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PAS SI INNOCENT QUE CA


Stéphane DOURLENS
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Je comprends qu'un automobiliste obligé de ralentir, au même titre que toute personne frustrée pour quelque raison que ce soit, éprouve de la colère.

Cela suffit-il à l'exonérer de son obligation de maîtriser sa pulsion dès lors que celle-ci vise un cycliste ?

On pourrait penser que la justice fonctionne souvent à deux vitesses. On estime par exemple qu'un automobiliste abandonnant son véhicule, moteur tournant, devant une épicerie, incite coupablement les voleurs potentiels alors qu'un violeur n'a aucune chance de se disculper en invoquant la tenue provocante de sa victime. En l'occurrence, le caractère "provocateur" subit une différence de traitement selon qu'on juge une affaire sexuelle ou un vol : notre société comprend, admet qu'on puisse être tenté par des biens matériels mais est profondément dégoûtée par les crimes sexuels.

La justice est donc le reflet de notre société.

Apparemment, notre société (le plus grand nombre ?) "tolère" que l'automobiliste manifeste son agacement envers le cycliste gênant... Dans le même élan, et le fait est très grave, la justice oublie le potentiel meurtrier d'une voiture face à un cycliste.

Difficile d'abandonner la loi du plus fort dans un société qui ne manque pas pourtant d'invoquer la notion "d'usager faible"...

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Waouh fallait oser: comparer le viol et le vol entre les deux seul un i les différencie mais mettre sur le meme plan un violeur et un voleur au prétexte que la loi est le reflet de notre société.

La je crois que tu as fondu un câble.

Et  je ne crois pas que notre justice comprend ou disculpe un voleur de voiture même moteur tournant abandonnée par une gonze en minijupe

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Vos avis horrifiés me donnent raison, le tabou lié à la sexualité vous a aveuglés. 

Ce que je dis, c'est que la justice et les assurances ne manqueront pas de condamner le conducteur abandonnant sa voiture moteur tournant alors que la femme provocante, ce qui ne veut pas dire que toutes femmes violées aient été provocantes, je le précise pour éviter toute confusion, n'aura pas de sanction pénale. 

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Un truc me chiffonne dans le jugement: certes les torts semblent partagés mais il est censé avoir des réparations proportionnelles aux dégâts, entre les 2 automobilistes qui se sont pris un coup d'un coureur de 68kg/1m86 et un coureur professionnel qui se fait casser le nez par deux types armés "par destination", alors que son système respiratoire est indispensable à son job... Il y a un gouffre quand même, non? 

Tant la violence des coups que leurs conséquences sont bien différentes.

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Oui, il semble que seule l'altercation et les coups soient pris en compte, mais pas les événements qui ont précédé.

En tant que cycliste, je suis enclin à comprendre les sentiments de peur, d'immense vulnérabilité, d'impuissance et de colère face à un automobiliste agressif qui a véritablement le pouvoir de tuer.

La justice semble avoir omis de considérer la voiture en tant qu'arme potentielle et le dépassement dangereux n'a pas été véritablement sanctionné.

Un gangster qui a pointé une arme sur vous mais n'a pas tiré n'est pas un tueur. Débrouillez-vous avec votre peur semble dire la justice.

 

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le problème c'est que si on te suit le type qui a laissé les clefs sur sa voiture  et la fille qui s'habille en jupe ne devrait pas le faire parce qu'ils s'exposent au vol ou au viol...

laisser ces clé est une erreur qui facilite le vol mais s'habiller comme on veut n'est pas un appel au viol. Soit tu t'exprimes très mal soit ta définition de "provocation" est à revoir

On doit fermer sa maison à clé pour se prémunir des vol mais doit on pour autant mettre un pantalon pour pas se faire violer ? 

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Lire ça et là des cyclistes prendre le parti de la violence routière est pathétique. 

Ton message est paru quand j'écrivais le mien, ma réponse sera partiellement redondante.

J'ai connu un accident à vélo contre une voiture dont le conducteur ne m'avait pas vu. L'erreur de cet homme ne suscite en moi aucune colère, tout le monde peut se tromper.

Mais je retiens le sentiment de détresse extrême que j'ai éprouvé lorsque j'ai vu que la voiture foncer sur moi. J'ai tout simplement eu très peur, j'aurais pu mourir.

Il ne s'agit donc pas de "trop de réflexion" comme tu le suggères. Simplement la peur.....

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Tu n'admets pas qu'une tenue vestimentaire puisse être provocante ? En faisant preuve de nuances, tu n'es pas sensible à une femme qui s'habille de manière sexy ?

Quand au droit de s'habiller comme on veut sans tenir compte des réactions que cela suscite, cela mérite quand même discussion. Entre tout et rien il y a moyen de trouver des compromis.

Encore une fois, je ne cautionne pas le viol au motif d'une jupe trop courte ou d'un décolleté trop plongeant...

 

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J'ai pas dit que tu cautionnais le viol 😉

Une tenue vestimentaire peut être sexy, une femme a le droit de mettre son corps en valeur si elle le souhaite, un homme aussi d'ailleurs. Tant qu'il n'y a pas atteinte à la pudeur ou des excès déplacés en terme de tenue dans un certain contexte, ca ne me pose aucun problème.

Le problème est que les hommes jugent une femme qui se met en valeur comme provocante. Ca leur permet de rejeter l'origine de leur pulsion sur la femme, de se dédouaner. 

Bien sur que si je crois dans une la rue une superbe fille avec un joli décolleté je vais trouver ca attirant mais ce n'est pas pour autant que je vais avoir envie de lui sauter dessus, ni même de regarder. C'est juste une pulsion primaire, l'instinct de reproduction. 

Dans pas mal de sociétés on constate que les hommes dominent les femmes plus facilement qu'ils n'assument leur pulsions. Les femmes leur donnent envie, au point de douter de leur capacité de contrôle. En faite ils ont peur de perdre leur pouvoir à se laisser guider par leur pulsions. Donc ils dénient au femme le droit de montrer leur attribut. Si on laisse des hommes pousser cette logique au maximum on arrive chez les Talibans. Ils ont tellement peur du pouvoir que peuvent avoir les femmes sur eux qu'ils cherchent à le réduire à tout prix. 

Une femme peut accepter ou refuser un homme, le garder ou le quitter. Comme pour le mâle primaire ce pouvoir de décision est trop grand et bien on interdit aux femme de s'habiller comme elles veulent, on leur interdit de divorcer, puis on les couvre sous un voile, puis on les marie de force vierges à l'adolescence, puis on les excises... 

De juger une femme provocante parce qu'attirante à l'exciser pour couper son désire il y a un un monde mais c'est le même mécanisme. L'homme ira juste aussi loin tant que la société dans laquelle il vit trouve ca normal. Ce jugement de provocation est juste l'un des dernier stade d'une société qui va dans le bon sens et évolue. La comparaison avec l'Afrique ou le Moyen Orient est pertinente en ce sens où il y a 50, 100, 200 ans chez nous on faisait aussi des choses injustes aux femmes

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"Bien sur que si je crois dans une la rue une superbe fille avec un joli décolleté je vais trouver ca attirant mais ce n'est pas pour autant que je vais avoir envie de lui sauter dessus, ni même de regarder. C'est juste une pulsion primaire, l'instinct de reproduction." 

Tu es donc tellement effrayé par ta pulsion primaire que tu ne la ressens même plus ?

Je pense que toute la question est là. La pulsion fait tellement peur dans certains cas ou pour certaines personnes qu'elle est jugée mauvaise ou refoulée.

Cet instinct de reproduction, comme tu dis, il ne faudrait quand même pas oublier que c'est lui qui nous a fait naître. Ce qui ne veut pas dire qu'on doive lui laisser "la bride sur le cou".

Imaginons la pulsion primaire comme l'eau retenue par un barrage. Le viol, c'est le barrage qui saute, la vallée en aval complètement dévastée...  Mais on peut aussi utiliser l'énergie stockée pour faire fonctionner une centrale électrique...

 

 

 

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Il suffit de construire un barrage avec le bon béton et la bonne dimension puis y associer une centrale hydroélectrique... C'est que fait un humain normalement intelligent et éduqué, il ne rejette pas la faute sur la force de la rivière en la bouchant à sa source... privant de nombreux autres villages en amont d'eau potable, d'irrigation, de poisson, de voies navigables, de source d'électricité.

j'ai essayé de rester dans ton analogie mais c'est pas évident parce que tu pars assez loin là.

Je ne suis pas effrayé par mes pulsions du tout je sais les interpréter et ne pas y céder quand c'est inapproprié. SI une femme de s'habille pas pour provoquer alors elle n'est pas provocante. Il ne faut pas confondre l'intention et l'interprétation.

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