Arnaud, quels seront les points d’orgue de votre saison 2018 ?

Je repars avec l’objectif de faire aussi bien qu’en 2017 ou j’ai obtenu de belles victoires. Ça sera d’abord Paris-Nice ou je vais être très attendu, puis ensuite, Milan-San Remo, Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Tous les ans, c’est le même schéma, mais ce sont ces courses là qui me font rêver, et desquelles j’attends beaucoup.

Avec l’arrivée de Groupama, c’est une équipe qui prend encore plus d’envergure, y a-t-il plus de responsabilité quelque part ?

Oui, c’est sûr que l’on ne veut pas décevoir. C’est un nouveau sponsor qui vient à nos côtés, donc maintenant il faut répondre présent. En outre, il y a de nouvelles recrues qui sont là pour qu’on gagne plus, c’est l’objectif. De mon côté, je vais avoir une reprise plus tardive, au Tour d’Algarve, c’est en partie pour garder de la fraîcheur sur la fin des classiques, et aussi en vue du Tour de France.

Ça serait quoi alors une année réussie pour vous ?

Déjà, si je fais aussi bien que l’année dernière, je serai super content. C’est sûr qu’une victoire sur le Tour serait le top. J’y ai goûté et j’aimerai retrouver ce succès. Milan-San Remo, ça fait partie aussi de mes projets, Paris-Roubaix que j’affectionne beaucoup aussi. Il ne me manque pas grand-chose pour la gagne sur ces courses là, maintenant il faut arriver à passer ce petit palier.

Est-ce que cette nouvelle équipe est maintenant armée pour rivaliser avec les très gros, comme la Sky ?

Nous, la Sky, on n’a pas forcément l’occasion de trop la côtoyer sur les classiques. Après, c’est sûr que sur les grands tours, il y a encore un petit peu de travail, même si l’équipe se renforce. Sur un grand tour, la Sky reste la plus forte, même à 7 comme l’année dernière. On progresse, mais toutes les formations en font de même aussi. Je pense qu’il y a un renfort supplémentaire pour Thibaut (Pinot) pour le général, mais il faudra voir les objectifs réels de l’équipe, si ce sont les étapes ou le général.

Que pensez-vous du renfort des vidéos qu’il va y avoir maintenant sur les grands tours, notamment au niveau des sprints ?

Ça existe déjà, mais bon il ne faut pas que ça nuise aux sprints. L’âme même du sprint, c’est de frotter, il faut quand même que ça reste spectaculaire pour le public, mais bien sûr sans que ce soit dangereux pour les adversaires.

Pour arriver à 30 jours de course au départ du Tour, vous allez donc shunter quelques autres épreuves à part Bessèges ?

Il y aura Bessèges, et puis ma reprise qui sera plus tardive après Paris-Roubaix. C’est là aussi que je vais shunter encore quelques courses, notamment une que j’affectionne, à savoir les 4 jours de Dunkerque.

Paris-Roubaix, vous en parlez chaque année comme la course que vous aimeriez gagner, pourquoi un  tel amour ?

C’est le monument que j’ai couru en juniors. Quand je suis rentré au team Wasquehal, c’était vraiment l’épreuve référence de l’année, et puis j’ai vite aimé la course, l’ambiance. Depuis, ça ne m’a plus quitté, et je sens qu’un jour ça pourrait le faire.

Entre regagner Milan-San Remo et mettre tout le monde d’accord ou remporter Paris-Roubaix, vous choisissez quoi ?

Maintenant que j’ai remporté Milan-San Remo, c’est sûr que je préfèrerais gagner Paris-Roubaix !

Avez-vous changé des choses au niveau de votre entraînement cet hiver pour arriver plus frais encore au départ du Tour ?

Non, c’est surtout l’aspect « pression psychologique » qui est enlevé, et forcément, ça permet d’avoir plus de fraîcheur physique. Le fait de courir un peu moins m’offre aussi la possibilité de m’entraîner un peu plus. Je n’ai pas changé énormément de choses en fait.

Avec le recul, estimez-vous que sur le départ du Tour 2017 et le championnat de France juste avant, vous étiez presque en forme un peu trop tôt, et donc que vous êtes arrivé un peu trop sec sur le Tour ?

Oui et non, parce que sinon je n’aurai peut être pas gagné. Voilà, j’étais sur l’arête, et j’étais en forme pour gagner, ça on ne peut pas me le reprocher. Après, c’est sûr que j’étais peut être en bout de course, et le fait d’être tombé malade, c’est que mon corps devait être fatigué. C’est surtout ça qui est décevant, d’être tombé malade.

Le sommet que ça représente, c’est une victoire sur le Tour quand même…

Au niveau retour médiatique, public, une victoire sur le Tour ça dépasse toutes les autres.