Tous les mois, Vélo 101 part à la rencontre d’une femme active dans l’univers du cyclisme. Elles sont nombreuses à graviter autour d’une discipline qui n’est plus, depuis longtemps, réservée qu’à la seule gente masculine. Cette rubrique, notre saga de l’année 2010, permet ainsi de mettre en lumière ces femmes impliquées dans le cyclisme. Elles sont championnes ou assistantes, elles sont épouses de coureur ou bien hôtesses, elles sont mamans de champions ou bien élues… Ce mois-ci, c’est une jeune fille de 16 ans en la personne de Cécile Delaire (Team Keops-Itwo) que nous rencontrons. Originaire de Tours, Cécile Delaire est en 1ère STG (Sciences et Techniques de Gestion) à Tours dans l’idée de devenir comptable. Elle pratique le VTT depuis 2006, vient d’intégrer la catégorie Juniors et nous raconte sa passion pour son sport.

Cécile, comment es-tu arrivée au VTT ?
J’ai commencé en 2006, en Minimes 1, après avoir fait de la danse, du tennis, du cheval… J’ai eu très vite des résultats en TRJV et ça m’a plu. Au début, je ne connaissais pas du tout le haut niveau, je n’avais pas de modèle en particulier, mais la pratique en elle-même m’a attiré. Le fait de se donner à fond.

Pourquoi avoir choisi le VTT ?
Mon frère a commencé un an avant moi. J’ai voulu essayer et nous sommes montés de niveau en niveau. Nos parents nous ont toujours soutenus quand nous en avions besoin.

Quelles ont été les belles lignes de ton palmarès avant ton arrivée chez les Juniors cette année ?
J’ai commencé l’année dernière en Coupe de France Cadettes à Saint-Raphaël. Je partais pour faire dans les 5, voire un podium, et j’ai gagné ! Ensuite j’ai crevé à Pernes-les-Fontaines, fini 4ème aux Orres et 3ème sur la manche finale. J’ai fini 3ème du classement général. Aux Championnats de France, j’étais partie pour faire deuxième, mais j’ai cassé la chaîne et fini 4ème au pied du podium. Et j’ai conclu ma saison en remportant le Roc d’Azur Cadettes.

A l’entame de ton année de Juniors 1, qu’ambitionnes-tu ?
Je vais essayer de faire dans les 5 au classement général de la Coupe de France. J’aimerais tenter également de monter sur le podium sur une manche dans l’année. Mais tout cela reste des objectifs, on verra bien, je sais que ça va être dur.

Prépares-tu certains rendez-vous spécifiquement ?
On va voir ça avec mon entraîneur. Il m’a déjà demandé mes objectifs donc on verra. Je vais me baser principalement sur les Championnats de France. Ce sera l’objectif. Puis toutes les Coupes de France.

Comment une féminine se situe-t-elle par rapport à des aspects comme la diététique ?
A la maison, c’est maman qui fait la cuisine. Mais je ne fais pas du tout le métier au point de vue diététique.

Et la mécanique ?
C’est un aspect que je subis. Il faudrait que j’apprenne à faire la mécanique. Avec les TRJV, je m’arrêtais à changer les pédales et le plateau, à la rigueur une chambre à air. Mais en mécanique je suis larguée. Je sais qu’il faut que je progresse en vue d’épreuves comme l’OffRoad PACA à Cassis, où nous avons une grande boucle sans zone technique. Il faut savoir réparer seule.

Y a-t-il une sportive qui te fasse rêver aujourd’hui ?
Peut-être pas jusque-là mais qui m’impressionne, à commencer par ma coéquipière Julie Berteaux. Ensuite, toutes les Elites. Pas une en particulier mais toutes.

Même si le VTT est un peu plus féminisé que d’autres disciplines du vélo, tu évolues tout de même dans un univers très masculin, comment le gères-tu ?
En général je m’entends mieux avec les gars qu’avec les filles donc ça me va très bien ! Je m’entraîne plus souvent avec les garçons et je pense que c’est un avantage. Evidemment, ils roulent un peu mieux donc on est poussé à les suivre. Ca nous fait progresser.

Ca t’aide à progresser en technique ?
Oui car ils avancent vite et passent dans des endroits par lesquels on est obligés de passer derrière eux. On se sent obligé de les suivre et ça aide.

N’as-tu jamais craint la blessure, en tant que fille ?
Pas vraiment. Je ne suis pas douillette et j’aime me faire mal. Mais depuis que je suis tombée et que je me suis blessée au tendon, j’appréhenderai peut-être un peu plus mais ça roule.

Des filles de ton âge, leur conseillerais-tu de se lancer dans une carrière de haut niveau à VTT ?
Oui car c’est intéressant et c’est une bonne expérience à prendre. Et ça change la personne, ça apporte beaucoup de confiance en soi. Professionnellement, ça m’apportera. Pour trouver du travail, les employeurs privilégieront les gens motivés. Et ceux qui pratiquent le sport à haut niveau le sont.

A 16 ans, comment entrevois-tu ton avenir dans le VTT ?
Le VTT, c’est surtout le plaisir pris sur le vélo. Après, si je peux découvrir d’autres pays, sachant que je n’ai jamais pris l’avion et que je ne suis jamais allée hors de France… Ca peut devenir un élément important. Maintenant, au niveau des études, je vais déjà essayer d’avoir mon bac.