N°1 : Finale olympique du keirin : la troisième était la bonne

Si on se souviendra dans quelques années de cette finale olympique du keirin comme la course qui a permis à Jason Kenny de devenir l’égal de Chris Hoy en remportant sa sixième médaille d’or, les circonstances qui entourent le sacre du Britannique sont pour le moins inhabituelles. Les faux-départs en keirin sont déjà rares, mais en connaître deux en finale des Jeux est pour le moins surréaliste ! Pressés d’en découdre, les six finalistes en oublient la règle fondamentale de ne pas dépasser la roue arrière du burdin avant que celui-ci ne s’écarte de la piste. Jason Kenny et Azizulhasni Awang sont mis en cause par les images dans un premier temps avant d’être dédouanés quelques instants plus tard. Après un moment de confusion, les six hommes se remettent en piste, et rebelote ! Cette fois c’est, plus nettement encore, Joachim Eliers qui semble partir à la faute. Pourtant l’Allemand sera lui aussi du troisième départ qui s’avère finalement le bon. Malgré la pression, Jason Kenny se montre le plus costaud et remporte sa troisième médaille d’or sur la piste brésilienne.

N°2 : Giro # 18 : Matteo Trentin, le troisième homme

Avant que le Giro ne bascule définitivement dans la folie lors des trois dernières journées de course, la 18ème étape, taillée pour les baroudeurs, avait donné le ton. Sous la flamme rouge, la victoire semble promise à Gianluca Brambilla ou à Moreno Moser, les deux hommes qui se sont détachés dans Pramartino, la principale difficulté de la journée. Mais à force de s’épier, les deux hommes ont vu fondre sur eux un groupe de poursuivants dans lequel Matteo Trentin n’a pas mis un seul coup de pédale, immunisé par la présence de son coéquipier à l’avant. Mais alors que se dresse le Mur de San Maurizio, l’ultime obstacle avant l’arrivée à Pinerolo à 2500 mètres du but, l’ancien vainqueur de Paris-Tours joue sa carte et se jette à corps perdu dans la descente technique qui ramène les coureurs vers l’arrivée. La prise de risque s’avère payante ! Brambilla voit son coéquipier revenir et ne prend plus les relais. Ce qui permet à Trentin d’opérer la jonction dans les 500 derniers mètres et d’attaquer sur sa lancée. Le pauvre Moser ne peut rien faire et s’incline face à la tactique parfaitement orchestrée des hommes de la formation Etixx-Quick Step.

N°3 : GP de Denain : le slalom de Daniel McLay

Pour apprécier à sa juste valeur la victoire de Daniel McLay au GP de Denain, il convient de prendre un peu de hauteur. En l’occurrence, d’apprécier le ralenti offert par la vue d’hélicoptère à l’occasion de la diffusion télévisée. Placé aux alentours de la 20ème position à l’entame du dernier kilomètre, le Britannique n’apparaît pas encore dans le champ à 150 mètres de l’arrivée ! Profitant de l’aspiration offerte par Lorenzo Manzin, le sprinteur de l’équipe Fortuneo-Vital Concept se faufile entre Gédiminas Bagdonas et Loïc Chétout, puis voit une nouvelle porte s’ouvrir entre le pensionnaire de l’équipe Cofidis et Pawel Franczak. Remonté comme une balle, Dan McLay se dresse sur ses pédales pour remonter in extremis Thomas Boudat.

N°4 : Championnat du Monde de cyclo-cross, Wout Van Aert conjure le sort

Coureur le plus régulier au cours de la saison, Wout Van Aert possède toutes les cartes en main pour remporter son premier titre mondial chez les Elites à Zolder en janvier dernier. Le Belge se met en bonne position en distançant ses rivaux en compagnie de Lars Van Der Haar et Mathieu Van Der Poel, mais voit le maillot arc-en-ciel s’éloigner quand la chaussure du champion du monde sortant se retrouve coincée dans les rayons de sa roue avant. Les deux hommes mettent un temps fou avant de repartir, mais si Van Der Poel finit par baisser les bras, Wout Van Aert repart de plus belle. Le Belge engage une poursuite énergique qui va le ramener sur Lars Van Der Haar dans l’avant-dernier tour, à l’endroit précis où il s’était accroché avec Van Der Poel deux tours plus tôt. Dans le dernier tour, Wout Van Aert prend l’avantage au portage avant de faire céder son adversaire dans le raidillon suivant. Cette fois la différence est faite, et c’est détaché que le jeune flamand rejoint la ligne d’arrivée dans un triomphe absolu qui fait définitivement de lui le grand monsieur de la saison 2015-2016.

N°5 : Paris-Tours : Fernando Gaviria surprend son monde

Qu’un finisseur de la trempe de Fernando Gaviria remporte la classique des feuilles mortes n’a en soi rien d’étonnant. Plus que la victoire du prodigieux Colombien, c’est la manière dont il a conquis Paris-Tours qui interpelle. Quand le peloton vire à gauche sur l’avenue de Grammont, le jeune homme de 22 ans a toutes ses chances en cas d’emballage massif et fait même figure de favori. Fernando Gaviria remportera bel et bien Paris-Tours, mais avec un panache qu’on ne lui connaissait pas. Plutôt que d’attendre sagement de jaillir dans les 200 derniers mètres, le Sud-Américain prend le pari risqué de faire le kilomètre. La silhouette du Colombien se détache du peloton à 800 mètres de la ligne. Un coup de folie qui sera finalement gagnant. Ses adversaires se lancent trop tardivement à sa poursuite, laissant même l’opportunité au double champion du monde de l’omnium de profiter de son succès dans les 50 derniers mètres.