Il y a quatre ans à Londres, la porte du Lee Valley VeloPark s’était refermée sur un score inouï pour le Team GB : neuf médailles sur dix épreuves dont pas moins de sept en or ! Une performance phénoménale que même les prévisionnistes les plus optimistes n’imaginent pas (encore) se reproduire à Rio, au moment où démarre le programme olympique des pistards. C’est que de Londres à Rio, les Britanniques ont perdu de leur hégémonie. Pas plus tard qu’il y a un an, ils étaient repartis bredouilles du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, privés de tous les titres aux Mondiaux 2015. Et quand bien même ils se sont largement rattrapés chez eux à Londres en mars dernier (neuf médailles dont cinq victoires), seuls deux titres mondiaux ont pu être accrochés dans les disciplines inscrites au programme olympique.

Mais les Britanniques savent mieux que quiconque préparer leur affaire. Et il était dit qu’ils seraient à l’heure au rendez-vous brésilien. De fait, ils sont allés chercher ce soir la première des sept médailles d’or qu’ils remettaient en jeu tout en prenant une option, dans le même temps, sur celles de la poursuite par équipes !

Largement battu à Londres aux Championnats du Monde (6ème), le trio britannique de la vitesse par équipes a donc cassé la baraque. Philip Hindes, Jason Kenny et Callum Skinner, par ordre d’apparition, avaient déjà annoncé la couleur en début de soirée en signant un nouveau record olympique sur les phases qualificatives (42″562), record amélioré dans la phase suivante par les champions du monde néo-zélandais Ethan Mitchell, Sam Webster et Edward Dawkins (42″535), ce qui laissait augurer une finale à couper le souffle entre les deux nations. Mais si les Néo-Zélandais auront pris un départ canon, Ethan Mitchell s’écartant avec 35 millièmes de seconde d’avance sur Philip Hindes, les Britanniques auront rétabli l’ordre des choses dans le deuxième tour, bouclé avec 86 millièmes d’avance… avant que Callum Skinner ne vienne confirmer l’or aux Anglais en coupant la ligne avec un nouveau record olympique, 42″440, qui aura laissé les Néo-Zélandais à 102 millièmes de seconde.

Dans ce duel de titans, l’équipe de France apparaissait un ton en-dessous. Contraint de se plier aux règles du Comité International Olympique, qui impose l’octroi des places en vitesse individuelle comme au keirin aux sprinteurs ayant disputé la vitesse par équipes, l’entraîneur national Laurent Gané (premier champion olympique de vitesse par équipes en 2000 avec Florian Rousseau et Arnaud Tournant) avait consenti à composer un trio inédit en alignant Grégory Baugé, François Pervis et Michaël D’Almeida. Peut-être pas le groupe optimal, mais le trio avait à cœur de perpétuer une tradition selon laquelle la France ramène toujours une médaille des Jeux dans cette discipline.

Ce fut l’or à Sydney en 2000, l’argent à Pékin en 2008 et Londres en 2012. Ce sera le bronze à Rio, comme à Athènes en 2004. 4ème temps des qualifications à 27 millièmes des Australiens (Nathan Hart, Matthew Glaetzer, Patrick Constable), les Bleus auront décroché leur billet pour la petite finale, précisément face aux Australiens battus alors de 13 millièmes. Là aussi, on s’attendait à une petite finale au couteau. Et si les choses semblaient mal engagées, Grégory Baugé passant son relais avec 38 millièmes de retard, différence qui grimpait à 108 millièmes après le tour de François Pervis, le finisseur Michaël D’Almeida allait à lui seul reprendre 263 millièmes à son alter ego australien pour signer, en 43″343, une performance supérieure de 155 millièmes de seconde à celle des Australiens !

Et voilà déjà une première médaille dans le camp tricolore, ce qui doit maintenant tirer nos représentants vers le haut et les inscrire dans une autre dynamique que celle des Mondiaux londoniens, quand Grégory Baugé avait été sorti en quarts de finale de la vitesse et que François Pervis n’avait même pas vu la finale du keirin…

En attendant, c’est la Grand-Bretagne qui gagne. Et elle pourrait encore gagner dès demain après le numéro sorti par les poursuiteurs Steven Burke, Edward Clancy, Owain Doull et Bradley Wiggins. Le quatuor, qui dit avoir battu le record du monde (3’51″659) à l’entraînement à Newport avant de rejoindre Rio, s’en est en tout cas rapproché à 284 millièmes de seconde en réalisant 3’51″943 en qualifs. Ce qui l’opposera demain en demi-finale à la Nouvelle-Zélande (3’55″977) quand, de l’autre côté, le Danemark (3’55″396) rencontrera l’Australie (3’55″606). Bradley Wiggins n’a en tout cas jamais semblé aussi près d’un cinquième titre olympique après ceux de la poursuite individuelle (2004 et 2008), de la poursuite par équipes (2008) et du contre-la-montre (2012).

Et la médaille d’or semble déjà presque autour du cou de Katie Arcihibald, Elinor Barker, Joana Rowsell-Shand et Laura Trott chez les filles. Le quatuor britannique de la poursuite par équipes a porté à 4’13″260 le nouveau record du monde féminin, ce qui ce soir ne laissait guère de chances à ses adversaires, repoussées au mieux de 1″026 s’agissant des Américaines Kelly Catlin, Chloe Dygert, Sarah Hammer et Jennifer Valente, vraisemblablement celles qu’elles affronteront samedi en finale. Au préalable, il leur faudra valider leur place en finale face aux Canadiennes (Allison Beveridge, Laura Brown, Jasmin Glaesser, Georgia Simmerling), rejetées à plus de 6″339 ce soir, quand les Américaines seront opposées en demi-finale à l’Australie de Georgia Baker, Amy Cure, Annette Edmondson et Melissa Hoskins, qui leur ont rendu 4″773.

Vitesse par équipes Messieurs :

Qualifications :

1. Grande-Bretagne (GBR) en 42″562
2. Nouvelle-Zélande (NZL) en 42″673
3. Australie (AUS) en 43″158
4. France (FRA) en 43″185
5. Pologne (POL) en 43″297
6. Pays-Bas (PBS) en 43″688
7. Allemagne (ALL) en 43″711
8. Venezuela (VEN) en 44″263
9. République de Corée (COR) déclassée

Premier tour :

1. France (FRA) en 43″153
2. Pologne (POL) en 43″555

1. Australie (AUS) en 43″166
2. Pays-Bas (PBS) en 43″552

1. Nouvelle-Zélande (NZL) en 42″535
2. Allemagne (ALL) en 43″455

1. Grande-Bretagne (GBR) en 42″640
2. Venezuela (VEN) en 44″486

Finale :

1. Grande-Bretagne (GBR) en 42″440
2. Nouvelle-Zélande (NZL) en 42″542

Petite finale :

3. France (FRA) en 43″143
4. Australie (AUS) en 43″298

Poursuite par équipes Dames :

Qualifications :

1. Grande-Bretagne (GBR) en 4’13″260
2. Etats-Unis (USA) en 4’14″286
3. Australie (AUS) en 4’19″059
4. Canada (CAN) en 4’19″599
5. Nouvelle-Zélande (NZL) en 4’20″061
6. Chine (CHN) en 4’25″246
7. Italie (ITA) en 4’25″543
8. Pologne (POL) en 4’28″988
9. Allemagne (ALL) en 4’30″068

Poursuite par équipes Messieurs :

Qualifications :

1. Grande-Bretagne (GBR) en 3’51″943
2. Danemark (DAN) en 3’55″396
3. Australie (AUS) en 3’55″606
4. Nouvelle-Zélande (NZL) en 3’55″977
5. Italie (ITA) en 3’59″708
6. Allemagne (ALL) en 4’00″911
7. Suisse (SUI) en 4’03″845
8. Chine (CHN) en 4’05″152
9. Pays-Bas (PBS)