Cette année, le Tour de Grande-Bretagne n’a pas proposé un parcours à la hauteur de l’ampleur que l’événement a pris depuis quelques années. S’il en faut pour tous les goûts, sept des huit étapes étaient destinées à se terminer par un sprint, ne laissant qu’une seule journée aux rouleurs pour se jouer la gagne sur un contre-la-montre. Et Lars Boom (Team LottoNl-Jumbo), que l’on n’avait plus vu à pareille fête depuis un certain temps, en avait profité pour devancer les autres favoris et prendre le maillot vert synonyme de leadership au classement général. Il n’avait alors, au départ ce matin, qu’à rester au sein du peloton, tout en se méfiant de ses adversaires les plus dangereux, qui avaient prévu de partir à la chasse aux bonifications. Mais rien n’est venu contrarier les plans du Néerlandais, pas même une offensive de dernière minute de l’un de ses plus sérieux concurrents.

Mais avant cela, il fallut aux coureurs restant dans le peloton affronter les plus terribles éléments qui puissent exister en Grande-Bretagne, le vent et la pluie. La route les menant à Cardiff fut loin d’être de tout repos, et le paquet ne mit pas longtemps à imploser. Et au lieu de voir partir une traditionnelle échappée matinale, ce sont une quarantaine de garçons qui ont fait la différence, laissant les autres à leur peine, battus avant tout par le froid et l’eau qui ruisselait sur leurs maillots. Ce qui apporte un contraste tout particulier avec les coureurs qui sont en train de terminer la Vuelta, en manches courtes et sous le soleil. Un temps, un King of Mountain, comme ils sont nommés outre-Manche, a animé la course et permis à Gorka Izagirre (Movistar Team) de s’isoler. Mais rapidement, il comprit qu’une tentative de la sorte était vouée à l’échec si loin de l’arrivée.

A contrario, celle d’Edvald Boasson Hagen (Dimension Data) fut remplie de succès. Un premier essai après le dernier sprint intermédiaire a d’abord été pris en chasse par Boom en personne, mais le second à trois bornes du but n’a provoqué aucune réaction immédiate au sein du peloton. Le Norvégien, qui espère lever les bras une nouvelle fois dans 15 jours pour les Championnats du Monde chez lui, n’en demandait pas tant. Et s’il avait en tête de récupérer les huit secondes qui lui manquaient pour remporter la course par étapes britannique, il n’en fut pas moins heureux de décrocher le bouquet du vainqueur, que Richeze (Quick-Step Floors) aurait pu lui ravir dans les derniers mètres s’il était parti plus tôt. Comme quoi, un profil tout plat n’est pas forcément synonyme de sprint groupé. A coup sûr, EBH sera à surveiller sur le circuit de Bergen. – Adrien Godard

Classement 8ème étape :

1. Edvald Boasson Hagen (NOR, Dimension Data) les 180,2 km en 4h19’00 » (41,7 km/h)
2. Maximiliano Richeze (ARG, Quick-Step Floors) m.t.
3. Alexander Kristoff (NOR, Katusha-Alpecin) m.t.
4. Luka Mezgec (SLO, Orica-Scott) m.t.
5. Brenton Jones (AUS, JLT Condor) m.t.
6. Andrea Pasqualon (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
7. Floris Gerts (PBS, BMC Racing Team) m.t.
8. Fernando Gaviria (COL, Quick-Step Floors) m.t.
9. Jonas Koch (ALL, CCC Sprandi) m.t.
10. Elia Viviani (ITA, Team Sky) m.t.

Classement général :

1. Lars Boom (PBS, Team LottoNL-Jumbo) en 30h56’24 »
2. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Dimension Data) à 8 sec.
3. Stefan Küng (BMC Racing Team) à 10 sec.
4. Victor Campenaerts (BEL, Team LottoNL-Jumbo) à 13 sec.
5. Michal Kwiatkowski (POL, Team Sky) à 18 sec.
6. Jos Van Emden (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
7. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) à 24 sec.
8. Tony Martin (ALL, Katusha-Alpecin) à 25 sec.
9. Owain Doull (GBR, Team Sky) à 33 sec.
10. Ryan Mullen (IRL, Dimension Data) à 38 sec.