Claire Floret et Amandine Martin, nous vous avions quittées au Chalet Reynard sur le Mont Ventoux, comment s’est passée la fin du Tour pour les Elle du peloton ?
Claire Floret : Je craignais particulièrement l’étape de Culoz à cause du dénivelé positif. Finalement, c’est celle que j’ai préférée. Le paysage était magnifique. Les bosses et les cols se passaient relativement bien. On ne s’ennuyait pas parce qu’on s’est rendu compte une fois en montagne que ce n’étaient pas les étapes de plat qui nous plaisaient le plus. C’étaient les étapes les plus longues donc celles qui faisaient le plus mal aux fesses.
Amandine Martin : J’ai trouvé les Alpes magnifiques. D’ailleurs, je ne les appréhendais pas du tout. J’avais plus peur des Pyrénées par rapport aux forts pourcentages. Les cols pyrénéens sont réputés assez courts mais avec des pentes raides à 12-13 %. Finalement, tout s’est bien passé. Comme a dit Claire, les Alpes et les Pyrénées sont les régions où on s’est le plus régalé avec de beaux paysages. C’est moins lancinant, on ne s’ennuie pas.

Avez-vous continué de grimper chacune à votre rythme avant de vous retrouver au sommet des cols ou avez-vous changé de stratégie ?
Claire Floret : Oui, on a continué comme ça jusqu’au bout. Ça permettait de se faire plaisir et de ne pas se mettre dans le dur pour les personnes moins bonnes grimpeuses.

Comment avez-vous géré les douleurs et les conditions climatiques difficiles de fin de Tour ?
Claire Floret : Il n’y a pas eu plus d’aggravation des blessures. Il n’y a pas eu d’augmentation de la douleur non plus et, pour certaines comme moi, les douleurs sont même passées. L’étape de Morzine est la seule où nous avons pris la pluie. Ça fait ressortir les douleurs articulaires mais comme l’étape suivante était celle des Champs-Elysées, toute plate et plus courte, ça n’a pas été un souci. Maintenant c’est fini donc on va avoir le temps de réparer nos blessures.

La solidarité est-elle restée la même jusqu’à la fin du Tour ?
Claire Floret : Oui, on est restées la bande de copines qu’on était. On n’a pas envie de se séparer maintenant. On sait qu’on va se quitter demain et ça va être dur. Les gens qui sont autour de nous ont vu que l’ambiance était chouette.

La mobilisation autour de vous est-elle restée la même ?
Claire Floret : A partir du moment où on a eu le reportage sur France 2, les gens nous reconnaissaient un petit peu plus. Je ne dirais pas qu’elle a augmenté, mis à part sur la dernière étape, en Ile-de-France, qui est un peu notre région d’origine puisque le club est domicilié à Courcouronnes. On a eu un peloton d’une centaine de personnes qui nous a accompagné sur les Champs. On était très fières. C’était un peu l’aboutissement de ces trois semaines. Voir l’engouement qu’il y avait autour du projet… Cette dernière étape était une sorte de concrétisation.

C’était la 1ère édition, vous êtes déjà partante pour l’année prochaine ?
Claire Floret : Moi oui, sans hésiter. J’ai très envie de repartir. On a vécu trois semaines superbes. On est déjà nostalgiques et, par expérience, l’année va être longue avant d’être au prochain Tour de France.
Amandine Martin : Moi je serai toujours partante pour les aider dans la recherche des sponsors et des soutiens.

Vous étiez suivies médicalement, quelles évolutions physiques avez-vous constatées ?
Claire Floret : On a eu une deuxième session de plis cutanés. On s’est rendu compte qu’on avait perdu beaucoup moins de poids sur la deuxième partie parce que la plus grosse perte s’est faite sur les dix premiers jours. Mon expérience de l’an dernier m’a montré que la perte de poids la plus importante avait lieu la semaine suivant le retour parce qu’on fait de la rétention d’eau avec les stocks de glycogène. On va se mettre au repos, donc les stocks de glycogène vont s’en aller tout doucement avec l’eau en même temps. On va donc perdre du poids mais qu’on devrait vite reprendre.

Propos recueillis à Paris le 24 juillet 2016.