Fin août 2017, la ville d’Albi recevra les Championnats du Monde Granfondo. L’organisation a déjà publié les deux tracés de 147 et 94 kilomètres sur lesquels évolueront des cyclistes venus du monde entier en quête d’un maillot arc-en-ciel. C’est ce dernier parcours qui concernera les hommes de plus de 60 ans et les femmes, que nous avons reconnu en compagnie du Canadien Alan Favell qui nous détaille la reconnaissance qu’il a effectuée.

« Le départ de ce Championnat du Monde Granfondo sera situé à proximité de la cathédrale d’Albi. Pendant 5 à 7 kilomètres, il n’y a rien de particulier à noter. La route est essentiellement plate. C’est tout droit. On est sur les rives du Tarn. Puis, le parcours franchit la rivière à Marsac-sur-Tarn. Aussitôt, la route s’élève graduellement et constamment jusqu’à Labastide-de-Lévis. C’est là que l’on quitte la partie qui est commune au départ et au retour. On prend à gauche, c’est très vallonné jusqu’à Fayssac. Ce sera à mon sens une portion difficile. Des coureurs devraient être lâchés sur cette partie. Il y a peu de portions de plat. Quand on regarde le profil, on a l’impression qu’il n’y a pas tant de montées dans les trente premiers kilomètres, mais ce n’est pas aussi simple. Ça continue comme cela jusqu’à Cahuzac-sur-Vère. Le parcours s’aplanit alors légèrement jusqu’au Verdier.

C’est là, au bout d’une trentaine de kilomètres, que l’on attaque la première difficulté longue de cinq à six kilomètres jusqu’à Campagnac avec des pourcentages entre 5 et 8 %. Les premiers mouvements devraient intervenir à cet endroit et le peloton devrait s’amincir. Après Campagnac, on arrive sur un plateau. La descente ne commencera réellement qu’à Vaour. Elle est assez technique. La route est étroite par endroits sur cinq kilomètres et elle devrait réjouir les bons descendeurs. La route est à nouveau vallonnée entre Tonnac et Cordes-sur-Ciel. Pendant dix kilomètres, c’est une succession de montées et de descentes.

C’est à Cordes-sur-Ciel que l’on aborde à mon sens, la partie la plus importante de la course. Celle où l’on verra des phases décisives. Celle où les groupes vont se former. Sur le profil on a l’impression qu’il s’agit d’une succession de faux-plats montants et descendants, mais ce n’est pas le cas. Il y a toute une succession de petites bosses qui peuvent aller de 700-800 mètres à 2 kilomètres, et qui sont très pentues, entre 7 et 9 %. C’est là, entre le kilomètre 65 et le kilomètre 90, qu’il faudra faire la différence car le reste du parcours est plutôt plat. La météo aura également un rôle important car cette portion à partir de Cordes-sur-Ciel est très exposée au vent de côté. Les obstacles topographiques et le risque de bordures devraient nécessairement faire exploser les groupes sur cette portion. Ceux qui ne peuvent pas miser sur leur sprint devront obligatoirement attaquer à cet endroit.

Une fois de retour sur les rives du Tarn, on retrouve la portion commune au départ, à proximité de l’aéroport. Ces 7 derniers kilomètres s’effectuent sur des routes rectilignes. Il sera toujours possible d’avoir en point de mire le coureur devant soi. Il sera également très difficile de s’échapper. A mon avis, les groupes tels qu’ils seront composés avant de franchir le Tarn seront les mêmes qu’à l’arrivée.

Il n’y a pas vraiment de virages dangereux jusqu’à l’arrivée située sur le circuit automobile d’Albi, comme pour le contre-la-montre. Ce Championnat du Monde semble taillé pour un bon puncheur, très performant sur des efforts de 6 à 7 minutes et qui possède une belle pointe de vitesse. Ce n’est pas un parcours fait pour les purs-grimpeurs.

Je recommande aux candidats au podium de venir reconnaître ce parcours. Il sera très intéressant de connaître les lieux, surtout à partir de Cordes-sur-Ciel. Laisser partir quelqu’un à cet endroit pourrait être une grave erreur. Les routes sont plutôt étroites mais en bon état bien que le revêtement soit un peu plus rugueux sur certaines portions. Il y a une partie juste après Cordes-sur-Ciel qui s’effectue sur une route particulièrement étroite. Il s’agit d’une montée de 2 kilomètres sur une chaussée en mauvais état avec de petits gravillons, mais dans ce sens, elle ne constitue pas un danger.

Concernant le grand parcours de 147 kilomètres, il est composé, dans sa deuxième partie, de deux bosses de cinq à six kilomètres avec des pourcentages compris entre 6 et 8 %. Elles seront décisives et devraient écarter un bon nombre de coureurs.

Enfin, le contre-la-montre de 22 kilomètres sera complètement plat. Le départ et l’arrivée seront situés sur le circuit automobile. Il n’y a pas de virages très prononcés, les routes sont assez rectilignes. Ce sera une course pour les coureurs puissants. La seule chose qui pourrait changer la donne, ce sont les conditions météo. »

Alan Favell