Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), vainqueur de la 19ème étape après son offensive dans la descente de Domancy et nouveau dauphin de Chris Froome au général avant la dernière étape décisive. « J’avais l’impression d’avoir le vent dans le dos avec ce public. Cette victoire, c’était l’objectif du Tour. Tout s’est joué à l’instinct avec Mikaël Chérel, il était mes yeux dans la descente. Toute l’équipe a été fabuleuse ! Je veux savourer ce moment. L’an passé, je ne l’avais pas assez fait. J’ai du mal à réaliser. Il reste encore une étape très difficile, rien n’est encore fait. Je n’avais pas d’infos dans la montée. Je voulais me mettre dans les mêmes dispositions que la veille. J’ai essayé de reprendre les repères sensoriels. Je savais qu’en tenant un bon rythme, ils auraient du mal à venir me chercher. On est souvent à la limite et c’est des moments comme ça qui font oublier les sacrifices. Je n’ai pas tergiversé comme au Dauphiné, je voulais tout faire pour le général. »

Chris Froome (Team Sky), victime d’une chute dans la descente de Domancy mais qui conserve et conforte son maillot jaune. « Il n’y a jamais de journée tranquille sur le Tour ! J’essayais justement de rester hors de danger à l’avant. J’ai simplement glissé sur une bande blanche et ma roue avant s’est dérobée. Je vais bien. Heureusement, je ne suis pas touché sérieusement. J’ai simplement quelques écorchures et le genou douloureux. C’est sur ce genre de journée que mon avantage de quatre minutes est appréciable. Je peux m’appuyer là dessus. J’ai terminé sur le vélo de Geraint Thomas. Je savais que la voiture était loin et mon vélo ne pouvait plus être utilisé après la chute. La 20ème étape sera difficile. Je pense que j’aurai quelques douleurs et que je serai un peu raide, mais je sais que je peux compter sur l’aide de mes coéquipiers pour m’aider à traverser l’étape. »

Nairo Quintana (Movistar Team), qui a repris du temps à Chris Froome pour la première fois depuis le départ du Tour et qui s’installe provisoirement sur le podium à la 3ème place. « C’est presque miraculeux d’être à l’arrivée. Je me sentais mal. Je ne saurais pas expliquer ce qu’il se passe dans mon corps. Je me sens fatigué, mon corps ne réagit pas de la même manière que d’habitude, je n’ai pas les jambes. Plus que sur ma condition, je me suis appuyé sur ma classe. La classe ne vous abandonne pas quand vous l’avez. A un certain point de la course, j’ai même pensé à l’abandon. »

Bauke Mollema (Trek-Segafredo), victime d’une chute dans la côte de Domancy et repoussé à la 10ème place du classement général. « J’étais en deuxième position du peloton quand on abordait une partie technique de la descente. J’ai voulu suivre Mikaël Chérel et ma roue avant s’est dérobée. Je me suis retrouvé au sol. Je suis rapidement remonté sur le vélo. Dans Domancy, une chute est survenue juste devant moi. J’ai commencé la montée finale avec 20 secondes de retard. J’ai voulu rentrer le plus vite possible. Je savais que si ce n’était pas le cas, ça allait être encore plus difficile. Mais je n’ai pas pu combler l’écart et j’ai explosé. Le classement général s’est envolé. Je suis encore 10ème, mais ce n’était pas l’objectif que je me fixais ces derniers jours. »

Adam Yates (Orica-BikeExchange), rejeté hors du podium sur lequel il s’était installé depuis la première étape pyrénéenne arrivant au Lac de Payolle. « J’ai perdu du temps aujourd’hui, mais c’était la journée la plus difficile que nous ayons connue lors des trois dernières semaines. Je reste satisfait de ma performance. Je suis à 11 secondes de la 3ème place. Si je vois l’opportunité de reprendre ces secondes pour monter sur le podium, j’essaierai de la saisir. »

Richie Porte (BMC Racing Team), qui a lâché du temps à ses rivaux directs pour le podium : 53 secondes à Romain Bardet, 27 à Nairo Quintana. « Comme beaucoup de coureurs, je suis tombé dans la descente, mais je crois que j’étais le premier. C’était une journée difficile, un vrai chaos dans le final. J’ai fait avec les moyens du jour. J’ai tout donné. Demain (NDLR : aujourd’hui) sera un autre jour. L’équipe a été fantastique. La manière dont ils m’ont ramené dans le groupe de tête et dont ils ont travaillé dans la montée finale est juste phénoménale. »

Fabio Aru (Astana), incapable une nouvelle fois de conclure le travail de sape entamé par ses coéquipiers dès le départ de l’étape. « Nous avons rendu la course difficile afin d’éviter que les échappés prennent trop d’avance. J’ai essayé d’attaquer à 2 kilomètres de l’arrivée et j’ai pensé pouvoir prendre la 2ème place de l’étape et prendre quelques secondes à mes adversaires pour le classement général. Malheureusement, tout le monde n’a pas été distancé. Quelques-uns sont même passés devant moi à 600 mètres de l’arrivée. Je ne suis pas satisfait de ma performance car je visais la victoire d’étape. Je ne ferai le bilan de mon Tour de France qu’après la 20ème étape. »

Pierre Rolland (Cannondale-Drapac), victime d’une chute sévère dans la descente des Saisies alors qu’il occupait la tête de course avec Rui Costa. « J’étais dans une bonne, une très bonne journée. J’avais occulté mes déboires et je voulais briller de nouveau, reprendre du plaisir, refaire plaisir aux gens qui m’encouragent et qui me soutiennent. Je décide de foncer à l’endroit où je l’avais décidé avec Rui Costa. Et puis, un virage, les deux roues qui glissent et c’est fini. Tu passes du rêve à la galère en quelques dixièmes de secondes. J’ai mis du temps à récupérer mes esprits dans une bouse de vache ! J’ai terminé la course seul à partir de ce moment jusqu’à la ligne. De l’espoir à la galère, voici le résumé de ma journée, voici le résumé de mon Tour de France. »


Daniel Navarro. La galère continue pour l’équipe Cofidis qui, après le forfait de Nacer Bouhanni, doit désormais déplorer la perte de son coureur le plus en vue sur ce Tour : Daniel Navarro. Victime comme beaucoup d’autres d’une chute sur les routes humides de la 19ème étape, l’Espagnol souffre d’une entorse de l’épaule avec trait de fracture. Une blessure qui nécessite trois semaines d’immobilisation et qui devrait le contraindre à déclarer forfait pour la Vuelta qui démarre dans un mois. Trop éloigné au général après la première semaine, Daniel Navarro courrait après une victoire d’étape depuis lors. Il en était passé proche à Payolle (3ème) à Arcalis (4ème) au Ventoux (3ème) et à Culoz (9ème).

Tom Dumoulin. Le Tour de France qui lui avait si bien réussi pour préparer les Jeux Olympiques s’est retourné contre Tom Dumoulin (Giant-Alpecin). Le Néerlandais, victime d’une chute à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée, s’est fracturé le radius. De quoi le contraindre au forfait pour Rio ? Pas si sûr. La fracture est non-déplacée et ne semble pas toucher le poignet. Des examens plus poussés menés dans les prochaines heures fixeront le sort du double vainqueur d’étape sur ce Tour, à Andorre-Arcalis puis à la Caverne du Pont d’Arc.

Prix de la Supercombativité. Huit coureurs sont susceptibles de remporter le prix du Supercombatif du Tour de France : Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step), Rui Costa (Lampre-Merida), Thomas De Gendt (Lotto-Soudal), Chris Froome (Team Sky), Rafal Majka (Tinkoff), Jarlinson Pantano (IAM Cycling), Peter Sagan (Tinkoff) et Greg Van Avermaet (BMC Racing Team). Pour la première fois cette année, le public peut influer sur le résultat final. Les huit coureurs désignés par le jury sont proposés aux internautes sur les réseaux sociaux du Prix Antargaz de la Combativité. Chacun pourra voter en retweetant la photo de son favori entre 10h et 16h aujourd’hui. Le coureur ayant reçu le plus de retweets se verra attribuer le vote du public. Il s’ajoutera aux votes du jury habituel composé de Philippe Bouvet, Laurent Jalabert, Greg LeMond et Jean Montois et présidé par Thierry Gouvenou.