Paris-Nice ? Le QG de la course ?

[Jean GUY]

Tiens, au fait, il était où aujourd'hui Alaphilippe ?

 

Et Dan Martin ? Pardon, mais c'était facile 

[Imanol ALCANTARA]

Je parle volontairement au passé

Et moi volontairement au présent

Il y a donc un mystère entre le passage des amateurs aux pros.

Le mystère n'en est peut être pas un et se nomme tout simplement talent?

De la même façon qu'un cadet peut gagner tous les dimanches et jamais une fois junior ou senior, un amateur peut tout gagner contre d'autres amateurs et rien ou peu contre d'autres professionnels.

Un amateur Français (ou autre) qui gagne tout devant d'autres amateurs et qui ensuite ne fait rien en pro démontre en toute simple logique que les autres professionnels sont plus forts que lui et que la concurrence qu'il rencontrait en amateur n'était pas assez élevée.

Et si la concurrence amateur qu'il battait en amateur le bat en professionnel c'est qu'elle s'est mieux préparée à ce niveau professionnel ou qu'elle en gardait sous la pédale en amateur pour le niveau pro.

[Maurice AUTOBUS]

"Alaf devrait filer chez Cofidis l'an prochain."

Tépafou.

T'as pas remarqué que dans le cyclisme, il y a une équipe maudite ou chaque mec qui arrive cesse toute performance, c'est Cofidis. Un peu comme le PSG dans le foot.

T'arrives, tu vaux 100 millions. Deux ans plus tard, c'est toi qui doit payer pour trouver une équipe.

[Jean GUY]

Le mystère n'en est peut être pas un et se nomme tout simplement talent?

Ce que tu dis signifierait que les éléments d'une nation seraient plus talentueux que ceux d'une autre nation. Ce qui est complètement stupide, voire pire puisque tu aimes pousser les gens sur ce terrain-là.

Quand on parle d'amateurs français dans des équipes de DN1 par exemple, là où beaucoup de jeunes espoirs étrangers aimeraient faire leurs armes parce qu'ils considèrent que le niveau y est très relevé par rapport à d'autres pays, certains ne se contentent pas de gagner devant d'autres amateurs, puisqu'ils se distinguent aussi devant d'autres pros.

Les exemples sont nombreux, comme par exemple sur le Tour de l'Avenir où il est difficile de dire que la concurrence belge, colombienne par exemple, en "garde sous la pédale", alors qu'il s'agit d'une course où les meilleurs espoirs du monde s'affrontent. Ou encore comme Benoit Cosnefroy, qui gagne le GP d'Isbergue en tant que stagiaire pro, une semaine avant d'être sacré champion du monde Espoir. 

[Jean GUY]

Et moi volontairement au présent

Le présent, c'est ça : 

http://www.cqranking.com/men/asp/gen/cqRankingCountry.asp

La France 3e nation mondiale chez les pros, l'Espagne 4e.

[Imanol ALCANTARA]

En fait les données sont asez simples:

Quand dans un club en junior par exemple un coureur domine ses copains, même s'ils sont nombreux, on peut considérer que c'est un crack.

Ce même coureur confronté à d'autres clubs ne dominera pas comme dans son club, cela signifie qu'il n'était pas si bon que ça ou alors bon mais face à une adversité pas si adverse que ça.

Quand un amateur qui brille chez les amateurs  ne brille pas en professionnel c'est que:

- soit il n'était pas si bon car l'aversité qu'il dominait n'était pas si forte (au pays des aveugles les borgnes sont rois)

- soit il était très bon mais s'est cramé en amateur et sans marge de progression en pro face à des jeunes comme lui qui peut être ne brillaient pas autant en amateur mais qui ont gardé une marge de progression en pro et qui l'ont mis à profit.

- soit il ne s'est pas adapté aux exigences du monde professionnel, physique, relationnel ou autre.

Dans tous les cas, seul important le résultat, cela démontre que cet amateur n'était pas fait pour briller en professionnel, les mondes professionnels et amateurs, en cyclisme comme ailleurs, étant très différents et demandant souvent des qualités très différentes.

Pour connaitre pas mal la société espagnole, ses gens, ses sportifs, ses cyclistes, l'état d'esprit est très différent entre un Espagnol et un Français, sa mentalité, sa façon d'être, de vivre, de se relationner aux autres, le monde professionnel quel qu'il soit.

Un David de la Cruz en France serait déjà cramé par les médias, les fans, son équipe, cramé moralement car on l'aurait monté en épingle avant même qu'il ne donne de résutats. Lui même aurait la grosse tête, le citron comme on dit.

Alors qu'en Espagne ce même de la Cruz est le type le plus simple et charmant qui peut être, il ne se prend pas du tout au sérieux, la presse spécialisée en parle ñais pas trop, pas plus que d'autres, enfin, c'est très différent quand on voit comment en France sont traités et se comportent des Alaphilippe, Barguil ou Bardet ..

Ceci explique aussi surement en partie le mystère dont tu parles.

[Imanol ALCANTARA]

Oui on se console comme on peut.

[Jean GUY]

soit il n'était pas si bon car l'aversité qu'il dominait n'était pas si forte (au pays des aveugles les borgnes sont rois)

A moins que l'explication soit celle-là : 

http://www.lefigaro.fr/sport/2012/02/15/02001-20120215ARTFIG00415-l-espagne-a-un-probleme-avec-le-dopage.php

http://www.lavoixdunord.fr/120345/article/2017-02-17/dopage-l-espagne-bientot-en-ligne-avec-les-normes-du-code-mondial-antidopage

 

Quand un coureur est champion du monde chez les juniors, il me parait difficile de dire qu'il domine des bras cassés, puisqu'il bat les meilleurs coureurs de sa classe d'âge. En revanche, c'est vrai qu'il est difficile de prévoir sa marge de progression. Certains sont cramés quand ils dépassent 500 bornes par semaine, car ils sont limités, mais ça on ne le sait pas tout de suite. D'autres comme Vinokourov faisaient 700 par semaine en junior, et ont continué de progresser ensuite. Je ne saurais dire si le niveau des juniors français est trop élevé, le niveau des compétitions trop dense, et si cela explique que les meilleurs d'entre eux semblent plafonner ensuite.

Je n'ai pas de souvenirs concernant un champion du monde junior espagnol de cyclisme. Il y en a par contre beaucoup en France.

Le cyclisme français n'est pas réputé non plus de nos jours pour encourager les jeunes à délaisser leurs études et à se consacrer trop tôt au vélo (comme dans les années 90). Mais peut-être que l'Espagne fait mieux après tout.

Pour reprendre l'exemple de De La Cruz, ce n'est quand même pas un coureur de la trempe d'Alaphilippe, de Bardet ou de Barguil.

Du niveau de Pierre Rolland, oui sans aucun doute.

Oui on se console comme on peut.

C'est juste factuel. Contrairement aux apparences, le niveau global des cyclistes pros français est plus élevé que celui des Espagnols.

 

[Imanol ALCANTARA]

A moins que l'explication soit celle-là : 

http://www.lefigaro.fr/sport/2012/02/15/02001-20120215ARTFIG00415-l-espagne-a-un-probleme-avec-le-dopage.php

http://www.lavoixdunord.fr/120345/article/2017-02-17/dopage-l-espagne-bientot-en-ligne-avec-les-normes-du-code-mondial-antidopage

 

Je pensais que tu valais mieux que Clairet.

[Imanol ALCANTARA]

Pour reprendre l'exemple de De La Cruz, ce n'est quand même pas un coureur de la trempe d'Alaphilippe, de Bardet ou de Barguil.

Du niveau de Pierre Rolland, oui sans aucun doute.

Selon Contador c'est son successeur (à Contador, pas à Rolland, tu m'as fait sourire en comparant de la Cruz à Rolland, merci).

[Jean GUY]

Alors qu'en Espagne ce même de la Cruz est le type le plus simple et charmant qui peut être, il ne se prend pas du tout au sérieux, la presse spécialisée en parle ñais pas trop, pas plus que d'autres, enfin, c'est très différent quand on voit comment en France sont traités et se comportent des Alaphilippe, Barguil ou Bardet ..

Enfin, je ne vois pas comment sont traités ou se comportent Alaphilippe, Barguil ou Bardet.. 

Qu'ont-ils de spécial, à part être très différents ?

Ils ne font pas la une des journaux (à part Vélo Mag) et ne font pas polémique. Je ne connais pas Bardet, mais Alaphilippe et Barguil sont très sympas, ils n'ont absolument pas la grosse tête.

On peut leur reprocher leur salaire, mais Alaphilippe n'est même pas dans une équipe française, et Bardet a quand même terminé sur deux podiums du Tour de France.

[Jean GUY]

Et selon Bernard Hinault, Jean-François Bernard était son successeur.

On verra à la fin de sa carrière.

De la Cruz a 28 ans, et pas un palmarès qui justifie qu'on le prenne pour le successeur de Contador. 

• 2011
  • 2e de Toscane-Terre de cyclisme
• 2012
  • 2e du Tour des Asturies
• 2016
  • 9e étape du Tour d'Espagne
  • 7e du Tour d'Espagne
• 2017
  • 8e étape de Paris-Nice
  • 3e étape du Tour du Pays basque
  • 3e du Tour de Burgos
  • 4e du Tour du Pays basque
• 2018
  • 5e étape du Tour d'Andalousie (contre-la-montre)
  • 8e étape de Paris-Nice

[Imanol ALCANTARA]

Au départ de courses auxquelles j'ai assisté on dira en effet que les trois Français cités sont agréables mais plus fermés, plus "je me la pète" que les coureurs Espagnols en général plus prompts à partager avec toi la tortilla de patatas ou le verre de cidre que te faire comprendre qu'ils gagnent des centaines de milliers d'€ par an et que tu dois rester à ta place.

Aussi les fans, les forums de vélos, les médias, beaucoup plus tranquilles et posés que leurs homologues français.

Surement car les Espagnols sont habitués à la gagne depuis Indurain jusqu'à aujourd'hui et les Français habitués à la défaite depuis Hinault, ça explique la nonchalance espagnole devant leurs talents avérés et l'excitation française devant leurs talents à confirmer, j'admets le postulat.

 

[Jean GUY]

Tu penses ce que tu veux. 

Mais je ne suis pas seul à penser que les lois antidopage étaient au moins jusqu'à il y a peu de temps très laxistes en Espagne.

Même l'AMA ou l'ancien président de l'UCI se sont fâchés à ce sujet.

De nombreux témoignages ont convergé dans ce sens (comme par exemple Hamilton qui expliquait pourquoi Gérone était le paradis des cyclistes).

Il faut attendre un article de février 2017 pour expliquer que l'Espagne se prépare à s'aligner sur les normes du Code mondial antidopage. 

[Jean GUY]

Au départ de courses auxquelles j'ai assisté on dira en effet que les trois Français cités sont agréables mais plus fermés, plus "je me la pète" que les coureurs Espagnols en général plus prompts à partager avec toi la tortilla de patatas ou le verre de cidre que te faire comprendre qu'ils gagnent des centaines de milliers d'€ par an et que tu dois rester à ta place.

Impression purement subjective.

[Imanol ALCANTARA]

On verra à la fin de sa carrière.

Mais je suis bien d'accord, comme on verra à la fin des leurs Bardet, Alaphilippe ou Barguil.

[Imanol ALCANTARA]

Non, objective, vécue pas mal de fois par ton serviteur.

[Jean GUY]

Ce qui est pris est pris, et à ce jour, bien que plus jeunes, les trois Français que tu cites ont un palmarès plus fourni que celui de De La Cruz.

[Jean GUY]

Puisqu'il s'agit de tes impressions et uniquement de tes impressions, il ne peut s'agir que de subjectivité, teintée de parti-pris. 

Bref, aucun intérêt.

[Imanol ALCANTARA]

Ceci est vrai.

Mais je mets quand même ma pièce sur le palmarès futur des jeunes Espagnols plus que sur celui des Français.