Christopher Froome. En s’imposant hier à Peña Cabarga, au bord de l’agonie, Chris Froome (Team Sky) a non seulement décroché son premier succès chez les pros mais il s’est surtout rapproché, bonifications aidant, à 13 secondes du Maillot Rouge. Et, à défaut de penser pouvoir distancer son adversaire à la pédale, c’est justement sur les bonifications qui resteront mises en jeu jusqu’à Madrid que se tourne désormais le Britannique. « Ça a été l’une des journées les plus dures de ma vie en raison de la difficulté et de la tension, a avoué Froome. C’était la dernière arrivée au sommet et donc l’une des dernières opportunités de faire la différence. Désormais la seule manière de reprendre du temps à Cobo, ce sont sans doute les bonifications. Avec l’équipe nous allons nous battre pour elles et rendre la vie dure au Maillot Rouge. »

Juan-José Cobo. Il lui a fallu un certain temps pour reprendre son souffle au bout d’une ascension dans laquelle il a tout donné pour préserver son maillot rouge. A Peña Cabarga, Juan-José Cobo (Geox-TMC) est parvenu à ses fins mais son avance s’est effritée en raison des bonifications décrochées par son concurrent. « J’ai beaucoup souffert, a concédé l’Espagnol. Je n’étais jamais arrivé aussi épuisé sur la ligne. Je ne pouvais pas concevoir de perdre le maillot en Cantabrie. Le public m’a porté et grâce à lui j’ai pu m’arracher pour conserver la première place, mais j’ai bien cru que j’allais tout perdre sur un moment de faiblesse. Je n’ai pas pu suivre Chris Froome et ça m’a abattu un bref instant. Je sais qu’il va me compliquer la tâche jusqu’au bout, avec Bradley Wiggins. Il nous reste maintenant quatre étapes difficiles à gérer, surtout celles du Pays Basque, mais j’essaierai de conserver le maillot rouge jusqu’à Madrid. »

2’08 ». Alors qu’on imaginait que la dernière semaine de course, telle qu’elle avait été pensée, n’apporterait rien d’exaltant au Tour d’Espagne, c’est tout l’inverse qui se produit. A quatre jours de Madrid, ce sont 13 secondes qui séparent Chris Froome (Team Sky) du Maillot Rouge Juan-José Cobo (Geox-TMC). Et si les routes escarpées du Pays Basque ne sont pas suffisantes pour départager les deux candidats à la victoire finale, ce sont les bonifications qui s’en chargeront. Au cours des quatre dernières étapes, il y aura pas moins de 2’08 » à aller chercher, réparties en 20, 12 et 8 secondes aux trois premiers de chaque étape, 6, 4 et 2 secondes aux trois premiers des deux sprints intermédiaires placés de manière aléatoire sur le tracé, tantôt au début, tantôt au milieu, tantôt à la fin des étapes. Autant dire que ces sprints vont grandement conditionner le déroulement des étapes finales du Tour d’Espagne. Et que les écarts ne resteront pas figés.

Tom Veelers. Lanterne rouge du classement général du Tour d’Espagne, le Hollandais Tom Veelers (Skil-Shimano) est sur le point de signer un record… de lenteur ! S’il s’efforce chaque jour de venir à bout des étapes les plus rudes de la Vuelta, il concourt à l’évidence dans une catégorie inférieure. Sans avoir jamais terminé dernier d’une étape, il évolue tout de même au dernier rang du classement à 4h40 de Juan-José Cobo, soit une journée de course supplémentaire ! Et le voilà sur le point d’établir un record particulier puisque jamais, depuis 1955, un coureur n’avait évolué si loin du leader du classement général, seuls neuf coureurs ayant fini au-delà de quatre heures en cinquante-six ans. Pour autant rien n’est encore fait pour la dernière place, que pourraient encore lui contester des coureurs comme Saramotins ou Timmer…

Joaquim Rodriguez. Lourdement tombé mardi dans le final de la seizième étape du Tour d’Espagne, le leader du classement par points Joaquim Rodriguez (Team Katusha) est reparti hier et a terminé l’étape soulagé, sans trop ressentir les conséquences de sa gamelle. « Je suis vraiment très heureux, a assuré le Maillot Vert. J’avais peur de devoir m’arrêter, au lieu de cela j’ai pu atteindre la ligne d’arrivée de cette étape difficile. Après la souffrance ressentie mardi, se sentir à nouveau bien a été une source de soulagement pour moi. Malheureusement, je ressens tout de même encore quelques douleurs, si bien que j’ai dû adopter une position qui n’était pas très confortable tout au long de la course. Et cela a provoqué d’autres maux sur le côté droit. Mais j’ai bon espoir que ce ne soit pas grand-chose. »

L’étape du jour :

18ème étape : Solares-Noja (174,6 km). La Cantabrie accueille une deuxième étape escarpée aujourd’hui, avec des routes casse-pattes à franchir entre Solares et Noja. Cependant, la dernière difficulté se présentera loin de l’arrivée, à plus de 25 kilomètres, ce qui devrait empêcher les leaders du classement général de se départager à la pédale sur ces routes. En revanche, plus que vers les ascensions du jour, ce sont vers les sprints-bonification que se focalisent toutes les attentions. Ils seront au nombre de deux dans la seconde partie de l’étape. Le premier interviendra au kilomètre 101, après l’emprunt des deux premières difficultés du parcours. Le second, peut-être davantage propice aux favoris, se présentera à 40 kilomètres de l’arrivée. Il faudra alors que les échappés aient été rejoints par le peloton, que devront contrôler les Sky.