Chris, racontez-nous comment vous avez vécu la montée finale vers la Planche des Belles Filles ?
Richie Porte a fait un boulot formidable. Il a mené à un rythme d’enfer tout du long de l’ascension et a fait de gros dégâts. Il a d’une certaine manière rendu mon travail plus facile. Richie m’a passé le relais à 2 kilomètres de l’arrivée. En arrivant dans le mur final, c’était vraiment très raide. A ce moment Cadel Evans était derrière moi, j’ai pensé qu’il allait placer une grosse attaque mais elle n’est jamais arrivée. L’important était que Brad ne perde pas de temps sur lui. Quand j’ai vu qu’il n’y avait aucun souci pour lui, j’ai pensé que je pouvais accélérer encore, pour voir quelle serait la réponse de nos adversaires… mais il n’y a pas eu la moindre réponse. Alors j’ai insisté pour aller chercher la victoire d’étape.

Pourquoi Cadel Evans n’a-t-il pas réagi à votre accélération ?
Très honnêtement je pense qu’il ne le pouvait pas. Quand la pente est redevenue un peu moins forte, Cadel est venu à ma hauteur. J’ai pensé qu’il allait placer un démarrage, mais quand j’ai accéléré, je pense que c’est assez évident qu’il n’avait pas les jambes. Mon démarrage n’était pas si fort, s’il avait pu il m’aurait suivi facilement. Maintenant, c’est dans les jours qui viendront que nous allons voir comment il est. Mais pour moi ce soir, le Tour est déjà en train de se jouer entre Bradley Wiggins et Cadel Evans.

Quelle était la tactique du Team Sky dans cette septième étape ?
Notre tactique, c’était de prendre la course en mains dès le départ. Nous pensions que les BMC allaient en faire autant, mais nous avons pris le dessus. Nous savions qu’il fallait aborder l’ascension finale devant car elle serait décisive pour jouer le classement général. Rogers et Porte ont mené au début de l’ascension avant de me laisser mener le train. Il n’était pas prévu que j’aille chercher la victoire d’étape mais une opportunité s’est offerte à moi. Et comme ça ne mettait pas Bradley Wiggins en péril…

Comment jugez-vous a contrario la tactique de l’équipe BMC ?
On s’attendait à ce que les BMC fassent quelque chose mais ils n’ont rien fait. Malgré tout, Cadel a été plutôt bien, il n’a pas perdu de temps. A moins que son objectif était de nous prendre du temps, il a réussi sa journée. Mais ça c’est à lui qu’il faut poser la question.

On dit que chez Sky, la clé de votre réussite c’est votre communication, comment s’est-elle exprimée aujourd’hui ?
Dans l’ascension finale, avec tous les gens qui criaient, c’était assez difficile d’entendre ce qui se disait. L’idée était de mener ce tempo dans la Planche des Belles Filles. Bradley faisait le rythme. C’est lui qui me disait d’aller moins vite ou d’accélérer quand il se sentait confortable. On a monté à l’allure qui lui convenait le mieux.

Vous vous êtes révélé en terminant 2ème de la Vuelta l’an passé, pouvez-vous prétendre à un poste de leader dans cette équipe Sky ?
Non, pas cette année, et pas sur ce Tour. Notre plan est bien clair depuis le début. Brad est le leader de l’équipe. Dans le futur, on y pensera sur une autre épreuve mais ce n’est pas pour cette fois-ci.

Propos recueillis à La Planche des Belles Filles le 7 juillet 2012.