Team Sky. L’étape d’hier n’a donc pas permis aux Sky de mettre en place leur stratégie basée sur les sprints-bonification pour reconquérir le maillot rouge avec Chris Froome. Sur un terrain qui ne les aidait pas, ils en ont profité pour affiner leur tactique. « C’était une journée sans mouvement pour les protagonistes du classement général, explique le directeur sportif des Sky Steven De Jongh. Une fois l’échappée partie, il demeurait important toutefois de protéger nos deux leaders, Froome et Wiggins, en tête du peloton. Contrairement aux apparences paisibles, il nous a fallu rester en alerte. Le final de l’étape de Bilbao semble davantage disposé à reprendre la bataille. Le petit col final a l’air assez dur et il sera important d’y placer nos leaders en bonne position pour maintenir leurs positions au classement général. »

Juan-José Cobo. Le Maillot Rouge Juan-José Cobo (Geox-TMC) est parvenu à contenir ses adversaires de Sky hier en offrant un bon de sortie salvateur à une large échappée. Collé à la roue de Chris Froome dans le final, de crainte de céder du temps sur une cassure, il redoute surtout l’étape du jour. « Ça pourrait bien être le jour choisi par les Sky pour tenter de reprendre la tête du classement général, pressent-il. Je suis assez tranquille, dans la mesure du possible. Je ne suis pas nerveux, un tout petit peu seulement, mais j’essaie de me défendre du mieux possible. En fait je souffre plus avant et après la course que pendant. Mes adversaires ont encore beaucoup d’occasions de jouer les bonifications dans les trois derniers jours. Nous essaierons de nous défendre par le biais des échappées. »

Francesco Gavazzi. A 27 ans, le Lombard Francesco Gavazzi (Lampre-ISD) a obtenu hier le plus probant succès de sa carrière. « Je suis heureux d’avoir porté à terme mon échappée et d’avoir pu la couronner de succès, a commenté l’Italien. Avec moi il y avait des coureurs qui me semblaient dangereux dans les ascensions du jour, comme Joaquim Rodriguez et Sergio Paulinho. Cependant je leur ai bien résisté. Je me suis fatigué mais sans puiser dans mes réserves d’énergie, et je suis resté lucide en vue du final. Je me savais le plus rapide du groupe de tête, mais lorsque Vandewalle est parti et que j’ai vu que personne ne le suivait, j’ai décidé de faire l’effort en pensant que les autres étaient probablement un peu fatigués. Vandewalle est un coureur rapide mais mon sprint a été parfait. »

Joaquim Rodriguez. Privé d’une place d’honneur au classement général du Tour d’Espagne après une violente chute dont il a été victime mardi et qui lui a indirectement coûté le maillot vert du classement par points, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) a montré hier qu’il avait de l’orgueil. Il s’est glissé dans l’échappée matinale pour rafler les points qui lui faisaient défaut et reprendre possession du maillot vert. « J’ai même essayé de gagner l’étape mais c’était clairement impossible car tout le monde avait un œil sur moi, ajoute le Catalan. Qu’importe, mon but était de reprendre le maillot vert, alors je peux me montrer satisfait. Il était aussi important de vérifier que j’avais complètement récupéré de ma chute. Je souffre encore de la position que j’ai dû prendre sur le vélo à cause de mes douleurs mais je vais encore attaquer dans les étapes basques. »

Pampelune. La Navarre aura l’honneur de recevoir le Grand Départ du Tour d’Espagne 2012, avec l’attribution de l’événement à la ville de Pampelune. Hier, le directeur de la Vuelta Javier Guillen et le vice-président du gouvernement de Navarre Roberto Jimenez ont scellé leur accord. Une première étape lancera la ronde ibérique le samedi 18 août 2012. Mais les modalités de cette étape inaugurale restent à définir, l’organisation n’ayant pas encore opté pour un prologue ou un contre-la-montre par équipes. La deuxième étape, elle, est déjà ébauchée. Elle reliera Pampelune à Viana, toujours en Navarre. Ce Grand Départ au pays du légendaire Miguel Indurain renouera des liens précieux entre la Navarre et la Vuelta puisque la course n’avait plus rendu visite à ce territoire depuis 1994.

L’étape du jour :

19ème étape : Noja-Bilbao (158,5 km). Avant les énormes enjeux sportifs que revêt cette étape, il y a un événement d’abord : le retour du Tour d’Espagne dans le Pays Basque après trente-trois ans de querelles politiques. Privée de cette partie de l’Espagne pourtant propice à dynamiter un peloton, la Vuelta est donc à nouveau la bienvenue sur les routes basques, où elle séjournera durant deux jours. Cette première étape basque sera peut-être capitale. D’abord parce que le premier sprint-bonification se présentera après 19,7 kilomètres seulement, ce qui devrait inciter les Sky à contenir les assauts jusque-là. Ensuite parce que la double ascension de l’Alto El Vivero (4,2 km à 8,6 %) dans les 50 derniers kilomètres, la dernière à 14 kilomètres seulement de Bilbao, pourrait offrir un spectacle impressionnant entre les deux finalistes du classement général.