Pour Lionel Lahoun, le capteur de puissance est un outil au service de la performance. Le fait que son prix soit onéreux en fait un outil ultime en termes d’entraînement.

Pour rappel, auparavant réservé à l’élite, le capteur de puissance est aujourd’hui un outil qui s’est généralisé dans les pelotons.  SRM doit désormais faire face à une rude concurrence qui s’est développée, d’où la baisse des prix. Toutefois, attention, il y a de tout sur le marché, le capteur de puissance discount existe, mais la qualité des mesures, leur exploitation et leur reproductibilité ne sont  pas forcément au rendez-vous.

Comme vous le savez l’utilisation de la « puissance » à l’entraînement comme en compétition est très utile, rappelons succinctement les intérêts principaux :

–          Évaluer le potentiel physique

–          Suivre et évaluer la progression du coureur

–          Évaluer la progression des entraînements

–          Quantifier et calibrer les intensités de travail

–          Améliorer la gestion de course

–          Analyser les stratégies d’effort

En tant qu’entraîneur, je considère que « l’outil » le plus important à apprendre à utiliser et dompter dans l’entraînement est le corps humain. Il est primordial pour l’athlète d’apprendre à utiliser son corps dans l’effort, apprendre à l’écouter, comprendre comment il réagit.

C’est pourquoi dans mon cheminement d’entraînement sur le long terme, j’aime commencer par travailler en utilisant les sensations comme échelle d’intensité. C’est important d’apprendre à situer l’intensité d’effort que l’on fournit à travers les sensations que l’on ressent. Dans les échanges avec l’athlète, la difficulté est d’arriver à mettre des mots sur ses sensations. La communication entre le coureur et son entraîneur est primordiale, d’où l’importance d’arriver à mettre des mots sur ce que l’athlète ressent ainsi que sur le type d’intensités que le coach veut travailler.

Une fois que cet apprentissage est fait, je commence à intégrer des outils propres à la mesure des intensités à l’entraînement comme le cardiofréquencemètre. Moins cher que le capteur de puissance, il reste cependant moins fiable car la fréquence cardiaque est soumise à de nombreuses influences : climat, température, stress, fatigue, alimentation, position du corps, nature du terrain… La FC a également une inertie. Elle a donc tendance à dériver ou à mettre un certain laps de temps pour se stabiliser. Cette dérive cardiaque s’explique notamment par les conditions environnementales, la déshydratation.

J’utilise la FC pour apprendre à l’athlète à mieux situer son effort dans les intensités d’endurance, et endurance critique. En plus de faire comprendre les adaptations cardiaques à l’entraînement, à travers la diminution de la FC au repos et à l’effort sous maximal. Evaluer la qualité de récupération suite à un effort par une baisse plus ou moins rapide de la FC. Juger de l’état de forme du moment et du niveau de fatigue.

Enfin, une fois que l’athlète maîtrise ces paramètres, on peut envisager de passer au capteur de puissance et enseigner son utilisation.

Pour la petite histoire, en 2010, j’ai commencé à entraîner un jeune cadet, le papa voulait lui acheter un cardiofréquencemètre pour me faciliter la tâche. Je lui ai demandé d’attendre quelques mois, le temps de mettre en place la communication avec le fiston. L’année suivante on a intégré le travail avec FC, puis un an encore après, on est passé au capteur de puissance. Un cheminement construit qui en 2014 l’a rapidement mené chez les pros.

En conclusion, s’équiper d’un capteur de puissance est un vrai plus pour l’entraînement. Mais, pour exploiter au mieux les mesures et s’approprier les fonctionnalités de l’appareil, il est important de comprendre le fonctionnement du corps, maîtriser la lecture des données cardiaques, ce qui représentera un véritable avantage dans l’exploitation des données et la création des séances. Toutefois, restez prudent à ne pas vous focaliser en permanence sur les chiffres. Les outils de mesure (FC et puissance) doivent vous permettre d’améliorer votre compréhension des sensations sur le vélo.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Lionel Lahoun par le biais de son site : www.lionel-lahoun.com