Vosges, Jura, Pyrénées, Massif central et Alpes… Jamais le Tour de France n’avait réparti sur deux semaines les cinq massifs qui font la beauté de son territoire et la difficulté des plus belles courses du pays. Ces trois prochaines semaines, chacun de ces massifs montagneux se taillera une part du gâteau de la Grande Boucle dans ce qui promet être une édition captivante. Les ascensions seront un peu moins nombreuses – vingt-trois, comme en 2011 – mais elles seront plus raides et surtout mieux réparties, avec une étape de montagne tous les trois jours au moins à compter du premier contact avec les cimes au cinquième jour de course.

Et pour la troisième fois de suite, ce sont les Alpes qui auront le dernier mot dans l’explication des candidats au maillot jaune, trois semaines ou presque après le Grand Départ allemand de Düsseldorf, qu’ouvrira samedi un contre-la-montre de 14 kilomètres le long du Rhin. Histoire de fixer d’emblée une hiérarchie que les reliefs rencontrés en première semaine ne tarderont pas à venir contester. En regagnant la France au troisième jour après avoir fait une halte à Liège dimanche, les costauds auront une première occasion d’en découdre à Longwy et son arrivée pour puncheurs (1600 mètres à 5,8 %). Mais après Vittel, c’est sur les rampes vosgiennes de la Planche des Belles Filles (5,9 km à 8,5 %), gravie pour la troisième fois depuis 2012, que les grimpeurs tiendront leur premier meeting. Vite suivi, après les passages par Troyes et Nuits-Saint-Georges, par un grand week-end jurassien.

Les reliefs s’offriront d’abord aux baroudeurs ayant de bonnes dispositions entre Dole et la Station des Rousses, ralliée par la Montée de la Combe de Laisia Les Molunes (11,7 km à 6,4 %). Mais c’est la grande étape dominicale tracée entre Nantua et Chambéry dans les reliefs jurassiens qui retiendra l’attention en fin de première semaine. 4600 mètres de dénivelé au programme d’une journée qui passera par l’inédit col de la Biche (10,5 km à 9 %), le Grand Colombier par sa face la plus abrupte (8,5 km à 9,9 %), et le Mont du Chat (8,7 km à 10,3 %) à 25 kilomètrres de Chambéry. Le peloton marquera alors une première pause. Non pas au pied des Alpes, où il se situera alors, mais en Dordogne.

Car avant la confrontation alpine, les organisateurs du Tour réserveront d’autres difficultés aux coureurs. Si les sprinteurs auront la faveur des pronostics à Bergerac comme à Pau, les grimpeurs reprendront de la hauteur dans les Pyrénées. D’abord à Peyragudes (2,4 km à 8,4 %), le jeudi 13 juillet, après les ascensions des cols de Menté, du Port de Balès (11,7 km à 7,7 %) et du col de Peyresourde (9,7 km à 7,8 %). Ensuite entre Saint-Girons et Foix, dans ce qui constituera l’étape de montagne la plus courte depuis près de trente ans : 101 kilomètres ariégeois parsemés de diffultés (Lattrape, Agnes et le Mur de Péguère avec ses 9,3 km à 7,9 %). En deuxième semaine, les coureurs n’en auront pas fini avec les routes casse-pattes. En laissant les Pyrénées dans leur dos, il leur faudra encore rejoindre Rodez pour traverser le Massif central jusqu’au Puy-en-Velay, par-delà le col de Peyra Taillade (8,3 km à 7,4 %).

En troisième semaine, le Tour rejoindra la vallée du Rhône à Romans-sur-Isère avant de s’attaquer aux Alpes pour deux jours les mercredi 19 et jeudi 20 juillet. Entre La Mure et Serre-Chevalier, la course franchira les cols d’Ornon, de la Croix de Fer (24 km à 5,2 %), du Télégraphe et du mythique Galibier (17,7 km à 6,9 %), qui marquera son retour après six ans d’absence ! La Grande Boucle renouera ainsi avec une part de sa légende, et elle poursuivra sa conquête des cimes qui ont fait sa renommée en se lançant, vingt-quatre heures plus tard, à l’assaut du col d’Izoard (14,1 km à 7,3 %), que précédera la montée du col de Vars. L’ascension emblématique des Hautes-Alpes et son atmosphère lunaire du côté de la Casse Déserte recevront pour la première fois une arrivée d’étape du Tour de France. A trois jours de Paris, l’Izoard se dressera alors comme le dernier obstacle de cette édition.

Obstacle topographique s’entend, car plutôt que d’entamer une remontée vers la capitale, la course mettra le cap au sud et Marseille (en passant par Salon-de-Provence), où un contre-la-montre individuel de 22,5 kilomètres avec départ et arrivée dans l’enceinte du mythique Stade Vélodrome viendra mettre en valeur le patrimoine de la Capitale Européenne du Sport (la corniche, le Vieux Port et même les pentes menant à Notre-Dame-de-la Garde) autant qu’il permettra de confirmer ou d’infirmer les positions jusqu’alors établies. Vingt-quatre heures avant le défilé sur les Champs-Elysées, au départ de Montgeron. Là où a commencé l’aventure Tour de France en 1903. Et où s’achèvera alors un Tour 2017 au rythme atypique qui n’hésitera pas à revisiter les formats classiques. Dans l’espoir d’inspirer les audacieux.

Les 21 étapes du Tour de France 2017 :

• 1ère étape (samedi 1er juillet) : Düsseldorf-Düsseldorf (14 km CLM)
• 2ème étape (dimanche 2 juillet) : Düsseldorf-Liège (203,5 km)
• 3ème étape (lundi 3 juillet) : Verviers-Longwy (212,5 km)
• 4ème étape (mardi 4 juillet) : Mondorf-les-Bains-Vittel (207,5 km)
• 5ème étape (mercredi 5 juillet) : Vittel-La Planche des Belles Filles (160,5 km)
• 6ème étape (jeudi 6 juillet) : Vesoul-Troyes (216 km)
• 7ème étape (vendredi 7 juillet) : Troyes-Nuits-Saint-Georges (213,5 km)
• 8ème étape (samedi 8 juillet) : Dole-Station des Rousses (187,5 km)
• 9ème étape (dimanche 9 juillet) : Nantua-Chambéry (181,5 km)
• repos (lundi 10 juillet) en Dordogne
• 10ème étape (mardi 11 juillet) : Périgueux-Bergerac (178 km)
• 11ème étape (mercredi 12 juillet) : Eymet-Pau (203,5 km)
• 12ème étape (jeudi 13 juillet) : Pau-Peyragudes (214,5 km)
• 13ème étape (vendredi 14 juillet) : Saint-Girons-Foix (101 km)
• 14ème étape (samedi 15 juillet) : Blagnac-Rodez (181,5 km)
• 15ème étape (dimanche 16 juillet) : Laissac-Sévérac l’Eglise-Le Puy-en-Velay (189,5 km)
• repos (lundi 17 juillet) au Puy-en-Velay
• 16ème étape (mardi 18 juillet) : Le Puy-en-Velay-Romans-sur-Isère (165 km)
• 17ème étape (mercredi 19 juillet) : La Mure-Serre-Chevalier (183 km)
• 18ème étape (jeudi 20 juillet) : Briançon-Izoard (179,5 km)
• 19ème étape (vendredi 21 juillet) : Embrun-Salon-de-Provence (222,5 km)
• 20ème étape (samedi 22 juillet) : Marseille-Marseille (22,5 km CLM)
• 21ème étape (dimanche 23 juillet) : Montgeron-Paris-Champs-Elysées (103 km)