Michael Matthews (Team Sunweb), au lendemain de la victoire de son équipier Warren Barguil, a levé les bras à Rodez. Il en profte pour rendre hommage au Breton. « C’est sûr que quand j’ai vu le sourire sur le visage de Warren hier, je me suis dit qu’il fallait qu’on entretienne ce sourire et qu’on gagne à nouveau. Nous aurions pu baisser notre motivation, le Tour est déjà commencé depuis deux semaines, mais tout le monde dans l’équipe a donné le maximum dans cette étape. C’était évidemment une grosse cible que nous avions avec cette étape. Donc nous avons mis tous les œufs dans le même panier. Y compris Warren, qui s’est imposé hier mais est allé chercher des bidons à 25 km de l’arrivée… c’est vraiment un coureur de grande classe. »

Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), vainqueur sur cette même ligne d’arrivée il y a deux ans, s’est cette fois incliné sur plus fort que lui. « Le final est arrivé comme je m’y attendais parce qu’il y avait beaucoup de vent. J’espérais que je n’aurais pas à porter mon effort trop tôt et je pense que les deux Belges, Oliver Naesen (Ag2r La Mondiale) et Philippe Gilbert (Quick-Step Floors) ont fait un bon travail et j’étais en parfaite position. J’ai ensuite essayé de lancer mon sprint mais Matthews était incroyablement fort et mérite sa victoire aujourd’hui. »

Edvald Boasson Hagen (Dimension Data), 3ème du sprint en côte hier, a pris une nouvelle place d’honneur. « L’équipe a fait un boulot incroyable. Scott (Thwaites) et Reinie (Janse van Rensburg) m’ont bien placé dans le final. J’ai essayé de ne pas y aller trop fort au début de l’ascension, mais ensuite un trou s’est ouvert et j’ai dû remonter plusieurs coureurs pour le boucher. Après cela, j’étais trop en retard pour me battre pour la victoire. Je ne suis pas surpris que Matthews ait gagné. C’était mon favori aujourd’hui, c’est pourquoi je suis resté près de lui toute la journée. Ma forme est bonne et j’espère obtenir une autre chance de me battre pour une victoire d’étape plus tard dans ce Tour. »

Chris Froome (Team Sky), 7ème de l’étape, a eu la bonne surprise de retrouver le maillot jaune hier soir, profitant de la contre-performance de Fabio Aru (Astana). « C’est très inattendu pour moi. Je ne pensais pas pouvoir gagner ici 25 secondes sur mon principal rival, Fabio Aru. Je ne me serais jamais retrouvé dans cette position sans mes coéquipiers. Dans le final, Kwiatkowski a été incroyable. Il me criait dans l’oreillette « vas-y, vas-y, tu as fait un écart. » Malgré tout, je considère que tous les coureurs qui sont à une minute sont des menaces potentielles. »

Thomas De Gendt (Lotto-Soudal), élu coureur le plus combatif, a été l’élément moteur de l’échappée du jour. « Nous savions à l’avance que seul un grand groupe pourrait rester devant aujourd’hui, mais ce ne fut pas facile de partir avec de nombreux coureurs suite au début plat. Ma tâche n’était pas nécessairement d’aller dans l’échappée aujourd’hui. Je me suis tout de même positionné dans les premiers rangs, dans l’espoir que d’autres unissent leurs forces avec la mienne. Mais la première tentative fut finalement directement la bonne et nous nous sommes retrouvés à cinq devant. J’ai très vite senti que j’étais le plus fort dans le groupe de tête et je devais faire un choix entre partir seul trop tôt ou attendre mes compagnons d’échappée. Lorsque j’ai augmenté le rythme une première fois, seul Voeckler a pu suivre, mais j’étais clairement plus fort que lui. Je suis donc parti en solitaire dans les 30 derniers kilomètres, mais il n’y avait rien à faire face au peloton. »

Thomas Voeckler (Direct Energie), qui termine sa carrière dans une semaine, a quand même cru à l’échappée. « Je suis quand même content. Sur le moment j’étais un petit peu écoeuré, mais j’ai pété à la roue, comme on dit. J’ai fait ma part d’efforts, j’ai bien collaboré, on a fait une belle partie de manivelles. Il faut être beau joueur aussi, je n’étais pas le plus fort de l’échappée et le peloton a bien joué le jeu. J’y ai cru. Des entreprises comme ça, après deux semaines de course, on ne sait jamais. il peut y avoir des coureurs fatigués et Thomas De Gendt, c’est un coureur qui est au mieux dans les deuxième parties de Tour. Oui j’y ai cru. »

Pierre-Luc Périchon (Fortuneo-Oscaro) a tenté de contre-attaquer dans le final, sans succès. « À 25 kilomètres de l’arrivée, j’étais bien placé avec Florian Vachon. J’ai décidé d’anticiper et Flo restait placé pour le final. À 15 kilomètres, il y a eu une attaque puis ça s’est ouvert devant moi, j’y suis allé à l’instinct. J’ai réussi à faire le jump mais j’ai réalisé qu’il y avait un équipier de Sunweb et de BMC et qu’ils n’allaient pas passer un relais. Avec le coureur de Katusha, on s’est rapidement dit qu’on n’allait pas les amener dans un fauteuil, on les a attaqués à tour de rôle, je ne suis pas déçu, on a tenté. Sébastien Hinault nous avait demandé d’être actif dans le final. On a été à l’avant toute la journée. Je ne vais plus avoir beaucoup d’opportunités pour m’exprimer, je me sens bien alors je vais continuer d’essayer. »