Il faut prendre un peu de hauteur pour s’imprégner de la dimension majestueuse de la Palm Jumeirah. Depuis que le Tour de Dubaï a été lancé en 2014, les organisateurs italiens de l’épreuve y ont toujours fait étape et il est aisé de comprendre pourquoi. Tout autant que la Burj Khalifa où le peloton fera étape samedi, le lieu représente à lui seul le luxe et l’opulence de la capitale économique des Emirats Arabes Unis. Dans un pays où il est possible de dresser une piste de ski au milieu du désert, personne ne s’est étonné de la construction fantasque de cet archipel de 5 kilomètres de diamètre prenant la forme d’un palmier sur le littoral qui borde la cité émiratie. Un lieu tout aussi majestueux que symbolique, idéal pour être le théâtre de l’acte II opposant Mark Cavendish (Dimension Data) à Marcel Kittel (Etixx-Quick Step).

Les embouteillages font partie des désagréments du sprint et le premier volet ne s’est pas complètement disputé à armes égales. Mark Cavendish, qui a été « pris dans le trafic » hier, attendait impatiemment cette nouvelle occasion qui se présentait à lui de contester la suprématie de Marcel Kittel. Pourtant, les deux sprinteurs les plus véloces hier doivent lâcher les premiers rôles aujourd’hui sur cet emballage massif quelque peu perturbé.

Le peloton s’apprête à déboucher du tunnel qui mène à la dernière ligne droite et à se présenter sous la flamme rouge quand une chute survient dans les premières positions. Miraculeusement, Boy Van Poppel (Trek-Segafredo) n’entraîne personne avec lui, mais l’incident perturbe la formation des trains. Le plan des équipes de sprinteurs s’était pourtant jusqu’ici déroulé sans accroc. Marcin Bialobocki (One Pro Cycling), Koen De Kort (Giant-Alpecin), Silvan Dillier (BMC Racing Team) et Francisco Mancebo (Skydive Dubaï) n’ayant jamais obtenu plus de deux minutes d’avance étant rentrés dans le rang à 16 kilomètres de l’arrivée, même si l’Espagnol insistera cinq kilomètres de plus.

Seule une trentaine de coureurs sera donc en mesure de décrocher la victoire à Palm Jumeirah. Si les Tinkoff sont les mieux positionnés, les membres du Team Sky sont en embuscade pour s’offrir leur troisième victoire en l’espace de 24 heures après Wout Poels au Tour de Valence et Peter Kennaugh à l’Herald Sun Tour. Cette fois, c’est Elia Viviani qui apporte un nouveau bouquet à la formation britannique sur une arrivée qu’il avait déjà domptée l’an dernier. Celui qui a tourné autour de la victoire au Tour de San Luis (2ème, 3ème et 4ème d’étape), trouve enfin l’ouverture en contenant le retour de ses compatriotes Sacha Modolo (Lampre-Merida) et Giacomo Nizzolo (Trek Factory Racing). Il profite de l’absence de Marcel Kittel aux avant-postes pour s’emparer du maillot bleu de leader.

Demain, changement de décor puisque les puncheurs seront à leur avantage à Hatta, au terme d’une rampe de 200 mètres avec des passages compris entre 12 et 17 %.

Classement 2ème étape :

1. Elia Viviani (ITA, Team Sky) les 183 km en 4h07’39 » (44,3 km/h)
2. Sacha Modolo (ITA, Lampre-Merida) m.t.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
4. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
5. Tomas Vaitkus (LIT, Al Nasr-Dubaï) m.t.
6. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
7. Michal Kolar (SVQ, Tinkoff) m.t.
8. Grzegorz Stepniak (POL, CCC Sprandi Polkowice) m.t.
9. Chris Opie (GBR, One Pro Cycling) m.t.
10. Mark Cavendish (GBR, Dimension Data) m.t.

Classement général :

1. Elia Viviani (ITA, Team Sky) en 7h42’50 »
2. Marcel Kittel (ALL, Etixx-Quick Step) m.t.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) à 2 sec.
4. Sacha Modolo (ITA, Lampre-Merida) à 4 sec.
5. Mark Cavendish (GBR, Dimension Data) m.t.
6. Soufiane Haddi (MAR, Skydive Dubaï) à 9 sec.
7. Andrea Guardini (ITA, Astana) à 10 sec.
8. Tomas Vaitkus (LIT, Al Nasr Pro Cycling Team) m.t.
9. Michal Kolar (SVQ, Tinkoff) m.t.
10. Chris Opie (GBR, One Pro Cycling) m.t.