Jusqu’à samedi, Vélo 101 pose les enjeux en cinq thèmes de la 99ème édition du Tour des Flandres.

Bien que le Ronde reste et restera à jamais le Ronde, le Tour des Flandres a comme perdu de son âme depuis 2012. Qu’il semble bien loin le temps du Mur de Grammont, du Bosberg et de l’arrivée à Meerbeke ! Pour la quatrième année consécutive, le lieu d’arrivée est délocalisé à Audenarde. Le deuxième monument de la saison fait sans ses lieux historiques, mythiques. Disons-le, le nouveau final est loin d’avoir séduit tous les adeptes. La magie du Tour des Flandres résidait dans son imprévisibilité. Impossible de savoir avec certitude où la course se décanterait et où le futur vainqueur poserait les bases de son futur succès. Depuis que l’aire d’arrivée est passée de Ninove à Audenarde en 2012, les choses ont bien changé. Aucune des trois dernières éditions ne s’est avérée mémorable, en tout cas réellement marquante par un scénario de course un tant soit peu débridé.

Qu’il semble bien loin aussi le temps où l’on piaffait d’impatience pour découvrir ce nouvel enchaînement des monts concocté par l’organisation. Sur le papier, le passage au Vieux Quaremont et au Paterberg dans les 20 derniers kilomètres avait le double avantage d’être intéressant sportivement tout en proposant deux mythes du Tour des Flandres en remplacement du Mur de Grammont et du Bosberg comme juges de paix. Dans les faits, ce parcours durci a une nette tendance à aseptiser l’épreuve. Les favoris, sûrs de leurs faits, ont tendance à cadenasser la course longue de 264 kilomètres avant les deux derniers monts. En atteste cette édition 2013, où une cinquantaine de concurrents était encore en lice pour la gagne au pied de la dernière escalade du Quaremont. Le Vieux Quaremont, c’est d’ailleurs là que tous les vainqueurs depuis 2012 ont placé leur accélération décisive.

Pour remédier à cela, l’organisation n’a cessé de proposer quelques ajustements au parcours initial. En 2013, une difficulté supplémentaire était inscrite au programme en début de parcours sans que cela ait rencontré l’effet escompté. L’an dernier, changement de braquet : le mythique Koppenberg est rapproché de trente kilomètres et se situe désormais à 50 bornes de l’arrivée. Là encore, sans que cela ait une incidence directe sur le déroulé de la course.

Cette année, nouveau changement. Deux bergs ont été ajoutés par rapport à la dernière édition : le Tiegemberg en début de parcours et surtout le Berendries à moins de 100 kilomètres de l’arrivée. La boucle finale n’est donc pas modifiée. Les repères seront les mêmes que l’an dernier. Cela sera-t-il suffisant pour redynamiser la course ? L’hécatombe parmi les favoris pourrait bien donner quelques idées aux outsiders qui voudraient anticiper. Sur les deux dernières éditions, la chance a régulièrement souri aux audacieux… pour les places d’honneur. Jurgen Roelandts en 2013 et Greg Van Avermaet en 2014 l’avaient prouvé. L’absence des deux cadors Tom Boonen et Fabian Cancellara ouvre qui plus est de nouvelles perspectives pour ces outsiders qui en temps normal seraient trop justes pour s’accrocher dans le Quaremont et dans le Paterberg. Deux difficultés qui ne seront peut-être pas aussi décisives cette année…

Les 19 monts du Tour des Flandres 2015 :

• Km 87,2 : Tiegemberg (750 mètres à 5 %)
• Km 112,2 : Vieux Quaremont (2200 mètres à 4 %)
• Km 122,5 : Kortekeer (1000 mètres à 6,4 %)
• Km 130 : Eikenberg (1200 mètres à 5,2 %)
• Km 133,1 : Wolvenberg (645 mètres à 7,9 %)
• Km 145,8 : Molenberg (463 mètres à 7 %)
• Km 166,3 : Leberg (950 mètres à 4,2 %)
• Km 170,4 : Berendries (936 mètres à 7 %)
• Km 175,7 : Valkenberg (540 mètres à 8,1 %)
• Km 186,3 : Kaperij (1000 mètres à 5,5 %)
• Km 193,7 : Kanarieberg (1000 mètres à 7,7 %)
• Km 209,6 : Vieux Quaremont (2200 mètres à 4 %)
• Km 213 : Paterberg (360 mètres à 12,9 %)
• Km 219,6 : Koppenberg (600 mètres à 11,6 %)
• Km 225 : Steenbeekdries (700 mètres à 5,3 %)
• Km 227,5 : Taaienberg (530 mètres à 6,6 %)
• Km 237,7 : Kruisberg (2500 mètres à 5 %)
• Km 247,5 : Vieux Quaremont (2200 mètres à 4 %)
• Km 251 : Paterberg (360 mètres à 12,9 %)