Eddy Finé. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. La course d’Eddy Finé, sacré champion de France Juniors dimanche en fin de matinée, en témoigne. « Je n’étais pas trop dans la course lors des premiers tours, concède le pensionnaire de Charvieu-Chavagneux IC. Je ne sais pas pourquoi, je n’étais pas en pleine possession de mes moyens. C’était peut-être à cause du poids de l’événement. J’avais tout de même confiance en moi, je pensais que le circuit pouvait me convenir. On était nombreux, ce n’était pas une course facile à gérer. J’ai fait une course d’attente et c’est ce qu’il fallait faire. Quand je reviens sur Tanguy Turgis avant la cloche, je me suis dit que c’était le moment ou jamais. J’étais dans un bon jour. Avant de venir, je pensais un peu au titre, mais je visais un podium voire un Top 5 pour être sélectionné au Championnat du Monde. »

Emile Canal. Deux ans après son titre chez les Cadets, Émile Canal (Franche-Comté) a bien failli rééditer l’exploit. Mais le Franc-Comtois a buté sur Eddy Finé pour conclure en beauté une deuxième année Juniors compliquée. « J’ai fait une année plate, confirme-t-il. J’ai eu du mal à avoir des résultats, même si je ne suis pas passé très loin à Besançon. Je n’ai jamais été totalement dedans cette saison et je n’ai toujours pas été en équipe de France. L’objectif était de rentrer dans le Top 3 pour aller au Mondial. C’était le gros objectif de l’hiver. Je m’y suis bien préparé. Pendant les vacances, je suis passé à un entraînement plus difficile avec mon frère Fabien. J’en ai profité pour rouler avec lui. Quand je suis à l’école, c’est plus compliqué de m’entraîner. Je rentre tard le soir. Je sais que j’ai du mal à me gérer tout seul. Le cyclo-cross reste ma discipline. Je ferai un peu de route également la saison prochaine. C’est une nouvelle orientation. Pour réussir en cyclo-cross, il faut faire de la route. J’ai fait quelques courses et cela m’a plu. En VTT, je pense qu’il y a moins d’avenir. C’est vrai que cela peut aider pour le cyclo-cross, mais la route donne de la puissance. »

Alexis Bourmaud. Au Championnat de France à Pontchâteau, Alexis Bourmaud (Pays de la Loire) partait avec un net avantage : celui de la connaissance du terrain. Le jeune Nantais en a profité pour faire la course juste et monter sur la troisième marche du podium. « Je connais bien le circuit et je sais qu’il est très épuisant, explique le Ligérien. J’ai attendu la fin, mais les gars avaient déjà fait le trou devant. Il m’a manqué un peu de force dans le dernier tour puisque j’ai laissé un peu de jus sur les quelques à-coups pour revenir sur Mehdy Henriet et Tanguy Turgis. Je savais qu’ils n’iraient pas au bout. On a laissé faire et on est, comme je le pensais, revenu sur eux. J’ai pas mal progressé en étant au pôle Espoir de La Roche-sur-Yon et en étant entraîné par Axel Guilcher de Sojasun-Espoir ACNC. Les résultats le confirment. »

Evita Muzic. C’est avec le statut de favorite qu’Evita Muzic abordait son Championnat de France chez les Cadettes. Après ses victoires à Sisteron et à Lanarvily, le titre lui semblait promis. Elle n’a pas failli au terme d’une course pleine de rebondissements et malgré la ténacité de Marie Le Net. « Je n’étais pas si sûre de moi, confirme la Franc-Comtoise. Je ne suis pas très bien partie, je me suis donc d’abord attachée à revenir sereinement sur la tête de course. À mon retour, j’ai hésité sur la tactique à suivre. Me sentant inférieure techniquement, j’ai d’abord essayé d’attaquer. Je suis sortie dans le troisième tour, mais quand j’ai vu Marie Le Net rentrer, j’ai essayé de récupérer dans sa roue. Il me restait deux options : l’attaquer ou attendre le sprint. Je ne pouvais plus aller plus loin dans l’effort, j’ai donc opté pour le sprint. »

Marie Le Net. Pour sa première année chez les Cadettes, Marie Le Net a bien failli créer la surprise. La Bretonne qui n’était pas favorite a pris ses responsabilités, mais s’est inclinée au sprint face à une Evita Muzic qu’elle s’est permis d’égratigner. « Après ma 2ème place à Lanarvily, je m’étais prise à rêver d’un podium aux France, explique Marie Le Net. Atteindre le titre, je n’y croyais pas trop. Mais je me suis sentie bien dès le départ. Je suis tout le temps restée devant, trop en fait. Je ne voulais pas laisser les autres prendre un relais, j’ai trop forcé. Je ne trouve pas qu’Evita ait mérité ce titre. Elle n’a pas pris un relais. C’est moi qui ai tout fait, je me suis vue championne de France. C’était mon premier Championnat, je suis venue pour découvrir. J’ai été encouragée comme jamais par les Bretons, il y en avait partout. »

Championnat de France Juniors Dames. Jusqu’ici, les Juniors Dames n’avaient pas droit à leur propre course au Championnat de France et devaient partager l’affiche avec les Elites Dames. Ce ne sera plus le cas en 2016 puisque les deux courses seront disputées séparément. Si la FFC affirme que cette décision a été prise depuis plusieurs mois, son officialisation intervient au lendemain de la polémique qui a entaché la course Dames du Championnat de France. Parties une minute après les Élites, bon nombre de Juniors ont été arrêtées en cours d’épreuve pour respecter la règle des 80 %. Toute concurrente étant 80% plus lente que la première au scratch (en l’occurrence, Pauline Ferrand-Prévot) s’est vue éliminée. Seules quatre filles (Juliette Labous, Hélène Clauzel, Maëlle Grossetête et Chloé Fortin) ont été classées.