Question présentation, sur un résumé de l’année 2017, il est difficile d’échapper aux « grandes dates » et quand on est reporter à l’agence Reuters comme Julien Prétot, on est tributaire des événements qu’on a couverts et vice-versa, on regrettera l’absence des Strade Bianche qui rentrent par la grande porte dans la trilogie des classiques aux parcours « d’un autre âge » que sont de concert le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. Pas trace non plus de cyclisme féminin, si ce n’est la préface pleine de fraîcheur de Marion Rousse, témoin privilégié des grandes courses et entrée dans la cour des grands chez France Télévision, qui s’est imposée parce que le vélo, elle connaît et même très bien. Son « je n’ai pas l’impression de faire un métier » est vivifiant, rassurant, dans un monde de passionnés où ceux, celles qui vont sortir de la route se voient facilement parce que, justement, ils manquent ou ont perdu cette flamme qui régénère sans cesse.

Le livre d’or 2017 est un presque parfait résumé de la saison, on dit presque car il manque forcément des chapitres, des événements, des cyclistes qui se sont mis en valeur. On dit presque car les monuments sont traités sur deux pages la plupart du temps, dont une très belle photo, les résultats sont alignés comme un abécédaire à la fin de l’ouvrage sur 7 pages et les coureurs par rangée de 4 en top des tops ou top des flops.

Comme souvent sur ces résumés par chapitre: les classiques, les grands Tours, les championnats de France, les championnats du monde, ….ce sont « les arrêts sur image » qui sont les plus intéressants car originaux et hors des sentiers battus. On apprécie d’autant plus l’analyse d’Andy Flickinger sur la sortie de Thomas Voeckler, le champion qui a obtenu la maximum de ses capacités et notamment le Tour 2011, ou les regrets poinent de cette deuxième place laissée sur la bord de la route qui mène au sommet du Galibier. Autres beaux aperçus de la saison 2017, l’analyse de « l’absence » de résultats en contre-la-montre chez les Français en général et Romain Bardet en particulier; cette analyse prend plus de poids quand c’est celle de Jérôme Coppel, dernier médaillé Français contre l’horloge, à Richmond en 2015, et qui a soigné les détails, la précision chez les Suisses de Iam Cycling, des Suisses avec des vélos Scott, des Anglo-Saxons, forcément.

Autres très beaux passages dans cet ouvrage, les chapitres consacrés à des acteurs majeurs de cette saison, David Gaudu d’un côté,  au Polonais Michal Kwiatkowski dont l’image de « l’arrête buffet » dans la partie la plus dure de l’Izoard, après avoir tout donné pour C Froome, est l’image de l’année en ce qui concerne celle de l’équipier modèle, surtout si on y ajoute celle du mécano modèle où le vainqueur de Milan San Remo change la roue de son leader sur l’étape du Puy en Velay, le jour où les AG2R la mondiale ont décidé de ne pas respecter des « trèves » qui ne ressemblent pas au cyclisme.

Comme 2018 c’est déja demain l’auteur nous raconte dans un 4 pages passionnant, les coulisses du Tour où Christian Prudhomme et son équipe nous montrent que chaque Tour se veut un ajustement vis-a-vis du Tour précédent que soit pour le nombre de cols (pas trop et pas forcément « que » des cols hors catégorie ou classés en 1ère) ou naturellement les contre-la-montre. A ce propos, des nouveautés comme le passage par le plateau des Glières, merveille esthétique, lieu de mémoire et passage clé pour le Tour à venir voire également le col de Portet, final d’une étape de 65 kilomètres! ont déja fait couler beaucoup d’encre et feront couler énormément de litres de sueur que ce soit en reconnaissances obligatoires et les 17 et 25 juillet prochains.

Un joli livre qui fera un superbe cadeau pour ceux et celles qui veulent garder des traces de cette belle saison que nous venons de vivre et qui veulent réviser tranquillement histoire de faire monter le palpitant avant d’entamer 2018. Bonnes fêtes et bonne saison à toutes et à tous.

Cyclisme 2017, le livre d’or par Julien Prétot, préface de Marion Rousse, éditions Solar, 118 pages, 29.99 euros.