Michal Kwiatkowski. Cette fois, c’est donc Michal Kwiatkowski (Team Sky) qui a eu la peau de Peter Sagan alors que le champion du monde en titre avait fait le plus dur en sortant d’un groupe de costauds à 30 kilomètres de l’arrivée du Grand Prix E3. Un scénario qui a rappelé celui des Strade Bianche 2014 au Polonais, qui avait alors disposé du Slovaque dans les mêmes circonstances. « Ça m’est revenu tandis que nous nous approchions de l’arrivée, précise Kwiatkowski. Je savais que j’avais de très bonnes jambes et que j’avais les moyens de gagner. On a fait une belle course et je savais qu’il me fallait compter sur un long sprint parce que Peter a plus de jump que moi. C’est ce que j’ai fait. » Par ce premier succès sur le terrain des classiques flandriennes, Michal Kwiatkowski a prouvé qu’il avait trouvé une nouvelle place chez Sky.

Geraint Thomas. Dans la foulée de son Paris-Nice victorieux, il avait privilégié une participation au Tour de Catalogne plutôt que de défendre son titre au Grand Prix E3 avant de tenter de conquérir le Tour des Flandres. Mais hier Geraint Thomas (Team Sky) en a eu assez du Tour de Catalogne. Le Britannique, distancé dans les cols pyrénéens et 53ème du classement général après les deux étapes de montagne, n’a pas pris le départ de la cinquième étape. Tandis que son nouveau coéquipier Michal Kwiatkowski faisait route vers la victoire à Harelbeke, Geraint Thomas tâchait de se remettre en tête l’atmosphère des courses pavées, dont il n’aura pris part à aucun des événements préliminaires au Ronde. 10ème du Tour des Flandres en 2011, 8ème en 2014, Geraint Thomas en avait pris la 14ème place l’an passé après avoir gagné le Grand Prix E3 et fini 3ème de Gand-Wevelgem. On saura dans huit jours si son passage par les Pyrénées aura constitué la meilleure préparation à la fameuse classique belge.

Peter Sagan. Le champion du monde Peter Sagan (Tinkoff) aurait de quoi s’impatienter. Encore 2ème hier du Grand Prix E3, comme au Nieuwsblad et à Tirreno-Adriatico cette saison, le Slovaque refuse de céder à la paranoïa qui accompagne parfois les détenteurs d’un maillot arc-en-ciel qu’on dit « maudit ». « J’ai réalisé une très belle course et j’ai fourni beaucoup d’efforts dans le final pour écarter nos poursuivants, mais après une course comme celle-là, tout est différent quand vient le moment de sprinter, commente-t-il. Dans les 2 derniers kilomètres le groupe poursuivant se rapprochait et j’ai dû insister pour éviter son retour. Au moment de sprinter je n’avais plus les jambes. Néanmoins je suis content de la manière dont les choses se sont déroulées. J’ai couru devant, je ne suis pas tombé, et c’est un bon test avant le Tour des Flandres. »

Tom Boonen. L’équipe Etixx-Quick Step a beau présenté le plus solide effectif sur les classiques flandriennes, elle paie cher cette force collective. Hier encore à Harelbeke, Tom Boonen et ses équipiers ont été victimes de leur supériorité numérique à l’avant. « Nous avons roulé de manière vraiment unie, souligne Tom Boonen. Ça a été une vraie course d’équipe mais nous avons manqué de collaboration de la part des autres équipes. Nous étions les seuls à rouler quand nous avons écarté Kwiatkowski et Sagan, ce qui a rendu la tâche difficile. Nous allons devoir analyser ce qui s’est passé afin d’éviter de reproduire ce type de situation dans les prochaines courses, quand tout le monde se repose sur nous. On doit vraiment s’épargner ça. »  Et son directeur sportif Tom Steels de renchérir : « on aurait pu distancer Kwiatkowski et Sagan mais les autres n’ont pas jugé utile de collaborer avec nous. J’ai trouvé ça curieux de voir nos adversaires courir sur la défensive plutôt que de vouloir être plus offensifs. »

Fabian Cancellara. S’il n’a pas gagné l’E3 hier, Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) a réalisé une démonstration qui en fera dans huit jours l’un des principaux favoris à la victoire au Tour des Flandres. Arrêté net par un bris de dérailleur alors qu’il avait suivi le bon coup dans le Taaienberg et que sa voiture n’avait pas encore rejoint son groupe, le Suisse est reparti avec un débours de deux minutes mais a remonté chacun des groupes pour revenir dans la course à la victoire et prendre la 4ème place à Harelbeke. « J’ai dû attendre pas mal de temps et j’ai pensé que c’était fini pour moi, mais j’avais besoin d’une course intense, j’étais en colère quant à la situation et je savais que ça ne pouvait pas s’arrêter comme ça, dit-il. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour suivre Kwiatkowski et Sagan, mais revenir de si loin et finir 4ème me satisfait. »

UCI WorldTour # 5. Après le Grand Prix E3 et avant Gand-Wevelgem et le terme du Tour de Catalogne, le classement WorldTour n’a pas subi d’évolution majeure, Richie Porte (BMC Racing Team) se maintenant toujours en tête devant son coéquipier Greg Van Avermaet, souffrant et absent de marque hier à l’E3. La principale nouveauté est l’accession du champion du monde Peter Sagan (Tinkoff) au 3ème rang de la hiérarchie. 2ème de Tirreno-Adriatico et du Grand Prix E3, le Slovaque monte sur le podium provisoire après cinq épreuves du WorldTour. Au classement par équipes, la victoire de Michal Kwiatkowski et la 3ème place de Ian Stannard confortent le Team Sky en pole position.

Classement UCI WorldTour # 5 :

1. Richie Porte (AUS, BMC Racing Team) 159 pt
2. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) 156 pt
3. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff) 149 pt
4. Sergio-Luis Henao (COL, Team Sky) 115 pt
5. Simon Gerrans (AUS, Orica-GreenEdge) 112 pt
6. Arnaud Démare (FRA, FDJ) 107 pt
7. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) 104 pt
8. Michal Kwiatkowski (POL, Team Sky) 102 pt
9. Ben Swift (GBR, Team Sky) 88 pt
10. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) 86 pt

Classement UCI WorldTour par équipes # 5 :

1. Team Sky (GBR) 459 pt
2. BMC Racing Team (USA) 329 pt
3. Tinkoff (RUS) 309 pt
4. FDJ (FRA) 232 pt
5. Orica-GreenEdge (AUS) 176 pt
6. Lotto-Soudal (BEL) 132 pt
7. Etixx-Quick Step (BEL) 119 pt
8. Team Katusha (RUS) 113 pt
9. Movistar Team (ESP) 94 pt
10. Trek-Segafredo (USA) 94 pt

Tour des Flandres. Le contexte particulier dans lequel l’épreuve se déroulera dimanche prochain a obligé les organisateurs du Tour des Flandres à accentuer le dispositif de sécurité qui sera déployé. L’événement de masse qu’est le Ronde exige la mobilisation d’un nombre important de policiers, bien qu’aucun chiffre officiel n’a été livré par le gouverneur de Flandre-Orientale Jan Briers. Parmi les mesures prises en réponse aux actes terroristes perpétrés à Bruxelles et à Zaventem ce mardi, l’interdiction d’amener des sacs à dos à l’image de ce qui est déjà fait sur d’autres manifestations sportives et culturelles, la mise en place de seize zones de sécurité et une zone d’exclusion aérienne. Seuls les hélicoptères chargés de la diffusion télévisuelle et de la police fédérale auront accès à l’espace aérien au-dessus du parcours.