Charlotte, poursuivons notre présentation de la Gyrotonic et de la Gyrokinesis. Combien de séances sont nécessaires pour que la méthode soit efficace ?
Ça dépend de beaucoup de paramètres. J’ai des personnes qui font dix séances, d’autres en font vingt. Les personnes qui sont dans une demande d’amélioration de leur corps viennent sur du long terme. C’est vraiment une philosophie pour son corps, pour soi. Dans le cadre d’une préparation physique pour les cyclistes, on peut imaginer des séances intenses de 55 minutes deux à trois fois par semaine qui permettent de préparer le corps à dépasser ses limites tout en le respectant. Dans un second temps, on peut imaginer des séances de récupération pour pouvoir être dans un rythme équilibré.

Est-il indispensable de travailler sur les deux méthodes ?
Il est tout à fait envisageable de ne travailler que sur la partie appareillage. Personnellement, je vais davantage diriger la personne dans un sens ou dans l’autre. Soit avec une partie Gyrotonic ou Gyrokinesis dans un premier temps, soit les deux simultanément, car les deux méthodes sont très complémentaires. Il y a toute une partie qui s’appelle « Homework », des devoirs à domicile. Chacun est libre de le faire, je le recommande de le faire au moins cinq fois par semaine.

Contrairement à la kinésithérapie, il n’y a aucun aspect thérapeutique dans la Gyrokinesis.
Tout à fait, on travaille sur la remise en état du corps. Ce n’est donc pas remboursé par la sécurité sociale (elle rit), c’est un investissement sur soi et économique. Je fonctionne avec un système de cartes où je propose jusqu’à vingt séances individuelles. Chaque séance coûte 50 euros.

Ta clientèle est-elle plutôt masculine ou féminine ?
Elle est plutôt féminine, mais j’ai quelques hommes qui viennent et ce sont eux les plus assidus. En ce qui concerne les sportifs, je suis des golfeurs amateurs, des coureurs à pied, des danseurs professionnels et amateurs, mais pas encore de cyclistes pour le moment.

Les capacités pulmonaires sont primordiales chez les cyclistes. Comment la Gyrotonic travaille-t-elle sur la respiration ?
La respiration est extrêmement importante en Gyrotonic. Chaque mouvement va avoir sa propre respiration. Quand on va pratiquer son sport, en l’occurrence le vélo, il sera beaucoup plus facile de mettre en application sa respiration, car on se sera déjà exercé avec des mouvements qui correspondent à son activité. C’est très logique d’un point de vue respiration, et donc récupération et augmentation des capacités pulmonaires. Le fait de bien respirer pendant la compétition va en effet permettre de mieux oxygéner les muscles, et donc d’avoir moins de courbatures pour récupérer plus vite.

Toujours dans une optique de récupération, que faire le lendemain de la course ?
L’idéal c’est de faire une séance de Gyrotonic pour travailler en profondeur les différents muscles qui ont été « stressés » durant la compétition. Cela peut permettre de diminuer les courbatures, car on va justement apporter de l’oxygène et réapprendre au muscle comment se remettre en harmonie avec le corps. Personnellement, si j’ai le choix, le lendemain d’un grand rendez-vous, je fais une séance de massage, puis une séance de Gyrotonic. Le massage va permettre de décontracter les muscles et la Gyrotonic va apporter ce côté rééducation tout en respectant la partie squelette.

Est-il possible pour certaines personnes qui maîtriseraient bien la technique de s’installer à domicile ?
Oui, avec une formation pour utiliser les appareillages. Mais ce n’est pas le but de la technique. Il faut rappeler qu’il est nécessaire d’aller vers un coach, une personne qui maîtrise la technique et qui peut avoir un regard objectif. Lorsqu’on pratique seul chez soi, on finit par tourner en rond.

Comment cette technique est-elle susceptible d’évoluer à l’avenir ?
Elle évolue constamment et c’est aussi ce qui me plaît. Elle a été complètement simplifiée pour pouvoir être proposée plus facilement. Il y a une réelle recherche sur un aspect thérapeutique. Aujourd’hui, on propose des applications spécifiques aux différentes douleurs. Je propose ainsi au studio des applications liées aux scolioses. J’aide les élèves à rééquilibrer leur colonne vertébrale par rapport à leur corps. On ne travaille pas qu’un aspect spécifique, mais sur la globalité du corps. Je travaille également sur la ceinture scapulaire, ce qui peut être intéressant pour les cyclistes, car elle n’est pas forcément en équilibre avec le reste de leur squelette.

Lorsque tu rencontres un nouvel élève, vois-tu immédiatement ses points de faiblesse ?
Oui, quand je vois une personne pour la première fois, j’ai des facilités pour diagnostiquer les petites asymétries ou les petites faiblesses. Je vais pouvoir la guider. Tout ceci est du non-verbal puisque c’est entièrement lié à la posture et à la manière de se déplacer dans l’espace. Chaque personne vient avec sa propre histoire. Je fais passer une première séance où je prends le temps d’échanger avec la personne et faire un bilan. L’idée est de savoir où en est la personne aujourd’hui et où elle souhaite aller demain. Je fais un contrat moral avec la personne. Je guide, mais j’ai besoin d’avoir une personne motivée en face de moi et qui possède de réels objectifs. C’est comme cela que l’on aura des résultats.

Est-il possible de pratiquer la Gyrotonic partout en France ?
Il est vrai que la méthode n’est pas du tout développée en France. Dans les Bouches-du-Rhône où j’exerce à Aix-en-Provence, je suis la seule à pratiquer uniquement la Gyrotonic et la Gyrokinesis. Il n’y a pas beaucoup de pratiquants en France, mais j’invite les personnes intéressées par cette méthode à se rendre sur Gyrotonic.com pour chercher les centres référents dans les différentes régions. Nous nous connaissons tous plus ou moins.

Contact :

Charlotte Faillard
Gyrotonic et Gyrokinésis
4, traverse notre dame
13100 Aix-en-Provence
www.studiosynergik.fr
06.99.52.83.07