Bradley Wiggins. C’est un grand pas en avant qu’a réalisé hier le Britannique Bradley Wiggins (Team Sky). Au train dans l’arrivée au sommet aux Lacs de Somiedo, et grâce au superbe soutien de Chris Froome, son coéquipier et dauphin au général – à 7 secondes seulement – l’Anglais a distancé ses plus dangereux adversaires. « Nous sommes un jour plus près du but mais il reste l’Angliru à négocier, a rappelé le Maillot Rouge. Nous continuerons à batailler au jour le jour jusqu’au bout et si tout va bien ce sera suffisant pour ramener le maillot à Madrid. Je me sens en forme et fort dans les cols. Reste que l’Angliru va être extrêmement difficile, mais ce sera dur pour tout le monde. J’ai gagné du temps aux Lacs de Somiedo et c’est une excellente chose pour la confiance. Ça va rendre les choses un peu plus faciles à gérer à présent. »

Joaquim Rodriguez. Incapable de suivre le rythme imposé par les Sky dans les derniers kilomètres d’ascension hier, l’Espagnol Joaquim Rodriguez (Team Katusha) ne gagnera pas la Vuelta cette année. A une semaine du terme de l’épreuve, il occupe le 18ème rang du classement général à 4’17 ». « J’ai pourtant donné le meilleur de moi-même dans cette quatorzième étape, a commenté le Catalan. Malheureusement ce n’était pas assez. Je ne pouvais pas faire mieux. Notre stratégie était parfaite. On avait mis deux gars dans l’échappée matinale, et ils ont beaucoup aidé Daniel Moreno quand il a attaqué. Mais les Sky ont été incroyables et il s’est avéré impossible pour nous de mener à bien notre stratégie. Le travail des équipiers de Wiggins a mis nos plans en l’air. Une fatigue psychologique s’est instaurée. »

Juan-José Cobo. Parmi les rares coureurs parvenus à reprendre du temps à Bradley Wiggins hier figure l’Espagnol Juan-José Cobo (Geox-TMC), qui pourrait bien avoir encore son mot à dire au classement général. Hier, le grimpeur passé à l’attaque dans l’ascension finale a terminé 20 secondes devant Wiggins. Le voilà 4ème au général à 55 secondes du maillot rouge. « Tout s’est déroulé de manière conforme à nos plans, a fait savoir Juan-José Cobo. Quand Daniel Moreno a attaqué j’ai compris que le moment était venu pour que je tente ma chance également. David De La Fuente était en tête mais lorsque je l’ai repris à 2 kilomètres du but il a été exceptionnel. Nous n’avons pas gagné l’étape mais je me rapproche de Wiggins et j’ai gagné de précieuses secondes. L’Angliru n’est pas un col qui me convient bien mais je suis en grande forme. »

Vincenzo Nibali. Lâché à la pédale à 3 kilomètres de l’arrivée, Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) estime avoir perdu une bataille mais pas la guerre. Les 81 secondes cédées hier en ce court laps de temps sont pourtant alarmantes. « Ce fut une journée terrible et pour dire la vérité je n’ai pas assez mangé entre les ascensions et les descentes, a avoué le Sicilien. J’ai eu un léger coup de fringale dans le final. Pour autant la Vuelta n’est pas perdue, il faut attendre de voir ce qui va se passer dans l’Angliru, puis il restera l’étape de Peña Cabarga et les deux journées dans le Pays Basque. » Désormais 7ème du classement général à 1’25 » alors qu’il occupait le 2ème rang à 4 secondes hier matin, Vincenzo Nibali devra compter sur un retournement de situation cet après-midi dans le redoutable col de l’Angliru.

Michele Scarponi. On l’avait vu rétrograder dès que la route s’élevait trop brusquement, hier Michele Scarponi (Lampre-ISD) a mis pied à terre au kilomètre 26. 37ème du général à plus de 24 minutes, le coureur italien ne pouvait plus rien attendre d’un Tour d’Espagne dont il avait pris le départ au rang de favori. « Je me sentais plus faible de jour en jour, je n’arrivais pas à récupérer, alors dans ces conditions il n’était plus possible de penser à continuer, a déclaré celui qui a terminé 2ème du Giro en mai. J’étais venu sur la Vuelta dans le but de réaliser un nouveau Grand Tour au top. Je savais que ça n’allait pas être facile mais j’ai bien plus souffert que je ne le croyais. Il va me falloir évaluer les raisons de cette faiblesse, probablement avec le staff médical, pour ensuite revenir finir la saison au Tour de Lombardie. »

L’étape du jour :

15ème étape : Aviles-Alto de l’Angliru (142,2 km). Parce que son nom est entré dans la légende des cols les plus durs d’Europe dès son introduction sur le parcours du Tour d’Espagne en 1999, l’Alto de l’Angliru devrait jouer son rôle de juge de paix cet après-midi à une semaine du terme du Tour d’Espagne. L’étape, relativement courte, inclura deux ascensions au préalable : l’Alto de Tenebredo (3,5 km à 10,3 %) et l’Alto del Cordal (5,3 km à 9,6 %). Mais ce sont surtout les 12,2 kilomètres finaux à 10,2 % qui marqueront les esprits. Au sommet du mythique col des Asturies, seuls les meilleurs grimpeurs du peloton ont pu s’imposer : José-Maria Jimeñez en 1999, Gilberto Simoni en 2000, Roberto Heras en 2002 et Alberto Contador en 2008. Il ne devrait pas en être autrement cet après-midi.