Les pentes surchauffées du Ventoux ont laissé des traces dans les organismes des quelques plus de 100 filles qui ont vaincu le Géant de Provence en allant jusqu’au bout d’elles-mêmes. A tel point que des spectateurs présents en avaient des frissons, disant que « c’est bien plus intense que les mecs » ! N’en jetez plus ! A ce propos, on donne ici des nouvelles de Fanny Leleu que ses supporters n’ont sûrement pas reconnue, loin, très loin de son vrai niveau, samedi sur le Ventoux. Elle en rêvait, elle l’a fait mais a fini dans l’ambulance, suite à un malaise, hachée menu par la fatigue ! Elle a pourtant tenu à finir, à 1h30 de la première, tout ça parce que c’est le Ventoux et qu’elle s’en faisait une joie. Pour une première, elle s’en souviendra. Renseignements pris aujourd’hui auprès de son encadrement, elle s’est surentraînée jusqu’au bout avec cet objectif du Tour Cycliste Féminin. Elle n’a pas du tout surcompensé. Les premières étapes n’étaient pas terrible, mais ça passait. Sur le Ventoux, et avec tout ce qu’il y avait en hors d’œuvre, plus les 35°C bien tapés, ça ne l’a pas fait. 4 jours sans vélo lui feront le plus grand bien et nous permettront de la voir revenir plus forte encore, dans le Ventoux et bien au delà.

Peut-être plus encore que la dénivellation, ce sont les transferts qui tuent les organismes. Les organisateurs ont eu la riche idée de sortir de l’Ardèche, pour visiter la Drôme, le Vaucluse ou encore la Lozère. Superbe idée mais l’intendance reste ancrée à St Alban Auriolles. 2 heures en moyenne de transfert le matin, autant le soir. Ajoutez-y la surchauffe et la jeunesse de beaucoup d’effectifs. Comme beaucoup de dirigeants qui se démènent pour organiser des courses en France, ceux du Tour Cycliste Féminin ne sont pas millionnaires, ils ne roulent pas sur l’or (malgré un sponsor « Or en Cash »). Et si la FDJ leur vient en aide comme c’est le cas de l’équipe cycliste Espagnole, financée par la loterie sur le football, gageons qu’ils sauront utiliser ce budget pour la logistique des équipes. Sujet d’avenir, car cette épreuve mérite la plus grande attention des partenaires et des équipes, c’est certain.

Dimanche 4 septembre, Grand Prix Cévenol, entre Florac et le Mont Lozère dont le sommet est situé sur la commune du Bleymard. Après le col du Sapet escaladé dès le départ, puis celui de Finiel, deux escalades du Mont sont au programme avec une arrivée au sommet. C’est dans la première difficulté que l’expérimentée Brésilienne Flavia Oliveira, 35 ans, et 7ème des JO chez elle à Rio, a choisie de tester ses adversaires. Vainqueur au sommet du Ventoux la veille, Anna Kiesenhofer a quelque peu tardé à mettre en route, flânant à l’arrière du peloton, un peu comme un Chris Froome au même moment sur la Vuelta … La sanction sera la même que pour le coureur du Team Sky puisque les routes de Lozère ont eu raison de ses qualités de grimpeuse. Au final c’est bien la Brésilienne Flavia Oliveira, qui court pour une sélection Belge mixte, qui l’emporte au bout des 127 km en 4h10’21 ». Elle devance une autre fille d’expérience en la personne d’Edwige Pitel, qu’elle repousse à 3’06 » et l’Espagnole Victoria Margarita Garcia, à 4’22 ». L’Autrichienne Kiesenhofer, maillot rose de leader est dépossédée de son bien, loin trop loin, à 5’42 ». Elle perd donc sa belle tunique pour en retrouver une très belle quand même, celle de Scott-Vélo 101-Risoul !

Des maillots de leader, il n’y en a guère au matin de la 5ème étape courue contre la montre entre la Bégtude-de-Mazenc et Cherols. 7.7 km, de creux et de bosses, sur des routes sinueuses. Toutes les nations présentes découvrent en détail, la belle campagne française. Pas de maillots distinctifs au départ ce matin, les filles roulent avec leurs combinaisons habituelles. La faute à une absence de combinaisons distinctives, second poste de dépenses obligatoires, une fois les sponsors trouvés.

Les départs sont donnés de minute en minute. Les filles doivent débuter par un petit raidard avant de basculer et d’aller sonder le mistral qui va grandissant. Le parcours n’est cependant pas assez long pour créer de réels écarts. L’expérimentée Edwige Pitel qui remonte peu à peu au classement, délestée de son maillot tricolore qui lui va bien, va l’emporter en 12’43″11 devant l’Italienne Lara Vieceli, à 2″, et la Norvégienne Katrine Aalerud, à 15″ déjà. Belles 5ème et 6ème places de Marjolaine Bazin et Séverine Eraud. Pour le maillot rose, ça se resserre. Edwige Pitel reprend 30″ à Anna Kiesenhofer, 13ème du chrono, et surtout 59″ à la Brésilienne Flavia Oliveira, qui garde 1’20 » sur Anna Kiesenhofer et 2’15 » sur une Edwige Pitel qui attend son heure, et tenter de prendre la place qu’elle a manquée l’an passé, 2ème seulement.