Jean-René, estimez-vous votre contrat rempli au terme du Tour de France ?
C’est un Tour réussi parce que nous sommes tous là, et en bonne santé. Nous nous étions promis de ne pas avoir de regrets, nous avons gagné une étape dans la Station des Rousses avec Lilian Calmejane, et nous avons fait une très belle fête à Paris pour fêter l’histoire de Thomas Voeckler. Que demander de plus ? Certaines choses dans la vie ne s’achètent pas, et tout cela en fait partie. L’équipe a été combative, nous avons fait beaucoup d’échappées, et nous avons gagné.

Cette victoire d’étape de Lilian Calmejane est presque intervenue dans la plus belle étape du Tour de France ?
Elle était très belle, très dure, et il a tout fait pour donner de l’émotion. Sa crampe à 5 kilomètres de l’arrivée a été le petit plus pour nous faire lâcher le cœur mais nous avons été vraiment heureux que Lilian reprenne le flambeau que Thomas nous laisse.

L’échappée matinale reprise dans les derniers kilomètres n’est-elle pas aujourd’hui l’héritage d’un modèle tactique dépassé ?
A partir du moment où les gens s’ennuient dans une échappée classique, il faut revoir le système. Je pense qu’aujourd’hui le téléguidage avec l’oreillette est néfaste. Pour que notre sport aille bien, il doit être attractif et crédible. Je pense qu’on va dans la bonne voie en matière de crédibilité. En revanche moins en matière d’attractivité. Aujourd’hui, on ne peut pas continuer à faire des choses qui ne procurent pas d’émotion. L’émotion, c’est Bernard Thévenet à Orcières-Merlette, c’est Luis Ocaña, c’est Thomas Voeckler. Et ce n’était pas avec l’oreillette.

Des coureurs d’une même équipe qui démarrent ensemble dans une contre-attaque peuvent-ils créer la surprise ?
Il faut tenter car rien n’est écrit à l’avance. Et ceux qui tentent sont fiers de ce qu’ils ont fait car ils n’ont pas de regrets. Etre anonyme, c’est très frustrant. La seule hormone autorisée dans le vélo, ce sont les endorphines ! C’est la fierté, il faut être fier de ce qu’on fait, et je souhaite que mes coureurs gardent cette ligne toute leur vie.

Quel parallèle traceriez-vous entre Thomas Voeckler, qui s’en va, et Thomas Boudat, qui vient de boucler son premier Tour ?
C’est la France qui doit retravailler. L’apprentissage est à l’ordre du jour au gouvernement, et nous nous avons Thomas Voeckler et Sylvain Chavanel qui transmettent leur savoir-faire à Thomas Boudat, Lilian Calmejane et les autres. Ça c’est l’avenir de la France : la transmission du savoir.

Bryan Coquard, que vous n’aviez pas retenu dans votre sélection, ne méritait-il pas sportivement d’être dans ce groupe ?
Nous avons établi la meilleure sélection pour se projeter dans l’avenir. Bryan a beaucoup de talent. Il a envie d’aller voir ailleurs, dans une équipe qui l’emmènera plus loin et plus proche de la victoire. C’est son choix. Mais à partir du moment où sa tête est ailleurs, il a été moins performant cette année et on ne pouvait pas faire travailler des coureurs pour quelqu’un dont l’avenir sera ailleurs.

Le Tour de France 2018 partira de Vendée, vous l’avez déjà en tête ?
Nous tâcherons de faire une équipe encore plus forte. Nous aurons bientôt de bonnes nouvelles à annoncer. Nous serons notamment très performants pour le contre-la-montre de Cholet.Les nations victorieuses sur le Tour 2017
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