Comment vous êtes vous préparée cette saison ? Un programme différent des autres années ? 

Oui, j’ai coupé plus longtemps. J’ai repris l’entraînement avant les fêtes de noël. Comme il y avait beaucoup de neige à Besançon, j’ai fait du ski de fond et un peu moins de route à cause des conditions météos. J’ai commencé à faire du foncier en janvier puisqu’on avait un stage avec l’équipe de France à Calpe, début février. Il fallait que j’aie un minimum de foncier avant ce stage. Donc je n’ai pris part qu’à un stage cette saison, contre quatre l’année passée. 

J’ai également été invitée une semaine en Guadeloupe en fin février. Le but, c’était de promouvoir le cyclisme féminin. Les Rondes Vertes organisait l’évènement. Depuis plus de douze ans, ils invitent chaque année des VTTistes. Il y a eu Julien Absalon, Julie Bresset ou Pauline Ferrand-Prévost qui y sont passés. Cela m’a permis de rouler au soleil, sur l’île, découvrir de nouveaux endroits et goûter à la culture guadeloupéenne. C’était en quelque sorte un stage au soleil. 

J’ai repris la compétition avec la course du club Creuset Oxygène à Guéret, le week-end du 4 mars. J’ai enchaîné le week-end suivant avec une course sur route à Besançon. Je vais d’ailleurs participer à une nouvelle course sur route à côté de Besançon, ce samedi, pour préparer la manche de la Coupe de France à Lourdes, dans deux semaines. 

Sur la première manche de Coupe de France à Marseille, vous terminez à la 10ème place. Les sensations étaient plutôt bonnes. 

C’est ce que je me suis dit à l’arrivée. Pour la reprise sur les courses nationales, j’ai pu enfin faire une course complète, où je ne souffre pas sur le vélo. Sur les bosses, j’avais le jus pour appuyer sur les pédales. L’année dernière, c’était plus compliqué. Lorsque j’entamais une bosse, je n’avais pas de force, même au début de la course. Du coup, commencer la saison nationale sur ses bonnes sensations, ça fait plaisir. 

Par rapport à ce que j’ai démontré auparavant, cette dixième place n’est pas forcément une réussite, mais après ma saison 2017, c’est de bon augure. J’ai senti que mes jambes répondaient présent. J’ai enfin pu faire une course où j’ai pu m’exprimer et tenir bon dans le dernier tour. J’ai pu conserver ma place de dix car derrière moi, les filles poussaient. Donc ça fait vraiment plaisir d’avoir réalisé une course complète. 

Votre début de saison plus allégée qu’à l’habitude favorise les performances en course ? 

Je ne sais pas si cela joue vraiment, car l’année dernière pour ma première course à Banyolès, j’avais réussi à prendre la quatrième place alors qu’il y avait un niveau hyper relevé. Mais c’est vrai que ce genre de préparation ne marche qu’un lapse de temps. Les stages permettent d’être au niveau sur les premières courses où on se sent pousser des ailes. Mais lorsque l’intensité retombe lors des entrainements, moins difficile que ceux en stage, notre corps prend un coup de massue. Cette année, je me suis fixé des objectifs bien moins élevés. L’année dernière, je voulais rééditer ma saison de 2016. Je voulais faire de belles courses et quand j’ai senti que les jambes ne répondaient pas, le moral a chuté. Quand je termine 60ème en Coupe du Monde alors que j’ai l’habitude de flirter avec le top 20, ça fait un peu mal psychologiquement. 

Quels seront les objectifs pour cette saison 2018 ?

Cette année, je me suis fixé des objectifs plutôt nationaux. Je ne me concentre pas sur l’international. Après cela peut m’arriver d’aller en Allemagne, en Suisse ou en Autriche pour me tester en compétition, mais l’objectif reste de travailler pour les coupes nationales. Je veux surtout retrouver mon niveau sur les compétitions nationales, car l’année dernière, je l’avais perdu, j’étais très loin de la tête de course, que ce soit au niveau des places ou du temps sur la ligne. Donc cela va être mon axe de travail. 

Je ne souhaite pas participer aux manches de la Coupe du Monde mais je ferais peut-être La Bresse, en fonction de la progression de ma saison. Si je me sens bien durant l’été, je pourrais prendre le départ de la dernière manche. Mais si c’est pour ne prendre aucun plaisir, je n’y serai pas, ou en tout cas, pas sur le vélo. 

Quelles sont vos ambitions sur la prochaine manche de Coupe de France à Lourdes ? 

Faire mieux que ce que j’ai fait à Marseille. La préparation continue. A Lourdes, je vais avoir encore plus d’entraînements dans les jambes qu’à Marseille. J’espère pouvoir faire mieux que 10ème et avoir de meilleures sensations. Petit à petit, j’aimerais me rapprocher du top 5, voire du top 3. A Marseille, le plateau était très relevé avec des étrangères, qui étaient devant moi, donc un rapproché semble possible. 

Concernant le général ? 

Pour le moment, vu que je n’ai disputé que la première manche, je ne sais pas vraiment. Je verrai sûrement après Lourdes comment cela se passe. Je vais essayer de me rapprocher des podiums et tenter de faire quelque chose au général, mais pour le moment, je ne me suis pas fixé d’objectifs particuliers. 

Les Jeux olympiques de 2020 sont-ils encore dans un coin de votre tête ? 

Évidemment. Je pense que c’est LA saison qui peut permettre la transition entre les J.O. de 2016 et ceux de 2020. C’est l’année où il faut que j’en fasse moins pour partir plus tranquille psychologiquement en 2019. Et, pourquoi pas, espérer être dans la bataille pour la sélection des Jeux de 2020. C’est sûr que cela reste l’objectif à long terme. 

-Propos recueillis par Léo Labica