Le géant qu’est le Roc d’Azur a débuté ce matin, avec le départ de l’Isostar Masters Roc, pour 41,7 kilomètres d’une course parfaite pour lancer les hostilités. Suspens, expérience et renouveau ont été les maîtres mots de cette première épreuve d’une longue série. Le départ a été donné en deux vagues, tôt ce matin, alors que la température dépassait à peine les quinze degrés.

En première ligne, Vassal, dossard 21001 sur le dos, mais aussi Yannick Marie ou encore Romain Bouthier. La sélection se fait d’abord naturellement, par l’arrière, avec les vététistes qui ne parviennent pas à suivre le rythme imprimé devant. C’est aussi ce qui fait le charme du Roc d’Azur, cette hétérogénéité des niveaux, ou chacun peut accomplir son objectif : essayer de gagner, ou tout simplement finir cette course mythique, un réel accomplissement personnel.

Mais à l’avant, quatre hommes prennent rapidement la poudre d’escampette. Parmi eux, Thibaut Vassal, ou encore René Hordemann, l’Allemand qui a déjà signé deux top 10 sur cette course, par le passé. Le quatuor résiste aux tentatives de retour de leurs poursuivants, mais aussi… aux vagues, qui poussées par le fort vent, envahissent à certains endroits le parcours. Entre terre, sable et mer… de quoi laver les vélos, bien salis par la poussière présente sur le circuit.

En 2010, date de sa dernière victoire, l’ancien champion de France masters avait construit son succès en accélérant dans les descentes. Une tactique qui s’était avérée payante. Six ans après, même rengaine ; Vassal prend les devants dans la descente technique du Col du Bougnon, et prend rapidement un petit écart. Le coureur de 37 ans sait qu’il faut absolument qu’il conserve ce léger avantage qui est le sien, pour espérer s’en tirer dans le final plat mais rendu très difficile à cause du vent 3/4 face.

Thibaut Vassal gère sa fin de course qu’il sait désormais gagnée, et savoure en levant les bras sur la dernière ligne droite, alors que derrière lui les premiers confettis du Roc sont jetés, en son honneur. Le voilà triple vainqueur du Masters Roc, sept et six ans après ses premières victoires ici même, à Fréjus. René Hordemman et Damien Guillemet complètent le podium. De quoi satisfaire pleinement le coureur allemand, qui participe à son troisième Roc d’Azur, qui en a profité pour amener toute sa famille dans le sud de la France, pour l’occasion. Histoire de faire découvrir le charme de la Côte d’Azur, mais aussi voir ce géant qu’est le Roc.

Géant, c’est le cas de le dire. Ni les supporters (déjà nombreux) sur le parcours, ni Thibaut Vassal et le reste des participants ne vous diront le contraire. Le désormais triple vainqueur de la course connaît parfaitement son sujet. Il avait pourtant pris un léger risque au départ, en choisissant de courir avec vélo tout suspendu, alors que la plupart des partants privilégient un vélo sans suspension à l’arrière. Mais le vélo avec lequel Thibaut Vassal a couru (et gagné) aujourd’hui, n’est pas n’importe lequel. Sur son cadre, on peut lire le nom de Jaroslav Kulhavý, qui n’est autre que le champion olympique de VTT, en 2012.. Le confort a primé sur la légèreté, l’expérience aussi. Cette année, contrairement aux autres, il ne participera pas au Roc Marathon, qui a lieu demain. Son magasin l’appelle, le retour à la vraie vie continue. Avec malgré tout, une nouvelle ligne prestigieuse au palmarès…