peut remplir ses bidons allègrement. La qualité des produits proposés sur ces stands est également à mettre en avant, tout comme le ravitaillement de l’arrivée toujours fourni afin de ne jamais être en manque. A noter en outre la mise en place de navettes (minibus municipal) pour aller à la douche située environ 500 mètres après l’aire d’arrivée.

Le repas d’après-course, très conséquent avec ses pommes de terre mélangées dans de la tomme fondue, est servi avec une langue ou saucisse au choix.

La cérémonie de remise des prix débute à l’heure prévue avec les honneurs en premier pour les féminines, les différentes catégories et les scratchs du plus petit au plus grand parcours. Bernard Hinault, présent sur le podium, a tenu à féliciter en personne chacun des lauréats. La tombola réservait quant à elle un vélo Lapierre monté Ultegra Di2, et remporté par un concurrent qui était encore à table lorsque son dossard a été appelé !

Voilà donc là une très belle épreuve, très bien organisée, qui vous fait traverser toute la Haute-Lozère, le Cantal avec des petites routes très peu fréquentées par les automobilistes. Les carrefours importants sont bien sécurisés par des signaleurs, le fléchage précis et bien visible, et ce même pour se rendre sur le départ. Dès la sortie de l’A75, le jalonnage était en place ! Les paysages dans ce coin de France sont magnifiques. Toute la première partie de la course aux bords de petits lacs amène un peu de fraîcheur très appréciable avant de revenir sur les plateaux du Cantal balayés par une petite brise, mais surtout une chaleur qui en a surpris plus d’un… En un mot : n’hésitez pas à y participer et passer quelques jours dans cette magnifique région qui ne demande qu’à s’ouvrir encore plus au cyclisme.

Classement 146 km :

1. Pierre Bonnet en 4h24’28 »
2. Anthony Mendes en 4h24’29 »
3. Stephane Cognet en 4h25’58 »
4. Jean-Luc Chavanon en 4h29’23 »
5. Camille Sola en 4h29’23 »
6. Mickael Perrier en 4h34’06 »
7. Sebastien Moreau en 4h34’11 »
8. Antoine Couderc en 4h35’41 »
9. Timothee Delavaud en 4h40’15 »
10. Lionel Hinsinger en 4h41’17 »

85 et 1ère Dame. Elena Ivanova en 5h34’39 »

Classement 109 km :

1. Florent Jannin en 3h17’33 »
2. Florian Dagorne en 3h17’37 »
3. Alex Moli Pradel en 3h17’38 »
4. Guillaume Monier en 3h17’49 »
5. Sebastien Calmant en 3h18’02 »
6. David Bonnal en 3h18’09 »
7. Jeremie Lacoste en 3h18’12 »
8. Nicolas Grail en 3h18’53 »
9. Pierre Charbonnier en 3h19’02 »
10. Didier Talobre en 3h19’10 »

103 et 1ère Dame. Marie-Hélène Vallet-Bougie en 3h52’06 »

Classement 57 km :

1. Antoine Albisson en 1h46’47 »
2. Joris Gilibert en 1h46’51 »
3. Guillaume Piatti en 1h46’51 »

32 et 1ère Dame. Clément Guilhe en 2h07’41 »