Romain, tu passeras de l’ESEG Douai en DN1 à la continentale chez Roubaix Lille Métropole. Est-ce la meilleure solution pour appréhender le monde professionnel ?
Pour un coureur comme moi qui n’a pas gagné énormément de courses, la meilleure chose est de passer en continentale. Les gars qui ont gagné une quinzaine de courses comme Warren Barguil ou Arnaud Démare à l’époque peuvent directement passer en WorldTour. C’est toute autre chose. Mais pour moi, c’est la meilleure façon d’opérer. C’est bien d’aller dans une équipe comme Roubaix. Ça va me permettre d’apprendre sans brûler les étapes pour voir ce qu’est le monde professionnel.

As-tu déjà fait des stages chez Roubaix Lille Métropole ?
Oui, nous avons fait deux rassemblements au mois de novembre. Le premier m’a servi à rencontrer mes futurs coéquipiers. Ça a été une très belle rencontre. On a créé un bon noyau. Il y a une bonne homogénéité. On s’entend tous très bien. Il n’y avait pas eu de vélo lors de ce premier rassemblement, mais nous y avons touché lors du deuxième. Nous avons discuté du programme de course. Ça a été là aussi un très bon stage où nous avons vécu de très beaux moments tous ensemble. Je tiens à remercier tout le staff de l’équipe Roubaix Lille Métropole pour m’avoir pris et pour me faire confiance dans cette année à venir. Nous avons eu un stage aux alentours du 15 décembre au service course à Roubaix où nous avons reçu nos nouveaux équipements. Nous en aurons également un au mois de janvier, mais nous ne connaissons pas encore les détails.

Quel sera ton programme de course ?
Je ne sais pas encore où j’attaquerai. On verra avec l’équipe. Je ne pense pas encore à ça. J’ai repris l’entraînement le 15 novembre. On a vu avec mon entraîneur Arnaud Molmy pour que je reprenne sur le pignon fixe que j’ai quitté le 15 décembre, lorsque nous avons reçu les nouveaux vélos. Je suis très basé sur les anciennes méthodes. On a la chance d’avoir le vélodrome à Roubaix. On s’entraîne assez bien, je fais beaucoup de bi-quotidien. Je suis aussi à l’aise sur les pavés, mais c’est parce que je suis né dans le Nord ! Sur une sortie d’entraînement, il y a beaucoup de secteurs pavés. Avec l’ESEG Douai nous avons aussi fait pas mal de courses en Belgique.

Tu as un tempérament d’attaquant. Pourras-tu continuer d’avoir cette mentalité chez les pros ?
On va tout faire pour ! Je suis quelqu’un qui écoute les consignes. Si je dois protéger mes leaders, je le ferai volontiers. Si on me demande d’aller à l’attaque, je le ferai aussi. Chez les pros, c’est un autre monde ! Attaquer, oui, mais il faudra aussi compter ses efforts, sinon le retour de manivelle fera très mal. Il faudra donc courir intelligemment.

L’équipe a largement remanié son effectif. Est-ce une bonne chose pour t’intégrer ou aurais-tu préféré compter sur l’expérience des anciens ?
Il fallait certainement remanier cet effectif. C’est ce que l’équipe a fait. Il y a encore quelques coureurs d’expérience comme Franck Vermeulen, Rudy Kowalski, Julien Duval, en plus de Baptiste Planckaert qui était chez Crelan-Euphony comme Maxime Vantomme qui est passé par Katusha. Nous avons des gars d’expérience qui vont nous coacher, nous les petits jeunes qui venons d’arriver.

N’est-ce pas trop dur de porter le nom de Pillon ?
Oui, il est vrai que c’est difficile. Mon père a été un très grand champion. On entend pas mal de critiques. J’entends souvent dire que c’est grâce à mon père que je suis là alors que c’est complètement faux. Mon père n’est pas celui qui pédale ! Je m’appelle Romain Pillon et pas Laurent Pillon. J’en bave plus que les autres. Il connaît le monde du vélo et il sait que c’est un sport et un métier très difficile.

Tu as reconnu avec nous la 5ème étape du Tour de France entre Ypres et Arenberg. Qui est ton favori ?
Je suis très fan de Tom Boonen. C’est pour moi un très grand coureur. Il veut refaire le Tour l’année prochaine. Je dirai donc sans hésitation Tom Boonen.