Un ciel gris menaçant mais qui reste sec, une température relativement fraîche pour la saison, un public qui se masse progressivement sur le bord de la route : alors que l’herbe est encore couverte d’une rosée matinale, Plouay s’éveille au son des salutations entre coureurs du peloton amateur. Quelques aller-retour pour s’échauffer, et il est déjà l’heure pour les 186 coureurs de s’aligner sur la ligne de départ. L’ambiance badine qui règne alors va rapidement laisser place à une course nerveuse et rapide.

Il est 9h00 lorsque les coureurs s’élancent. Au programme pour ces courageux lève-tôt : dix tours d’un circuit de 14,150 kilomètres, soit un total de 141,5 kilomètres ponctués de deux difficultés majeures, la côte du Lézot et celle de Ty-Marrec. La course est lancée, et une allure soutenue est instaurée. En atteste la coupure du peloton en trois groupes avant même le premier passage sur la ligne d’arrivée. Rapidement, les groupes explosent, éparpillant des coureurs tout au long du circuit.

Devant, si les attaques se succèdent, aucune ne parvient à tenir dans la durée. Jusqu’à ce que, finalement, un groupe d’une douzaine de coureurs parvienne à s’extirper du premier peloton, alors qu’est entamée la deuxième moitié de la course. Parmi eux, Mathieu Halléguen (Brest IC 2000), Romain Le Roux (Armée de Terre) ou encore Anthony Reslou (VCP Lorient). Derrière, les coureurs mal placés en début de course cherchent à remonter pour pouvoir disputer la victoire. C’est notamment le cas de Benoît Sinner (Armée de Terre) qui, après s’être fait piéger dans le troisième peloton, va, accompagné un temps du champion de France Cédric Delaplace (Sojasun Espoir-ACNC), revenir en tête. « J’étais un peu dans le dur dans les premiers tours. J’ai commencé à paniquer, et j’ai décidé de faire l’effort pour revenir, explique-t-il. Une fois à l’avant, je savais qu’il fallait rester en tête pour ne pas se faire piéger. »

C’est dans le neuvième tour que la course se joue réellement. Kévin Lebreton (UC Cholet 49) place une attaque, immédiatement suivi de Benoît Sinner et de Mathieu Halléguen. Les trois hommes coopèrent et creusent rapidement l’écart, même si celui-ci reste mince. L’entente en tête de course est évidente. Aucun doute, la victoire se jouera entre ces trois-là. Dans la dernière ligne droite, Benoît Sinner, considéré par tous comme le plus rapide des trois, s’extirpe et devance finalement ses compagnons d’une vingtaine de mètres, s’attribuant sa huitième victoire de la saison.

« Je l’ai vu déboucher, et puis j’ai pris un mètre, deux mètres, vingt mètres dans la figure », raconte Kévin Lebreton, qui prend avec philosophie sa 2ème place. Mathieu Halléguen, 3ème, bien que très déçu, relativise : « j’ai laissé beaucoup d’énergie dans le début de la course, et même si je savais que Benoît Sinner était le plus rapide, je n’avais plus la force pour attaquer dans le final. » Cet après-midi, place aux dames pour la finale de la Coupe du Monde. – Elodie Troadec

Classement :

1. Benoît Sinner (Armée de Terre) les 141,5 km en 3h09’52 » (44,7 km/h)
2. Kévin Lebreton (UC Cholet 49) m.t.
3. Mathieu Halléguen (Brest IC 2000) m.t.
4. Ronan Déquippe (Team U Nantes-Atlantique) à 20 sec.
5. Mickaël Olejnik (POL, USSA Pavilly-Barentin) m.t.
6. Yann Guyot (Armée de Terre) m.t.
7. Taruia Krainer (Vendée U) m.t.
8. Guillaume Thévenot (Vendée U) m.t.
9. Erwan Brenterch (VC Rouen 76) m.t.
10. Sébastien Coquil (Côtes d’Armor-Marie Morin) m.t.