Un WorldTour élargi à trente-huit épreuves

Elément le plus visibile de la réforme du cyclisme professionnel voulue par Brian Cookson, le WorldTour va changer de visage en 2017. De vingt-sept épreuves qu’il comptait jusqu’alors, le circuit mondial passera à… trente-huit rendez-vous. Outre les trois Grands Tours et les cinq monuments des classiques, le WorldTour nouvelle formule comptera quinze courses par étapes et quinze courses d’un jour. Si pour l’UCI l’ajout de onze nouvelles courses de qualité à travers le globe (Moyen-Orient, Turquie, Etats-Unis, Grande-Bretagne et Chine font notamment leur entrée au calendrier) confère une nouvelle dimension au challenge, le programme enrichi pourrait ajouter de l’incompréhension auprès du grand public comme des coureurs avec le chevauchement de nombreuses épreuves et un nombre de jours de course à la hausse. Un alourdissement du calendrier WorldTour qui pourrait empêcher à terme les coureurs des plus grandes équipes de disputer d’autres épreuves que celles du calendrier mondial.

Vers une diminution du nombre de WorldTeams

Afin d’intégrer au mieux les nouveaux éléments du calendrier WorldTour, le Conseil du Cyclisme Professionnel a opté pour une période initiale de stabilité pour les équipes de 1ère division. Ainsi, dix-huit formations évolueront toujours en 2017 comme en 2018 dans le WorldTour (à IAM Cycling et Tinkoff, qui disparaissent, succèdent Bahrain-Merida et Bora-Hansgrohe). Des modifications différées, donc, puisqu’à moyen terme l’ambition de l’Union Cycliste Internationale est de renforcer la compétitivité du haut niveau et par conséquent d’établir le nombre maximum de WorldTeams à dix-sept en 2019 et à seize à partir de 2020.

Une participation basée sur le volontariat

Comme pour ajouter encore un peu plus d’incompréhension au nouveau calendrier WorldTour, les équipes de 1ère division ne seront désormais plus tenues de participer à l’ensemble des courses du challenge… quand les organisateurs des trente-huit épreuves seront eux contraints d’offrir une invitation à l’ensemble des WorldTeams. Afin de ménager les équipes face à un calendrier plus conséquent que par le passé (35 jours de course supplémentaires), le Conseil du Cyclisme Professionnel s’est en effet accordé sur le fait que la participation des WorldTeams serait volontaire quant aux onze nouveaux événements introduits : la Cadel Evans Great Ocean Road Race, le Tour du Qatar, Tour d’Abu Dhabi, le Circuit Het Nieuwsblad, les Strade Bianche, A Travers la Flandre, le Tour de Turquie, le Grand Prix de Francfort, le Tour de Californie, la RideLondon Classic et le Tour du Guangxi.

Le retour du classement UCI

Tous les éléments de la réforme du cyclisme professionnel ne sont pas innovants. Ainsi, c’est un retour en arrière qu’a souhaité l’Union Cycliste Internationale en réintroduisant le classement UCI. Aboli avec la réforme du ProTour en 2005, ce véritable baromètre du peloton professionnel tient compte des résultats obtenus par chaque coureur sur l’intégralité des épreuves du calendrier des cinquante-deux dernières semaines, toutes divisions et catégories confondues (WorldTour, circuits continentaux, championnats, JO…). S’il a été remis sur pied depuis le 11 janvier de manière à référencer les résultats de tous les coureurs au cours de la saison, il ne deviendra pleinement effectif qu’en janvier 2017. Dès lors, semaine après semaine, le système roulant du classement UCI permettra d’évaluer les mouvements de la hiérarchie. C’est Peter Sagan (5359 points) qui entamera l’année avec le statut de n°1 mondial, loin devant Chris Froome (3771 points) et Greg Van Avermaet (3711,25 points).

Un barème revu pour le WorldTour

Quelle sera désormais la valeur du WorldTour ? Si le classement UCI devrait à présent faire référence (le prix de la meilleure nation du cyclisme sera décerné sur la base du classement UCI et non plus du WorldTour), les trente-huit épreuves du WorldTour feront bien l’objet d’un classement à part entière. Mais plus question de s’appuyer sur la grille de points en vigueur depuis l’introduction du challenge en 2005. Il a été décidé que l’échelle des points du classement UCI serait dorénavant utilisée également pour établir les classements WorldTour, ce qui supprimera la complexité liée à la coexistence de deux barèmes de points.