Nicolas, tu as terminé 2ème de la manche finale du Challenge National après avoir longtemps fait jeu égal avec Francis Mourey, comment l’as-tu vécu ?
Le parcours comportait des parties techniques sur le sable et j’y avais un petit avantage par rapport à Francis Mourey. Ca m’a permis de lui reprendre du temps sur ces portions. Après, sur le reste du parcours, il avait plus de watts. J’étais un peu pendu, un peu limite. Il insistait et menait toujours un train soutenu. Au fil des tours, ça a fait la différence. Je n’ai pas pu m’accrocher. On ne peut même pas dire qu’il ait attaqué franchement mais ça s’est fait à la pédale. Je n’ai pas pu suivre son rythme.

C’était un parcours usant ?
Oui, physiquement c’était usant. Les trois parties de sable à la suite étaient extrêmement dures. Quand on sortait de la dernière partie, c’était un soulagement mais on était à bout. Après, l’ensemble du parcours était joli. La partie dans la forêt était technique. C’était intéressant de venir à Saint-Jean-de-Monts dans le sable. Nous avons un Championnat du Monde à Coxyde, sur un terrain similaire, dans un peu plus d’un an en janvier 2012. Ca nous permet de travailler cette technique particulière. C’est bénéfique, on fait du bon travail, et j’espère que ça portera ses fruits auprès de toutes les catégories en vue des Mondiaux 2012.

As-tu été surpris de te retrouver aux avant-postes ?
Pas vraiment. Sur les manches de Coupe du Monde, je suis régulièrement 2ème ou 3ème Français. Sur le Challenge National, c’est vrai que ça s’est moins bien passé. Je n’ai pas fait une très brillante première manche à Saverne. A Miramas, c’était en demi-teinte. Mais j’ai l’habitude de faire au moins un podium au Challenge National tous les ans. Je n’avais pas encore réussi à bien faire cette année mais cette manche finale en a été l’occasion. J’ai pu porter haut les couleurs de ma nouvelle équipe.

Tu es revenu sur Francis Mourey après sa chute et dès lors la course a semblé pouvoir changer, l’as-tu senti ainsi ?
Je savais que le sable était un terrain qui me convenait. J’apprécie ce type de technique. La technique en cyclo-cross est quelque chose de très vaste. Sur le sable, c’est encore plus particulier. J’aime bien ce type de terrain alors pour moi c’était l’occasion de me rapprocher au plus près de Francis, davantage que dans la boue ou sur du sec, où il est de toute manière intouchable.

Pensais-tu faire autant de différences sur des coureurs comme Steve Chainel et John Gadret ?
Non. Quand nous nous sommes retrouvés à quatre en début de course, j’ai compris que ça allait se jouer entre nous mais que le podium n’était pas fait. Nous étions quatre pour trois places. John Gadret revient bien, Steve Chainel est souvent meilleur que moi, mais de temps en temps j’arrive à le devancer et ce n’était pas fait d’avance.

Tu termines 2ème, il ne te manque finalement plus qu’une victoire dans le Challenge National, penses-tu que ce soit possible face à Francis Mourey ?
C’est difficile. Je suis plus jeune que Mourey donc on peut espérer qu’au fil du temps il régresse un peu et que je continue à progresser. Pourquoi pas un jour. C’est vrai qu’une victoire au Challenge National serait quelque chose de très fort, ce serait top.

Tu as couru au Luxembourg puis au CC Villeneuve Saint-Germain et te voilà de retour dans une structure professionnelle française, c’est quelque chose d’important ?
L’année dernière aux Championnats de France, je me plaignais un peu de ne pas avoir une situation confortable. Depuis le mois de juillet et l’accord que m’a donné Stéphane Javalet, je me sens libéré. Je n’ai plus à me poser de questions à savoir combien de temps je continue, si je continue, si j’arrête. Je suis reparti libéré, l’hiver prochain je serai à fond sur le cyclo-cross. Ensuite on verra si ça continue un an, deux ans, trois ans… Je n’ai pas d’objectif de durée, le but est de profiter et de faire du mieux possible tant que je suis là.

Propos recueillis à Saint-Jean-de-Monts le 12 décembre 2010.