En 2010, après quinze années de professionnalisme, Erwin Vervecken a mis un terme à une carrière bien fournie. Fort d’une quarantaine de victoires au plus haut niveau, le Flamand natif de Herentals est une figure emblématique du cyclo-cross. Il a notamment remporté les Championnats du Monde de la discipline à trois reprises. Sa troisième et dernière victoire en 2007 reste le plus beau souvenir de sa carrière. Les Mondiaux étaient disputés en Belgique. Aujourd’hui, Erwin Vervecken est toujours actif dans le monde des labourés. Il organise plusieurs courses tout au long de la saison. C’est donc avec une grande connaissance de la discipline et un avis pertinent qu’il nous a confié ses impressions sur le cyclo-cross actuel.

Erwin, que pensez-vous du cyclo-cross d’aujourd’hui ?
Pour le moment, et encore plus grâce aux Championnats du Monde en Belgique, je pense que le cyclo-cross n’a jamais été aussi populaire que maintenant. Les tickets mis en vente sont tous partis. Plus aucun n’était disponible pour le dimanche. Plus de 50 000 personnes étaient présentes et la ville de Coxyde avait décidé de ne plus vendre de tickets sur place.

Que pensez-vous de la relève en Belgique ?
On a encore un peu de temps. Niels Albert a 26 ans (NDLR : il les aura dimanche) donc il va encore être présent quelques années. Par contre, Sven Nys ne roulera plus des années. J’aimerais que le niveau de la Belgique reste le même mais les choses vont sûrement changer. Par exemple, en Espoirs, c’est un Néerlandais, Lars Van Der Haar, qui est champion du monde. S’il fait la différence dans cinq ans, il deviendra un dangereux concurrent pour la Belgique. En plus, les duels Pays-Bas-Belgique sont toujours très tendus.

Quel cyclo-crossman se rapproche le plus de votre profil ?
C’est assez difficile. J’étais quelqu’un qui avait un tour final assez rapide. J’étais également très bon dans les sprints et j’adorais prendre le départ des championnats. Je pense que le coureur qui se rapproche le plus de moi pour le moment est Zdenek Stybar.

Le cyclo-cross n’est populaire que dans peu de pays, que faut-il faire pour qu’il prenne une ampleur internationale ?
L’année prochaine, les Championnats du Monde auront lieu aux Etats-Unis. Ça va peut-être changer quelque chose mais on ne peut pas le dire maintenant. Pour le reste, le cyclo-cross était super populaire en Suisse il y a vingt ans. Maintenant, c’est fini parce que beaucoup de bons coureurs sont partis sur la route ou font du VTT.

Le cyclo-cross aux Jeux Olympiques pourrait-il être envisageable ?
Ça pourrait aider le cyclo-cross, mais ce n’est pas possible. On a déjà essayé pendant des années et des années et je ne pense pas que ça réussira. C’est compliqué vu que le cyclo-cross est un sport d’hiver, bien qu’il ne faille pas de neige. En plus, il n’y a pas cinquante pays qui pratiquent le cyclo-cross mais seulement une vingtaine.

Désormais, quelle est votre actualité ?
Maintenant, je travaille pour Golazo, un bureau de sport. On organise de nombreux événements sportifs, plutôt tournés vers le cyclisme, l’athlétisme et le tennis. Parmi eux, il y a le Mémorial Van Damme, le Tour de Belgique, l’Eneco Tour, les Six Jours de Gand et beaucoup de cyclo-cross. C’est pour cette raison que je travaille dans ce bureau. Je suis le coorganisateur de quatorze cyclo-cross. Je m’occupe aussi des cinq courses de VTT que l’on organise. En été, je lance un projet de cyclisme pour des cyclosportifs.

Propos recueillis par Pol Loncin.