La 16ème édition de l’épreuve cyclosportive était une nouvelle fois le « prologue » de l’épreuve Elites disputée l’après-midi. Si l’épreuve phare partait de Chalon en Champagne pour rejoindre Ay-Champagne, les cyclosportifs ont parcouru une vraie boucle développant jusqu’à 1600 m de dénivelé pour 150 km, quand le petit se limitait à 105 km.

Paul Seuwin-02© Boucles de la Marne

Sur la ligne de départ, un temps agréable s’annonçait déjà mais un petit cafouillage qui passait inaperçu sur le moment allait fausser la course sur le petit parcours. En effet, au micro par 2 fois (au départ réel puis au fictif), le speaker annonçait que le grand parcours allait partir en 1er, suivi quelques minutes plus tard par le petit parcours. Pour autant, quelques petits malins dont le 1er et le 2ème du petit parcours sont partis avec le grand parcours, gagnant ainsi quelques minutes impossibles à reprendre pour les suivants. Si tout le monde roulait effectivement avec une plaque de cadre et une puce permettant d’être classé, rien ne permettait de savoir qui était parti à quelle heure – et donc sur quel parcours. De même, lorsque les 2 parcours se sont séparés, aucun tapis de chronométrage n’a permis d’enregistrer le passage sur la grande ou la petite boucle. Nous avons donc quelques coureurs inscrits et classés sur le grand mais ayant décidé de couper sur le petit, soit avec 45 km de moins au compteur que les petits copains. Pour résumer, l’organisateur fait confiance à la déontologie de chacun mais hélas ça ne marche pas comme ça dans l’esprit de tous.

Des dossards distinctifs ainsi qu’un tapis de chronométrage présent sur chacune des 2 boucles suffiront la prochaine fois à distinguer qui fait quoi.

Pour autant, 3 km après le départ réel une belle bosse de 4 km jusqu’à Champillon à la pente régulière permettait d’étirer le peloton, former des groupes et d’éviter ainsi tout stress. Surtout qu’il fallait enchainer quasiment immédiatement avec une autre bosse, celle d’Hautvillers. Au sommet de celle-ci les compteurs n’affichaient que 10 km et pourtant les classements commençaient déjà se figer.

Paul Seuwin-05La 1ère boucle dans le vignoble champenois | © Boucles de la Marne

A l’avant de la course, Jérémy Lecroq, professionnel chez Vital Concept et manifestement venu pour s’entrainer (jambières et maillot long) profitait de la descente qui suit pour attaquer. En plus de l’attitude étrange d’un coureur pro voulant en remontrer à des amateurs, on s’interroge aussi sur son état d’esprit qui consiste à attaquer des cyclosportifs en descente avec les risques qu’il fait prendre à ses poursuivants, pas forcément aussi habiles que lui. Il aurait été préférable que le garçon accompagne la course (et plusieurs groupes) plutôt qu’il ne la fausse, et qu’il fasse rêver en racontant son expérience de jeune pro, ses 2 participations à Paris-Roubaix ou sa victoire au GP de Lillers. Au lieu de cela, il s’est relevé de l’échappée pour attendre les poursuivants en tirant des bouts droits ça et là, à plus de 50 km/h tout en expliquant qu’il essayait d’organiser la marche en avant ! Heureusement il se plaçait sur la route de sorte à ce que les membres de son groupe soient abrités.

Sur le plan de la course à l’avant, l’échappée initiée par Jérémy Lecrocq a ainsi propulsé 7 cyclistes, devenus 5, 4, 3 puis 2 au fil des bosses, des bifurcations de parcours ou du « relevage ». Il restait encore 55 km à parcourir au moment où l’enchainement des 2 dernières côtes allait dessiner le classement final : le col d’Avize – ça ne s’invente pas ! – (800m à 11%) suivi de la côte d’Oger (2 km à près de 5%). Paul Seuwin du LC Crèvecoeur-le-Grand appuyait un peu plus fort sur les pédales pour décrocher Nathan Fogel, son dernier compagnon d’échappée. Si son avance était alors de près de 5 min, il restait encore 50 km quasiment plats et relativement exposés au vent. Et malgré une allure qui n’a pas vraiment faibli à l’arrière, l’écart a continué d’augmenter pour atteindre quasiment les 6 min sur la ligne d’arrivée !

Paul Seuwin a d’ailleurs pris une dimension supplémentaire depuis la saison passée : cet ancien triathlète s’est alors distingué sur les courses UFOLEP mais aussi en cyclosport comme en témoignent sa 3ème place lors de la Viking 2018 (arrivé pour la gagne) et sa victoire sur la Vélostar en début de mois.

Paul Seuwin-01Paul Seuwin avait déjà pris quelques longueurs dans la 2ème bosse | © Boucles de la Marne

Chez les filles, Virginie Loyer l’emportait avec 1 min 30 d’avance sur Christelle Brédard après une course disputée qui s’est finalement jouée sur une bordure dans la partie finale.

Au-delà de la course, les Boucles de la Marne sont une très belle façon de découvrir les vignobles de la Montagne de Reims. Les côtes y sont parfois sévères, mais les paysages superbes et l’organisation parfaitement rôdée. Le parcours qui change chaque année, était constitué de 3 boucles autour ou non loin de Ay-Champagne, permettant aux spectateurs de suivre assez aisément le déroulement des opérations. Avec un tel renouvellement, pas de lassitude possible d’autant que le site de départ/arrivée change lui-même à chaque fois. De quoi avoir envie de revenir pour la 17ème édition.

Paul Seuwin-04© Boucles de la Marne