Selle Royal a profité de la fin de saison en Italie et surtout de la présentation du Giro 2013 le lendemain du Lombardie pour inviter la presse internationale à Pozzoleone, dans la province de Vicenza, où les routes escarpées font la transition vers les Dolomites, là où se jouera certainement la course rose en dernière semaine, selon un scenario qui va crescendo, comme les metteurs en scène des Grands Tours ont pris l’habitude de nous concocter.

Royale, la saison l’a été pour Fizik, avec deux sommets marquants. D’abord le fauteuil empire, royal lui aussi, de Bradley Wiggins lors du contre-la-montre des Jeux Olympiques de Londres, ajoutant les cinq anneaux au podium du Tour de France et à l’Antarès jaune du même Wiggins, couplée aux Arione personnalisées de Froome et Nibali pour asseoir bien comme il faut la domination de la marque arrivée sur le marché en 1996. Si on y ajoute la victoire d’étape de David Millar, avec les chaussures R1, drapeau écossais en étendard à Annonay le 13 juillet, on peut dire que cet été Fizik a installé sa domination, avec huit équipes au Tour de France, tout en assurant que de plus en plus de coureurs trouvent chaussures à leur pied, comme Alessandro Ballan et ses R1 aux couleurs du Giro, ou encore Jérémy Roy et Yauheni Hutarovich.

Dix ans après le lancement de l’Arione, qui a représenté une petite révolution avec ses 30 centimètres, là où l’UCI imposait une limite à 27 centimètres, et trois ans après l’introduction de sa gamme de chaussures R1 et R3, Selle Royal a donc choisi le moment où les clignotants sont au vert pour remettre l’ouvrage sur le métier et repenser de fond en comble la gamme Arione côté assise et sa gamme chaussures où, les responsables l’ont humblement reconnu, Fizik a appris de ses erreurs. Ouvrage, métier, main d’œuvre, c’est exactement ce qu’il nous a été donné de voir avec la visite de la fabrique à Pozzoleone, où il fait bon vivre, mais surtout où il est agréable de voir le savoir-faire italien et européen en matière de selles, en particulier, à l’œuvre pour faire naître les selles que vous utiliserez sur vos vélos les saisons à venir.

00 comme Arione 00 pour le top de la gamme, 135 grammes, une coque et une épaisseur qui rappellent la K1, rail carbone, coque en fibre de carbone avec une injection de mousse en polyuréthane. Procédé et compositions top secrets, qui assurent une assise et un confort quelles que soient les positions. Bref, la 00 c’est le top de gamme, pour les champions, à 135 grammes pour 350 euros. Du modèle 00 au modèle R3, avec mélange fibre de verre et fibre de carbone, la gamme est complétement repensée. On est sur une nouvelle technologie, un nouveau design, une nouvelle construction, bref un produit complètement nouveau.

R1, 145 grammes, 240 euros. R3, 185 grammes. De la gamme traditionnelle, il reste l’Arione CX à 205 grammes et la Classic à 225 grammes.

Trois heures, c’est ce qu’il faut en temps réel pour réaliser une selle Arione ici au cœur de l’industrie italienne du cycle, qui continue de prédominer, notamment en matière de chaussures et de selles. En réalité, les techniciens nous l’ont confirmé, pour réaliser une selle personnalisée telle que celle de Bradley Wiggins pour la dernière étape du Tour, il faut 24 heures, en procédure d’urgence, et 72 heures pour assurer la production en période classique. Le process est simple en matière de personnel. Aux hommes la phase physique avec coque et injection de mousse en polyuréthane, puis aux femmes les phases de finition avec le collage de la couverture en microtex et de la coque, puis le découpage des rebords, la pose des rails Kium ou Carbone, les innombrables contrôles puis la prélivraison.

Côté chaussures, là aussi, Fizik entend se relancer après trois années de tests, avec 25 000 paires vendues en 2012 quand même, mais avec la volonté d’apporter quelque chose de nouveau, ne pas simplement copier une chaussure et y apposer un logo, mais créer un style nouveau et surtout avec la volonté d’avoir une gamme complète, non seulement pour hommes mais aussi pour femmes, et ce en route, VTT et triathlon.

Dans le détail, la gamme chaussures de Fizik pour 2013, c’est : R1 deux couleurs pour hommes, R3 deux couleurs pour hommes et pour femmes, R5 trois couleurs pour hommes et deux pour femmes. En VTT, M1 pour hommes 100 % fabriquée en Italie, M5 pour hommes et pour femmes. Et pour le triathlon K1 pour hommes en noir et pour femmes avec des touches rose qui rappellent les spéciales Alessandro Ballan. L’ancien champion du monde est un voisin du siège historique de Selle Royal, créé en 1954. Outre sa gentillesse naturelle, le champion apporte son concours à l’élaboration des chaussures Fizik, les chaussures qui sont portées par les champions Fizik sont celles du marché, avec des couleurs spéciales comme le drapeau écossais ou le rose du Giro. On espère la jaune un de ces quatre pour Jérémy Roy…

Un pied en Italie pour la semelle carbone, les boucles en fibre de verre, les straps en toile comme les voiles des bateaux, et un pied en Australie pour le cuir de kangourou, là-bas où l’animal prolifère tellement qu’il est considéré comme un prédateur. Un cuir qui vit et qui fait vibrer les responsables de Fizik, qui font de la chaussure un vrai marché d’avenir. A l’utilisation, le cuir et la chaussure se font très vite au pied. On ne parlera pas de pantoufles, c’est trop commun, mais les R3 que nous avons essayées sur les routes italiennes sont magnifiques esthétiquement et le cuir se fait très vite, ça c’est certain.

Trois jours, c’est parfait pour apprécier la gentillesse et le sens de l’accueil de toute l’équipe Fizik, à la fois jeune, internationale, ultra motivée, et qui roule sur un « factory tour » avec visite du château de Marostica (une bosse parfaite pour faire du spécifique lors de la pause-déjeuner), mais pas assez pour vous donner un véritable Fizk back (!) sur toutes ces nouveautés. Vous les retrouverez très prochainement en test sur Vélo 101, chaque mercredi. Ça et plein d’autres nouveautés.