Anthony, quelles ont été vos impressions quant à vos premiers coups de pédales sur ce Tour de France 2012 ?
J’avais été un peu déçu par rapport à la présentation des équipes jeudi. Je trouvais qu’il n’y avait pas tant de monde que cela pour une terre de vélo comme la Belgique. Je me suis trompé ! Sur tout le parcours aujourd’hui, il y avait énormément de monde et on a retrouvé la vraie ambiance du Tour de France. C’était un beau prologue, avec un peu de tout, pas trop technique, pas trop dangereux. Très bien pour débuter le Tour.

C’était votre premier prologue sur un Tour de France. Que préférez-vous pour commencer ?
J’aime mieux les étapes en ligne comme en 2011. J’arrive bien à me mettre en route sur des chronos longs de 20 à 50 bornes au cours des courses par étapes. En revanche j’ai vraiment du mal à me mettre dedans quand on débute par un prologue. C’est sans doute un effort trop court et trop intense pour moi. Je n’ai pas la fibre d’un sprinteur or on voit beaucoup de sprinteurs marcher fort sur les prologues.

Comment avez-vous géré ce prologue ?
Ce n’était pas trop technique pour moi, ça m’avantageait quand même. Dans les deux ronds-points, j’ai fait attention à ne pas chuter, ça aurait été dommage, moi qui ne joue pas le classement général. Je n’ai pas trop stressé avant ce prologue. Ça s’est bien passé. Je n’ai pas trop géré le chrono en lui-même. Sur 6,4 kilomètres, c’est tout à fond.

Quel a été votre braquet ?
53×21. Je jouais entre deux dents sur les lignes droites. J’avais du mal à emmener du braquet. Je suis encore jeune et j’ai encore de la puissance à gagner. Il m’en manque encore par rapport aux vieux spécialistes.

Optimisez-vous davantage la récupération que l’an dernier après un tel effort ?
Dans l’équipe, on a un partenariat avec Overstim.s. Ce sont de très bons produits, on essaie de les utiliser au maximum. On prend une boisson de récupération puis du Gatosport car on n’a pas beaucoup mangé depuis ce matin. C’est important après l’effort de manger un petit bout.

Quel a été le menu du jour ?
Sur 6,4 kilomètres, on n’a pas besoin de beaucoup manger avant le prologue. En ce qui me concerne, ça a été un petit-déjeuner light avec des céréales, trois quarts d’heure-une heure de vélo, et puis après j’ai mangé un peu de riz et de poisson trois-quatre heures avant l’effort. Juste un plat. On évite de manger des crudités et des fruits pour mieux digérer.

Quel a été le programme après le prologue ?
D’abord le décrassage de 20-30 minutes sur le home-trainer. C’est important après un effort violent de faire redescendre le cœur. Après, ça va être une bonne douche, le massage en arrivant à l’hôtel. Je rentrerai trop tard pour voir les copains à la télé. Après ce sera le dîner et on se reposera avant de se coucher.

La douche, elle se termine par un rinçage à l’eau froide ?
C’est vrai qu’une petite douche froide ça fait du bien, j’aime bien en tout cas. Nous avons la chance aussi d’avoir des bottes de cryothérapie qui nous allègent les jambes après les étapes chaudes. On enfile ces bottes juste après la douche, jusqu’à l’hôtel. On se les passe dans le bus. Deux paires tournent pendant le transfert, ce qui nous permet de commencer les massages dès l’arrivée à l’hôtel.

Le massage sera-t-il différent ce soir ?
Non, comme d’habitude. J’aime bien qu’on me rentre assez dans le muscle tous les jours sur une course par étapes. Je sais que  d’autres n’aiment pas ça.

Vous portez des bas de contention, c’est systématique après l’effort ?
Une fois la douche prise, on passe les bas de contention pour récupérer en effet. On les porte pendant trois heures après l’effort, jusqu’au dîner. Dans la vie de tous les jours, et après chaque entraînement, je porte toujours mes bas de contention. C’est très important pour la récupération. Ce sont les petites choses qui font la différence.

Propos recueillis à Liège le 30 juin 2012.