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La course à la reconnaissance du cycliste


Michaël BERTHELOT
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Bonjour,

 

 

Avec le développement contant des outils de communication tels que les réseaux sociaux, les suivis de performances etc, on s'apperçoit aussi que la pratique du sport, ici du cyclisme change rapidement. On en est même à se demander si nous faisons du cyclisme pour soi ou pour faire voire aux autres. Le paraître, n'est pas une maladie encore reconnue et pourtant, elle peut faire souffir un bon nombre en manque de reconnaissance. Au fil des années on s'apperçoit que l'important n'est pas de faire mais de dire ce que l'on a fait, tel un politicien, le but est de faire parler de soi.

 

En outre, ceci se remarque de plus en plus dans les recherches de sponsoring. Si quelques années en arrière les recherches individuelles étaient plus rares, au profit de celles des clubs, désormais ceci devient habituel. Que le sportif professionnel recherche un sponsor... mais désormais le champion du tour de son quartier si met aussi. Autre nouveauté, les défit pour la bonne cause qui devient un support de propagande. Un petit exemple, je fais un défit vélo pour le téléthon, il faut me sponsoriser un vélo ou me faire des tenues personnalisées, souvent le demandeur ne précise pas comment il va recolter des fonds pour l'association defendue, non l'essentiel est de faire parler de lui et vaincre sa maladie, sa soif de reconnaissance. Confronté à ces demandes, je souligen qu'il est préférable de donner diretement des fonds à la cause défendue plutot que de financer un vélo ou autre.

 

Une derniere tendance, l'individualité dans les clubs, si souvent quelques valeureux guerriers recherchent des sponsors et des financements pour le bon fonctionnement collectif du club, certains vont essayer de chercher un sponsor personnel, pour une nouvelle fois se demarquer et pouvoir se mettre en avant, plutot que d'alimenter un soutien à une démarche collective.

 

Oui le cyclisme, euh pardon, le sport change, et il faudra s'y faire

 

l'expression « celui qui fera pipi le plus loin » n'est pas prête de s'éteindre.

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Disons que ce que tu dis c'est valable pour toutes les activités humaines. Celui qui travaille veut mettre ses compétences en avant pour avoir une promotion et gagner plus d'argent. Tu en as qui sont plus arrivistes que d'autres au point de mettre parfois à mal l'intérêt de la société qui l'emploie pour se mettre en avant. Heureusement c'est pas la généralité.

Dans le loisir c'est la même chose. Actuellement avec les progrès, réseaux sociaux, les contacts sont plus faciles et la visibilité exacerbée. L' humain a besoin de reconnaissance mais parfois cette recherche de celle-ci est maladive, il suffit de voir certains sur Strava s'inscrivant à tous les clubs possibles pour avoir un maximum de "followers". Mais ils ne font de mal à personne, c'est du loisir.

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Il me semble que le cycliste amateur qui pratique son sport/activité en solitaire le fait pour soi et que celui qui le pratique en groupe le fait en grande partie pour le groupe. La société actuelle s'appelle "société de consommation", notons "qu'elle" se définit elle même ainsi, que personne ne lui a donné ce nom et "qu'avant", des sociétés primitives à maintenant elle ne se nommait pas , tout simplement. Avant on mangeait, buvait, achetait, vendait sans donner un nom au concept/système. Le nom société de consommation a été accolé à elle même par elle même. Venue essentiellement des USA, Whyte écrivait déjà "thrift is unamerican" (économiser est anti américain). Il faut comprendre le système de la société de consommation: l'individu sert le système non pas en lui donnant ses économies mais en consommant ses produits. La base est donc la consommation. Inventée par le capitalisme cette société de consommation est très efficace pour la défense du système car la consommation est un puissant outil de contrôle social du citoyen par l'atomisation des individus consommateurs qu'elle induit. L'idiosyncrasie qui en résulte explique notre comportement, parmi ceux ci celui des amateurs de cyclisme par la volonté de différenciation et/ou sur différenciation qui va s'installer dans les esprits. Le cycliste qui roule seul n'a finalement que faire du regard des autres, il a un vieux vélo acier, une "randonneuse", c'est pareil, il n'entre pas en concurrence au regard/statut des autres. Celui qui roule en groupe va se retrouver inéluctablement avec des compagnons pour qui se différencier des autres, se sur différencier si possible, est une chose très importante. Ceux là qu'on peut appeler les "bons élèves" du système soit sont en phase avec celui ci et le défendent, soit ne l'ont pas compris, n'ont pas cherché à le faire, par paresse ou incapacité et le défendent aussi, malgré eux donc. Il faut savoir que le narcissisme de l'individu dans une société de consommation n'est pas la jouissance de la singularité mais la réfraction de traits collectifs, bien que cela soit toujours présenté comme un investissement narcissique, c'est bien sûr faux mais le système a intérêt à ce que nous le pensions. Pour résumer, le choix de l'individu en société de consommation est agonistique (je passe sur les différences entre les modèles féminins/masculins mais il y a des différences assez remarquables). La consommation c'est la manipulation des signes, on veut, par crainte inconsciente plus ou moins de la mort et reconnaissance de notre inconstance et finitude se "mettre" au dessus de nos semblables, pensant par cet acte retarder l'inéluctable ou au moins du vivant "profiter" du confort de la satisfaction un peu plus que les autres. L'Homme étant bon par nature mais corrompu dès la première mise en société (Hobbes s'est trompé ici, Rousseau avait raison) l'ethos adopté par les "bons élèves" est celui de consommer pour se démarquer. J'en reviens donc au vélo, pardonnez cet élargissement de la pensée mais elle est nécessaire pour bien comprendre la consommation (des vélos aussi) pour conclure comme j'avais commencé, à savoir que le cycliste qui roule en groupe, en club (un club se différencie en partie du groupe car le premier est "fermé" et le second ouvert, le club étant un groupe "spécialisé") s'il est un "bon élève" de la société capitaliste de consommation, va avoir tendance à se sur différencier des autres en même temps que les autres auront tendance à se reprocher de ne pas pouvoir le faire à leur tour. De là des frustrations plus ou moins grandes qui se relâcheront en partie et pour un temps quand et si ces autres achètent un nouveau vélo. Ne se rendant pas compte qu'en agissant de la sorte ils alimentent le diable sans aucune assomption car comme écrivait Boorstin l'homme consommateur aime être manipulé. Enfin tout ceci n'est que mon avis, il pourrait être plus long mais point trop n'en faut, avis que je partage avec vous amis cyclistes.
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Imanol écrit bien mais faut vouloir lire.

Quand tu es dans une grande équipe, style FDJ, le coureur ne s'occupe de rien. Dans un club de village, t'as les sponsors du club et tu peux avoir tes propres sponsors mais naturellement faut les trouver. En formule 1 certains ont un poste de coureur s'ils amènent des sponsors, naturellement pas chez Ferrari.

Le gars qui est bon, dans un club, qui veut progresser, doit s'entrainer. Le club n'a pas les moyens de l'entretenir, il va chercher des sponsors. Cela ne veut pas dire que c'est un individualiste.

 

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Montaigne écrivait qu'il convenait ne pas montrer de soi une image gonflée (surestimée) mais qu'il ne fallait pas non plus se montrer en dessous de ce qu'on est. Le sujet de Michaël Berthelot m'a paru est bon sujet ouvrant bien des portes de réflexion, trop pour être franchies sur un forum hélas. J'ai ouvert la première de ces portes, la plus facile, celle qui mène aux autres aux verrous plus costauds. Il est difficile d'être concis, succinct sur un sujet dont la question même implique si l'on veut y répondre avec respect pour son auteur qu'on s'y attarde en réponse Je sais très bien que notre société n'accepte plus les efforts, tout doit aller vite, plus vite, de plus en plus vite et vite passer à autre chose. Lire participe de ce procédé, la lecture se résume souvent à celle des titres seulement, une paresse envahit les gens lorsqu'il s'agit de prendre deux minutes à lire un texte. Deux minutes? le temps nécessaire pour passer quinze pages internet, répondre à dix emails succincts eux aussi bien sûr, il est incompréhensible de seulement les vouloir passer à lire un seul et unique texte. Je ne dis pas que ce que j'écris mérite d'être lu, mais que la question posée méritait une réponse sérieuse de ma part, par respect pour son auteur, et car il est difficile, en tout cas ça l'est pour moi, d'exposer les prémices d'une idée en quelques mots.
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j ai lu tes deux réponse , je suis courageux ...car tout ce qui touche au vélo m intéresse que ce soit la pratique ou la lecture , rien ne me rebute , j y vais toujours a fond

tu  devrais faire de la politique , je suis sûr que si l on te pose une question ,celui qui te l aura posé , ne saura plus quelle était sa question

MICHEL COLLUCCI

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Je lis aussi beaucoup de choses concernant le cyclisme, et je pense entre autres auteurs au génial Antoine Blondin et au non moins génial Michel Crépel qui sévissait ici aussi pour l'avoir lu. Deux auteurs qui n'étaient pas plus concis ou succincts que moi, comparé à eux je suis laconique, mais qui étaient bien plus intéressants à lire je veux bien le reconnaitre.
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Ne voulais tu pas écrire plutôt que "tout ceci conjugué" était la conséquence plus que la cause? de plus à bien y regarder, l'autorité a remplacé la liberté, la compétition la coopération, là est plutôt la cause des problèmes. Quel est le but de la compétition? quel est le but des réseaux sociaux? pourquoi chercher une reconnaissance à travers eux? (Remarquons que le but des réseaux sociaux , le même que celui des compétiteurs, ici se double du but des personnes en quête de reconnaissance qui relève plus de la sociologie ou psycho-sociologie, reconnaissance de soi poussée par la publicité, maillon des réseaux sociaux et des compétiteurs). La cause des problèmes est à rechercher dans le but à atteindre, ou le but est la cause et la cause le but. Cherchons le but des entreprises/compétiteurs/réseaux sociaux et nous trouverons la cause des problèmes.
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nous sommes bien loin , a des années lumière de ce que pouvait être les pensées du baron P de Coubertin quand il imaginait que le sport pouvait apportées la paix dans le monde .en mettant le sport a l école et les jeux olympiques en place , il n a surement pas pensé qu aller se greffer la dessus, après c est vrai un bon moment, des intérêts économique puissants ,télé,industriels (pour construire des stades )pour nous des usines de cycles etc ...,des ingénieurs payés pour inventé de nouveaux produits de consommation ,je l ai vu dans mon ancien sport , tous les ans du nouveau matos ,plus performants !!!,plus chère!!!d ailleurs a votre avis quels sont les sports les plus médiatisé ,ceux ou il y a le plus de profits présents et a venir ,et ceux ou les spectateurs peuvent se " projeté" sur les adversaires qui leur sont offerts en spectacles(les jeux du cirque )le plus fort étant le vainqueur,ce que nous sommes tous ...d ou ma dernière intervention sur le foot ,un camp contre l autre

après si ça peut nous évité d autres ennuie ....je ne suis pas contre , en espérant quand même que nous aurons toujours la liberté  prenant le pas sur l autorité

 

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Moi je suis plutôt fan de ta prose. La plume est agile, fleurie, pas trop polluée de 'en outre', 'subodore', et autre 'artifice ampoulé'. Tu poses de bonnes questions, qui certes peuvent être perturbantes, mais qui ont le mérite de bousculer nos sacro-saintes 'certitudes' individuelles.

Nous sommes formatés pour exister au travers du regard des autres. La séduction, l’esbroufe, le classement, ma bagnole, mon vélo, mon boulot,....tout est bon pour me rassurer.....

La sobriété heureuse ?  Une chimère, tout juste bon à faire un Best seller pour bobos attardés!

Des psychopathes je vous dis!

Nos modèles littéraires : un conglomérat d'alcolo dépressifs qui s’autodétruisent en partageant leur immense mal être.

Freud et bien d'autres éclaireront ceux qui ne craignent pas de s'attaquer à leurs 'masques'.

 

Pour en revenir à cette nouvelle race de cyclosportif, j'ai aussi constaté l'évolution en 40 années. Elle n'est pas propre au vélo. 

Cyclosportif, n'existait pas. Soit l'individu était Sportif ou il était Touriste. Entre dossard et boite de rustines, tu devais choisir.

La sobriété, l'utile, prédominait par nécessité. Vieillir était admis. En ont ils tant souffert?

 

 

 

 

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"Nous sommes formatés pour exister au travers du regard des autres. La séduction, l’esbroufe, le classement, ma bagnole, mon vélo, mon boulot,....tout est bon pour me rassurer....." Le système met les hommes en concurrence, "divide et impera", il les divise pour mieux les contrôler. Dans les années cinquante les "officines" avec des dizaines d'employés (souvent des employées) standardistes etc. travaillaient tous dans une même salle, on a tous en mémoire des films ou photos en noir et blanc montrant des dizaines de personnes, chacun sa table, son téléphone. Maintenant ces personnes sont dans des "boxes" individuels, la grande salle a été séparée en autant de "recoins" qu'il y a de personnel travaillant. L'idée est simple: on coupe la communication avec ses collègues, ainsi on évite la "sédition", le "complot", la "mutinerie" c'est à dire et en fait on empêche les travailleurs de se grouper pour défendre leurs intérêts. En les isolant dans leurs boxes, en ayant comme seules communications celles de la photo des enfants posée en coin de bureau et des communications "officielles" du chef, on rend les travailleurs et dociles à l'autorité et suspicieux envers les collègues (ce qui est caché est ou finit toujours par être suspicieux). Le regard des autres est donc un regard de défiance, la relation, de travail ou autre, n'est plus de coopération mais de compétition. La compétition implique qu'il ne peut y avoir qu'un vainqueur ou pour le moins que si l'on ne veut pas être piétiné par les autres il faut piétiner les autres avant qu'ils ne le fassent. Tout cela est bien sûr une attitude négative, génératrice de frustrations, mais autant elle est négative pour les hommes, autant elle est positive pour ceux qui les commandent, politiques/chefs d'entreprise//système. Le même système, une fois mis en place l'état de concurrence/guerre entre les hommes va mettre en place le mécanisme de fonctionnement: la consommation. La consommation va bien sûr être phénomène de concurrence/différenciation entre les hommes. On sait depuis Marcuse que la consommation est la fin de la transcendance, que l'homme consommateur n'est pas un homme face à lui même mais un homme face aux autres hommes par des signes. Ces signes sont les objets, voiture, maison, vélo etc. en un cens la consommation est hédoniste et régressive alors qu'on nous "la vend" comme collective (bien commun) et "épanouissatrice" (consumo ergo sum). Je vais couper ici ces prémices d'analyse pour dire que la société n'est bien sûr pas heureuse, il n'y a que les marchands de rêve pour prétendre le contraire. Et elle est malheureuse moins pour les raisons que ces mêmes soldats du système voudraient nous faire croire, à savoir que nous sommes malheureux car nous ne possédons pas le dernier smartphone sorti ou le dernier vélo ou la dernière voiture que pour l'acharnement que nous mettons à vouloir obéir à leur volonté. L'homme se rend malheureux à chercher à respecter les règles qui le rendent malheureux, cette tautologie est ce qui caractérise notre société de consommation. L'aspect le plus diabolique du diable n'est pas d'exister mais de faire croire qu'il existe. Je fais court ici aussi mais on pourrait évoquer, je le soulève seulement, une des conséquences contristante de ce système qui est la "fatigue" mentale ou neuropsychologique qui touche de plus en plus de gens. Cette asthénie généralisée, cette fatigue est une contestation larvée du système, de là on comprendra que les médicaments vendus (par les mêmes qui créent cette fatigue/mal être) ne servent à rien. La fatigue moderne, véritable abréaction, entrainera la plupart du temps des somatisations pouvant très mal finir (suicide). Sorte de propitiation au Dieu capitaliste, la consommation d'objets aura un double objectif: renforcer le système en lui-même et endormir l'homme face à ses vrais problèmes. Occupé qu'il sera à échanger du temps d'existence contre des objets, il ne sera pas occupé à changer ses conditions d'existence, de vraie existence, c'est à dire lui avec lui même avec les autres, et face aux autres en même temps que face à lui même.
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que voila une belle nana Lise !

la competition ne devrait exister, par definition, qu'en sport (pour les licenciés). pour le reste, dans la vie de tous les jours, y compris en economie, elle n'a pas lieu d'etre. d'ailleurs un artisant avec 2 ou 3 employés, fait son boulot sans se demander s'il est meilleur que son "concurrent", le principal etant que sa boite fonctionne normalement pour degager un salaire pour lui et ses employés , d'ailleurs comment savoir qui est le meilleur des deux, et c'est inutile en plus.

les problemes mondiaux financiers et economiques, sont apparus justement, quand on a introduit la competition dans ces domaines. avant, tout allait bien, pas de dette, pas de chomage, pouvoir d'achat en hausse ......

mais les grosses tetes pensantes sont bien petites en fait ......

 

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