Robert Wagner. C’est Robert Wagner (Team Leopard-Trek), le poisson-pilote de Daniele Bennati, qui a semé la confusion à 300 mètres de la ligne d’arrivée hier à Haro. Alors qu’il lançait le sprint, il a bifurqué dans la dérivation générale, dont l’emplacement à l’entrée d’un rond-point prêtait à confusion, entraînant dans sa bévue une partie des sprinteurs candidats à la victoire d’étape ! « Il y a de la fatigue et le final a été un peu chaotique, a commenté le directeur sportif des Leopard Luca Guercilena. Tout ça a perturbé Robert Wagner, qui a suivi la moto à droite dans le rond-point quand la route de la course prenait la partie gauche. Nous sommes évidemment déçus d’avoir raté une telle opportunité. Daniele Bennati est en grosse condition et nous aurions dû gagner cette fois-ci, c’était clair. Il nous a manqué la chance mais ce sont des choses qui arrivent. »

Juan-José Haedo. Le sprinteur sud-américain Juan-José Haedo (Saxo Bank-SunGard) s’est montré suffisamment vigilant dans les derniers mètres de la seizième étape, hier à Haro, pour franchir le dernier rond-point du bon côté, profiter du bref instant de flottement de ses adversaires et s’adjuger sa première étape dans un Grand Tour. « C’est le succès le plus important de ma carrière, a affirmé l’Argentin. Gagner une étape d’un Grand Tour est la consécration ultime pour un coureur quand on a déjà gagné sur Tirreno-Adriatico, au Dauphiné et au Tour de Catalogne. Dans le final il y avait deux ou trois points sur lesquels il fallait être attentif. L’un d’eux était le rond-point final, dans lequel je suis passé limpidement par la gauche. J’ai toujours pensé qu’il fallait avoir de la chance dans un sprint. Il y a eu un instant d’hésitation quand des coureurs sont partis vers la droite, j’ai vu un trou sur la gauche et j’ai saisi l’opportunité. »

Joaquim Rodriguez. Cette fois, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) a perdu toute chance d’atteindre le Top 10 du Tour d’Espagne. Pris dans une chute collective à 15 kilomètres de l’arrivée hier, l’Espagnol s’est relevé avec peine. Il est reparti dans la douleur, abattu physiquement et moralement, pour boucler l’étape avec un retard de 11’02 ». Le voilà désormais repoussé à plus de seize minutes au classement général, en 23ème position. Se plaignant du bas du dos et du bras gauche, Joaquim Rodriguez a aussitôt été transféré à l’hôpital de Logroño, où les médecins ont procédé à des examens plus approfondis. Ces examens ont exclu tout trait de fracture mais ont révélé de fortes contusions dans la région lombaire, sur la main gauche et au bras gauche, 10 centimètres au-dessus du poignet. Un certain soulagement pour le Catalan.

Juan-José Cobo. Le leader du classement général Juan-José Cobo (Geox-TMC) s’est montré extrêmement vigilant dans les derniers hectomètres hier, à tel point qu’il s’est mêlé au sprint final pour aller chercher à l’arrivée la 10ème place… et quelques secondes qui sont toujours précieuses. Sur la ligne, il a repris 2 secondes à Froome, Fuglsang et Nibali, 5 secondes à Wiggins, Mollema et Monfort. « L’étape a été relativement tranquille jusque dans le final, mais au-delà de la forme physique, il fallait avoir la chance de son côté dans les derniers kilomètres pour éviter les chutes, a révélé Cobo. J’espère maintenant préserver mon maillot rouge à Peña Cabarga. L’équipe est motivée et prête à contrôler la course. Nous déciderons en course s’il convient mieux de passer à l’attaque ou d’employer une tactique défensive. »

L’étape du jour :

17ème étape : Faustino V-Peña Cabarga (211 km). Voilà peut-être la dernière occasion de réaliser des différences. Sur les routes sinueuses de Cantabrie, la dix-septième étape du Tour d’Espagne retournera défier l’ascension de Peña Cabarga (6,1 km à 8,9 %), au pied de laquelle le Maillot Rouge Igor Anton avait perdu toute chance de remporter le Tour d’Espagne l’année passée, lorsque victime d’une chute il s’était brisé le coude sur la chaussée. Cette fois, on espère que le leader du classement général pourra défendre ses chances dans cette difficile ascension, la dernière arrivée au sommet de cette Vuelta. Il s’agit d’une montée pour puncheurs plus typée pour des coureurs comme Juan-José Cobo que pour ses adversaires Chris Froome et Bradley Wiggins. La dernière montée emprunte des rampes maximales avoisinant les 19 %.